WAITING FOR WORDS « Dignity »

Waiting For Words

Zen Smith

ENFIN parait ce nouvel album de Waiting For Words. Mais oui, vous savez bien, cet incroyable combo de Poitiers, aux irrésistibles nappes de synthès inspirées de Depeche Mode, Cure, mais aussi OMD, Human League, Kraftwerk, Propaganda, the Psychedelic Furs, New Order, the Pet Shop Boys, the Chromatics… Et avec « Dignity », la formation de Zen Smith, Peter Rainman , Soe V, Fred Montana et Samantha Sirugue, embraye à la vitesse supérieure : compositions puissantes, vocaux habités, synthés énergiques, WFW réussit le tour de force à créer une new wave made in France aussi crédible que créative et ce n’est pas à la portée de n’importe qui.

Waiting For WordsC’était en octobre dernier, sur la scène de l’International à Paris lorsque Waiting For Words nous a offert un show incroyable aux influences new wave si rares dans l’Hexagone ( Voir sur Gonzomusic WAITING FOR WORDS À L’INTERNATIONAL ). Deux ans auparavant, totalement séduit par le son et l’esprit du groupe de Poitiers, j’avais déjà dressé un portrait particulièrement laudatif de son leader Zen Smith ( Voir sur Gonzomusic WAITING 4 WORDS … CHAMPIONS OF THE WORDS ), c’est dire si j’attendais d’oreille ferme ce nouvel album. Première impression : on parle d’un CD costaud constitué de 16 titres que j’ai mis un certain temps à explorer. Le verdict : franchement je suis bluffé car, depuis Taxi Girl ou Indochine, je n’ai jamais entendu rien de tel en France. Et c’est donc ce bel album que je vous propose de découvrir. Avec Waiting For Words tout commence par un instru et tout s’achève par un instru. Et c’est l’inquiétant et cinématographique « It’s Your Time » qui ouvre le bal, suivi par la chanson qui offre (presque) son titre à l’album : « My Dignity »- non rien à voir avec le premier hit de Deacon Blue-  pour un trip synthétique incroyablement DM à la « Never Let Me Down Again »  avec une petite pointe du « New Gold Dream » de Simple Minds en retour vers le futur parfaitement assumé de la new wave. Mention particulière à Peter Rainman, le Martin Gore de WFW, pour ses super séquences. Puis avec la surprenante « Intérieur nuit », en français dans le texte, Soe V scande ses vocaux entre « Chacun fait c’qu’il lui plait » de Chagrin d’Amour du 3éme millénaire et « Strangelove » de DM pour un titre aussi… étrange que captivant. Et c’est à nouveau zen qui s’empare du micro pour la lumineuse « Hold Me »  qui vibre de ses super séquences synthés pop ensoleillée aux confins de TFF,  DM, TT ( Talk Talk) et surtout OMD version « If You Leave »  pour un des titres les plus accrocheurs du CD, irrésistiblement radiophonique. La chanson suivante, « Hedonism » est déjà une vieille connaissance puisqu’ ils l’avaient déjà interprétée en live en octobre dernier et c’est incontestablement LE hit de cet album. Super vocaux de Zen, super énergie positive, super son, super niveau pour un titre véritablement entêtant qui vous vrille le cerveau pour ne plus jamais vous lâcher. Mais n’est-ce pas tout ce qu’on demande à un tube ?

Waiting For Words

Peter Rainman

Avec « REloveUTION »  WFW le proclame haut et fort : DM for ever pour cet instru  100% synthés riche en good vibes. La suivante, « Shine » est encore un top morceau aux marches des Psychedelic Furs, Human League ou Eyeless In Gaza pour une new wave intemporelle et puissante. Décidément les années 80 hantent nos Poitevins. Et quand le vin est tiré… il faut forcément le boire à l’instar de ce « A Kiss Like This » TOTALEMENT Orchestral Manœuvres In The Dark entre « Enola Gay » et « Souvenir » mais bien cool, comme un hommage au duo de la Merseyside et again un feeling inédit pour un groupe hexagonal. Sur « La voix des ombres » on retrouve des vocaux en français de Soe V pour un titre climatique et mélancolique cool avant le mélancolique et entêtant « To Avoid the Void ».  Dans « Orbital Vectors » un poème du poète British Karl Tearney remplace le chanteur et la chanteuse du groupe sur  des nappes planantes de synthés pour un trip intergalactique. « See the Lights » est un électro-choc sonic et puissant, peut être la compo la plus intense et la plus originale du projet lorsque « Without A Sound », again particulièrement DM où Zen chante plus Dave que Dave sur cette balade climatique et délicate portée par les synthés syncopés de Peter…  constitue une des incontestables réussites de ce « Dignity ». Autre dimension avec « Take It As My Pride » et là pour le coup on est plus près des synthés de John Carpenter que de Martin Gore pour une compo énervée et musclée aux frontières de l’épouvante. Une petite dernière pour la route avec « No Surrender » et ce bel album s’achève comme il démarré, sur un instru aux synthés hypertrophiés pour un dernier trip spatial. En deux mots comme un seul n’attendez pas plus longtemps pour succomber à Waiting For Words.

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