LE MEXICO TOUR DES WAITING FOR WORDS

Waiting For Words

Normalement, nous aurions du vous relater leur California Tour à Los Angeles dans la foulée de leur épatant CD « Dignity », mais Hollywood a fait pschitt et nos amis de Waiting For Words ont alors improvisé ce nouveau challenge : un Mexico Tour, manifestement époustouflant, que la photographe Marie Laure Duarte a su documenter avec talent, en images comme en mots pour Gonzomusic. Esperando para las palabras por sus primeros conciertos in Mexico…

Waiting For WordsBien entendu, les Waiting For Words sont loin d’être des inconnus. Depuis 2020 nous n’avons cessé de louer ces disciples hexagonaux de la New Wave en général et de Depeche Mode en particulier, dont les albums comme les live ont su si bien nous captiver ( Voir sur Gonzomusic WAITING 4 WORDS … CHAMPIONS OF THE WORDSWAITING FOR WORDS À L’INTERNATIONAL et aussi   dans la foulée de leur WAITING FOR WORDS « Dignity » ). Par conséquent, lorsque Zen le chanteur avait évoqué pour la première fois devant moi la toute première tournée californienne de la formation de Poitiers, j’avais proposé que Gonzomusic en publie le journal de bord. Hélas ce joli projet est tombé à l’eau. Fort heureusement, Fred Montana le batteur de WFW refusant de se laisser abattre est parvenu en quelques coups de fils à monter une tournée alternative, cette fois au Mexique où ces amoureux de la nouvelle vague British des 80’s ont pu triompher sur des scénes autour de Mexico City où nul artiste français ne s’était jamais produit avant eux.

 

Par Marie Laure DUARTEWaiting For Words

 

Mon Mexico Tour avec les Waiting For Words.

 

200 kilos de bagages étalés à terre, les CD et tout le merch, la batterie de Fred en petits morceaux…C’est ainsi que la tournée des Waiting For Words a démarré : à Roissy, à 4 pattes, valises grandes ouvertes, pour tenter de répartir la surcharge de poids hors de prix annoncée par Air France. 12 H de vol plus tard, nous arrivons à Mexico, il est 17 heures et il fait 30°C .Javier est là, exactement comme nous l’avions imaginé. Gentil, souriant, élégant, presque timide.  Après le plantage dernière minute du « California Tour », Fred a écrit à quasiment tous les mexicains de la planète pour monter cette tournée en seulement 3 Mois. Javier (Plastica Toei) a été le premier à proposer trois dates, il a donc donné l’impulsion de ce Mexico Tour, il nous a permis de croire que cette tournée était possible. Nous nous engouffrons serrés comme des sardines dans les voitures affrétées par Javier, heureux d’être enfin arrivés à bon port. Sol et Guillermo, eux aussi, nous attendent devant chez eux, largement tatoués et piercés, une vie entière de musique imprimée sur le corps. Nous leur tombons dans les bras. Après Javier, ce sont eux qui ont réussi à booker l’intégralité des 11 dates prévues sur l’agenda en à peine quelques semaines.  Ici, Guillermo est un vieux de la vielle, il connait tout le monde, il a joué dans les plus grandes salles du pays, et sa boite de prod Carpe Diem est la porte d’entrée sur le territoire de nombreux artistes. Sol, sa compagne « son tout » comme il aime la nommer, négocie les contrats des groupes, c’est elle la vraie boss. Le premier concert a lieu le soir même à La Tiendita, une salle de la banlieue de Mexico. Et rien ne se passe comme prévu : l’alimentation électrique est limitée à 80 volts, la scène en palette s’affaisse sous le poids de la batterie …mais les gens sont venus tout sourire aux lèvres, ravis d’accueillir leur tout premier  groupe français. Les WFW n’ont pas le droit de les décevoir, alors ils donnent tout, et le public ne voit que ça, cet énorme bonheur qu’ils ont d’être là sur scène à Mexico. Javier les rejoint pour le dernier morceau, la salle est en feu, c’est carton plein ! 

Waiting For WordsLe ton est donné. Nous rentrons nous coucher, ivres de bonheur, après 30 heures sans sommeil, le Mexico Tour a commencé et sacrément bien commencé. Les dates qui suivent ne sont pas plus faciles, chaque live dont la setlist est unique (une spécialité Waiting) apporte son lot d’imprévu, les 200 kilos de bagages transportés et déchargés chaque jour, souvent dans des salles situées en étage, ruinent les corps. Nous dormons rarement plus de 4 heures, souvent recroquevillés dans les tour-bus, le dos arraché par les passages fréquents dans les nids de poule géants. Avec Zen, nous nous amusons parfois à compter, les marches montées, les kms de câbles déroulés et les nouveaux problèmes rencontrés… et résolus chaque jour. Le public est de plus en plus nombreux, ici le bouche à oreille fonctionne bien, les nouveaux fans suivent l’actualité du groupe, le titre « Hedonism » est déjà plébiscité par ceux qui sont venus plusieurs fois nous voir. Guillermo et Sol nous emmènent même assurer des gigs dans le métro. Les badauds, loin d’être pressés comme à Paris, s’attroupent, attendent la fin du set pour échanger avec les musiciens, ils veulent des CD et des selfies. Nous comprenons la signification du mot « Abrazo », ce si joli mot mexicain qui consiste à prendre quelqu’un dans les bras ( la version latine du « hug » américain : NDREC). Après chaque live, le groupe est happé, les Mexicains les serrent chaleureusement contre leurs cœurs. Je photographie le public, les sourires, ces rencontres que personne n’oubliera.

Waiting For WordsLes jours passent et chaque membre du groupe est un plus épanoui et confiant. Soe est rayonnante, sa prestation sur « Intérieur nuit » toujours époustouflante. Sam et Peter profitent de chaque moment c’est leur premier grand voyage, leur première tournée. Zen va de plus en plus au contact du public, il descend chaque fois dans la fosse, pour faire danser la foule. Fred quant à lui, est devenu le spécialiste de la présentation du groupe et des interviews. L’espagnol est sa langue natale, il est à l’aise et apprend quelques expressions locales : les Mexicains apprécient, les réseaux sociaux du groupe ne désemplissent plus de petits mots de soutien, d’encouragements.  Durant les jours off, mais il y en a peu, Javier nous fait découvrir Teotihuacán. Guillermo et Sol eux, nous entrainent sur les marchés pour goûter les spécialités du pays. La cuisine est aux couleurs de la ville, colorée, épicée, généreuse. Dans l’album de la tournée, j’ajoute des photos : les gens croisés dans la rue, les assiettes de tacos, les façades des maisons.Waiting For Words

Pour cette première tournée, Carpe Diem a vu grand : interviews radio (Riff 111), passage en direct sur Titanio TV, une chaine retransmise dans toute l’Amérique centrale et sud et surtout un concert au « chopo », ce marché aux puces mythique, classé patrimoine culturel immatériel de la ville ! Dans ce décor populaire bon enfant où les crêtes de punk côtoient les gothiques et les métalleux, Waiting For Words et leurs intonations synthpop détonnent un peu : Le public est surpris mais pourtant conquis, c’est même carément l’hystérie ! Après le show, la file d’attente devant le stand ne désemplit pas, le groupe signe CD sur CD et pose durant plus d’une heure, avec tous ceux qui tendent leurs téléphones. Souvenir mémorable. Les derniers concerts se jouent sur la même note. Les Waiting ont trouvé ici un public, un pays qui dit oui … enfin si, et surtout des amis. Le dernier « abrazo »se fait là, juste sur le trottoir devant chez Guillermo. On se serre un plus fort et un peu plus longtemps qu’à l’habitude devant la vielle Renault 12 garée là depuis des lustres. Sol a les yeux mouillés et nous aussi. Le Mexico Tour de Waiting For Words est fini et les mots me manquent pour dépeindre un tel sentiment.  Mais nous savons désormais que nous aurons bien d’autres aventures à vous raconter. À suivre…

Texte et photos by Marie Laure Duarte

 

 

 

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