LED ZEPPELIN IV
Happy birthday dearest « Led Zeppelin IV » pour ton demi-siècle ce jour. En effet, le 4 éme opus de Led Zep, porté par son inoxydable « Stairway to Heaven » est sorti le 8 novembre 1971 et représente encore l’album au succès commercial le plus colossal du gang Page Plant Jones Bonham. Capturé par le légendaire Rolling Stones Mobile Studio dans un bâtiment rustique du Hampshire, Headley Grange, le 33 tours était produit par Jimmy Page lui-même, un album qui avait alors durablement vrillé le cerveau de Dan Abecassis, le guitariste s’en souvient aujourd’hui, nous faisant partager le souvenir de ses premières ascensions de « l’escalier qui mène au paradis ».
Par Dan ABECASSIS
Avec plus de 37 millions d’exemplaires vendus et ses 50 ans d’âge pile au compteur, le Led Zeppelin 4 est devenu une des œuvres les plus mythiques de l’histoire du rock. Pourtant je n’en avais rien eu à cirer pendant 25 ans de ce truc. Hé copain ! Il ne fallait pas me prêter ton skeud en cette fin année 1971. Je n’avais qu’une petite année de guitare dans les pattes et encore un cerveau sain. Tu as failli me dégouter à vie de jouer de la guitare. Tu m’as mis ça dans les oreilles, j’ai voulu essayer de reproduire quelques accords avec mes petits doigts et j’ai carrément vu rouge. Dans ma chambre tout était dingue. Mon cerveau avait pris un coup de chaud dès le premier titre « Black Dog ». Pourtant j’avais réussi à trouver les premiers accords de ‘’ I’m A Man (Mannish Boy) de Muddy Waters. J’avais selon moi passé l’examen supérieur du Blues ce jour-là. Pourquoi faire une aversion et bouder pendant un quart de siècle ce groupe légendaire ? Pire, les référendums BEST et Rock n’Folk mettaient chaque année sur le podium des meilleurs guitaristes, chanteurs, bassistes et batteurs, ce satané dirigeable anglais.
Pour comprendre il fallait les voir, puisque que je ne voulais pas les écouter. Un grand merci à Didier Rochet, ancien journaliste de L’Humanité, de m’avoir offert sa place VIP pour le concert de Page Plant à La Cigale en mars 1998. Depuis 20 ans en résidence au paradis, lui au moins m’a sauvé de l’ignorance. Ce soir-là je me suis réconcilié avec moi-même. J’ai tout rattrapé en un rien de temps. Tout acheté. Je n’ai pas hésité à me foutre quelques claques tellement leur musique était bonne. En fait je les ai toujours aimés inconsciemment. Ils me suivaient à la trace pour que je ne les abandonne pas. Ce « Led Zeppelin IV », je l’ai acheté au moins 20 fois. Tellement usé, mâchouillé, croqué à belles dents. Quel meilleur endroit pour écouter ce disque qu’en voiture ? Voilà pourquoi j’ai toujours cette impression d’être en pleine fête foraine sur mon petit bolide quand j’écoute « When the Levee Breaks ». Certains disent que c’est une œuvre fabriquée par des démons tant il y a de références obscures sur la pochette. V’là t’y pas que c’est une belle farce à la sauce « je t’embrouille un max avec le combat du bien et du mal sur cette galette formidable » ? Il y a bien cette chanson qui s’appelle « Rock n’Roll », rien qu’avec ça tout est dit. Pour ceux qui n’ont pas tout compris il y a aussi « It’s Only Rock n’Roll ».
Merci au Studio Mobile des Rolling Stones et Andy Jones qui a tout enregistré ! Ce chien noir qui prenait le chemin vers le paradis pour faire du rock n’roll avant d’aller en Californie, c’était moi ! Cela aurait pu changer ma vie si j’avais écouté 25 ans plus tôt cet album. Peut-être changé mon existence ? Heureusement son action bienfaisante est toujours d’actualité. Quand j’écoute « The Battle of Evermore » avec la mandoline de Jimmy Page et la douce chanteuse Sandy Denny de Fairport Convention, je me sens aussi bien qu’au nirvana. Un lieu magique ce Headley Grange, un ancien hospice à Headley dans l’est du comté d’Hampshire en Angleterre qui a contribué à la réussite de cet album. Le chef-d’œuvre de ces 4 Fantastiques anglais transpire encore les parfums et vibrations de cette demeure. Aucuns studios n’auraient pu produire un tel son de batterie à part ce lieu. Ce magnifique « Four Sticks » me rappelle mon Maroc natal, les senteurs de l’Afrique du Nord. Propulsé magistralement par le grand John Bonham qui utilisa deux paires de baguettes. Comme toujours, et sans fin, je me prosterne devant ce « When The Levee Breaks ». Si je ne pouvais envoyer qu’une seule chanson au fin fond de l’espace je choisirais celle-ci. Arrivée à destination elle représenterait notre plus beau témoignage humain. Elle leur dirait à ces martiens et compagnie que notre bonne vieille planète a au moins pondu un truc fantastique. Le Led Zeppelin Four !
Magnifique et touchant article ! Bravo !
L’auteur de l’article raconte ma vie !
It’s a kind of magic !
Merci puissance 4 à vous et au Zeppelin .