LE BEST OF LOS ANGELES SONGS

LAQuel est le point commun entre Arlo Guthrie et Snoop Dogg, 2Pac et Neil Young, les Doors et Jay-Z,  America et X… tous ces artistes ont, chacun à leur manière, voulu témoigner leur amour illimité pour LA, cette cité des anges et cette Californie qu’ils ont tous chantée pour nous la projeter dans nos têtes. Car si nous aimons autant LA, c’est bien de leur faute. Voici, en 15 titres cruciaux, mon Top 15 ultime des LA and California songs à travers les sons et les époques.

Fucking embouteillages parisiens où il faut trois heures pour parcourir dix kilomètres en crachant tout le gas oil ingurgité de ses poumons. Et de surcroit il pleut et il caille en plein mois de mai. Remarquez, cela laisse le temps de réfléchir. Et d’imaginer. Des palmiers, au lieu des pistes COVID, des Studebakers, des Mustangs et des Trans Am au lieu des Peugeot, des Citroën et des Renault. Et bien sûr, l’azur du ciel et la chaleur en lieu et place de ce climat parisien de merde. Alors pour paraphraser le poète de la seconde moitié du XXème siècle Randy Newman… « I Love LA »… voici les 15 chansons les plus cruciales sur Los Angeles et la Californie, voici notre Gonzo L.A playlist ultimate … alors montez-donc le son et enjoy, motherfuckers !

 

15 : « LAX » SNOOP DOGG featuring ICE CUBESnoop

 

“LAX oh Cali ? Pas de doute » répété ad lib par Snoop le natif de LA, ce welcome rap prend tout son sens lorsqu’on débarque à LAX, aéroport tentaculaire de la cité des anges. Étourdissant ballet des limos et des minibus, des taxis sur les quatre voies de ce périphérique aéroportuaire de folie. Extrait du « Blue Carpet Treatment » de 2006, le 8ème CD studio de l’ancien membre du rap trio 213 avec son couz Warren G et le très regretté et coolissime Nate Dogg à l’aube des 90’s. 213… comme le code téléphonique justement de leur ville de Los Angeles.

14 : « Hollywood » JAY-Z featuring BEYONCÉJay Z

 

Un des must du “Kingdom Come”, le 9ème album de Jay-Z, ce « Hollywood » de 2006 en duo avec son épouse Beyoncé « Destiny Child » Knowles, joue incontestablement l’effet miroir du couple le plus glamour de la planète rap/ R&B. Et indiscutablement il y a du red carpet et du spotlight dans ce titre élégant et funky de 4’18’’ conçu comme un dialogue de cinéma entre celle qui allait devenir officiellement madame Carter, aristocrate de la high society black de Houston et notre bad boy de Brooklyn, un grand fauve soudain apprivoisé par la Belle. Le single a beau ne s’être jamais classé numéro 1, il brille néanmoins comme les étoiles sur le trottoir de Hollywood Blvd.

Eagles13: “King of Hollywood” EAGLES

 

Extrait de ce qui fut longtemps le 6ème et ultime LP des Eagles, « The Long Run », sous sa pochette noire sombre, comme un faire-part de décès, ce titre de 79 est juste prémonitoire des scandales sexuels d’Harvey Weinstein et de la vague #metoo dans milieu du cinéma. J’avais d’ailleurs déjà tracé le parallèle à l’époque et fait une véritable explication du texte de la chanson ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/et-si-les-eagles-avaient-deja-denonce-harvey-weinstein-en-1979.html )  écrivant : « « King of Hollywood », c’est l’histoire d’un magnat d’Hollywood qui attire, exploite et abuse des jeunes femmes qui rêvent d’un avenir cinématographique.  Cela vous rappelle Harvey Weinstein ?  Sans doute…sauf que Don Henley et Glenn Frey l’ont composée en 1979. Anyway “King of Hollywood” est la BO idéale pour évoquer les incroyables villas des magnats de l’entertainment. 

12:  “Los Angeles” XX

 

Publiée en 1980 sur le vibrant label Slash records, la chanson-titre du tout premier album de X, furieux groupe punk de Los Angeles fait l’effet d’une bombe. Né de l’union de Excene Cervenka et de John Doe (de son vrai nom John Nommensen Dusac) elle est un des titres-choc de ce duo explosif débordant d’énergie. Insurgée. Et comme un trait d’union avec la génération précédente, le LP est non seulement produit par Ray Manzarek , mais X y reprend également le blues rock cinglant « Soul Kitchen » des Doors. Quant au titre « Los Angeles » lui-même, il est un pari gagné sur la provoc abordant le racisme comme un choc frontal en 2’ 27’’. Enfin, c’est aussi ce titre qui propulsera X en têtes de file de la scène punk de LA, battant ainsi leurs collègues énervés Dead Kennedys ou Black Flag.

Eminem11 : « Say Goodbye to Hollywood » EMINEM

 

Le plus drôle c’est que lorsque le Slim Shady vocalise son infernal « Say Goodbye to Hollwood », la cité des anges n’est qu’un prétexte, une projection de son propre mal être et de ce grand cirque médiatique qui est devenu son quotidien. La presse, la radio, la télé, les parties des labels et autres dingueries auxquelles il doit se plier, bref tout ce cirque, tout ce cinéma, voilà ce qu’incarne Hollywood dans ce titre extrait de ce qui constitue sans doute son meilleur album, le 4ème CD « The Eminem Show » de 2002. Anyway, cinéma or not, « Say Goodbye to Hollywood » est un rap incroyable, qui se confond si bien depuis 20 ans avec Hollywood.

10 : « California » JONI MITCHELLJoni Mitchell

 

Elle a beau fêter ses 50 printemps, elle parvient toujours autant à me faire monter les larmes aux yeux. Simple voix/guitare acoustique et tout le pouvoir des mots et de la passion de Joni Mitchell, c’est juste vertigineux. Sortie en 1971, sur le magnifique « Blue » LP inspiré par Miles Davis, « California » projette une tranche de vie de la poétesse canadienne. Après ses années de peace et surtout de love avec David Crosby, puis avec Graham Nash, elle rompt du jour au lendemain pour s’embarquer dans un périple en Europe. Et dans cette sublime composition vouée au culte de la Californie, si elle cite ses villes étapes comme Paris, une ile grecque et l’Espagne, on sait immédiatement que son cœur penche vers ce LA qu’elle a adopté en posant ses valises à Laurel Canyon. Et Joni entonne de sa voix inimitable: « Oh Californie je rentre à la maison / Oh fais-moi me sentir bien comme un groupe de rock ‘n’ roll / je suis ton plus grand fan/ Californie je rentre à la maison ».

Bob Seger9 : « Hollywood Nights » BOB SEGER

 

S’il y a bien un rock qui incarne les lumières de l’immense échiquier de LA, vous savez celui que l’on découvre en atterrissant la nuit à LAX ou simplement en gravissant l’observatoire du mont Griffith, c’est bien cet « Hollywood Nights ». Et tant pis si Bob Seger est un gros bouseux, sa chanson est si emblématique de Los Angeles. Matraquée lors de sa sortie sur les radios comme KROQ et KMET, Seger l’a composée en « cruisant » dans les rues de LA et ça se sent. Portée par les guitares de son blues-rock nerveux, elle a su si bien traverser les âges depuis sa publication en 78 sur le LP le bien nommé « Stranger in Town ».

8 : « LA Woman » THE DOORSThe Doors

 

Là on touche carrément à la mythologie avec les Doors et la chanson-titre de leur 33 tours le plus mythique avec « LA Woman ». Même millésime que le « California » de Joni Mitchell, 1971. Les vocaux ont été capturés dans les toilettes du studio des Doors, the Workshop, pour cet effet si particulier. Comme un dernier adieu de Jim à Los Angeles, avant de s’envoler pour Paris et le triste épilogue de sa vie, « LA Woman » est la dernière chanson qui conclue l’ultime album des Doors capturé avec Morrison. Et, comme pour mieux marquer cette relation personnelle que le chanteur entretient avec LA, il s’adresse à elle comme à une femme. C’est un blues-rock juste hypnotique, d’une vertigineuse puissance. Quant au « Mr Mojo Rising » qu’il scande à maintes reprises à la fin du titre, c’est en fait l’anagramme de son propre nom.

2Pac7 : « To Live and Die In LA »  MAKAVELI/ 2PAC

 

C’est sous son alias de Makaveli que 2PAC enregistre ce rap incroyable et si tristement prémonitoire qui sort en novembre 96, un mois après que Tupac Shakur ait été assassiné à Las Vegas. Et ce hit d’outre-tombe ne sera pas le dernier du jeune rapper surdoué disparu à seulement 25 ans. Avec son titre sans doute inspiré du polar homonyme porté au grand écran en 1985 par William Friedkin, « To Live and Die In LA » est sans doute une des plus émotionnelles compositions de 2Pac avec ses lyrics comme autant de flash-backs de son Los Angeles, ses stations de radio, mais aussi sa weed, ses bagnoles et ses girls. Portée par ses chœurs féminins cette soul-rap incarne à jamais mon LA des 90’s.

6 : « LA » NEIL YOUNGNeil Young

 

Extraite du « Time Fades Away » de 1973, surprenant LP après le succès colossal de son « Harvest », Neil Yound décide de sortir un album live mais composé uniquement d’inédites, dont ce « LA » qui n’est pas exactement une ode amoureuse à la Cité des Anges, bien au contraire. En effet notre Loner met l’accent sur le smog dans sa vision apocalyptique de LA : « Quand les dîners sont planifiés/ Et que les autoroutes sont bondées/ Et que les montagnes entrent en éruption/ Et que la vallée est aspirée/ Dans les fissures de la terre… ». Pourtant « LA » demeure l’une des compositions qui évoquent les faiblesses de LA « city in the smog ». Et lorsque Young chante « Don’t you wish that you could be here too ? », je ne peux m’empêcher de le croire… j’avoue, j’ai le Venice Beach blues, le Santa Monica Blvd blues, le West Hollywood blues où je n’ai pas mis les pieds depuis trois ans.

Randy newman5 : « I Love LA » RANDY NEWMAN

 

Yes, « I Love LA » de Randy Newman est une des chansons qui incarnent le mieux LA… même si c’est en clin d’œil. Un an avant les Jeux olympiques de Los Angeles, le Comité commande une chanson emblématique à Newman pour promouvoir l’évènement. Cependant Randy Newman fidèle à son habitude est incontrôlable. Car effectivement chanson évoque bien : « Century Boulevard (Nous l’aimons)/ Victory Boulevard (Nous l’adorons)/ Santa Monica Boulevard (Nous l’adorons)/ Sixth Street (Nous l’aimons, nous l’aimons)/ Nous aimons L.A… »,  puis le compositeur chante d’abord  « Roulant sur Imperial Highway »… c’est : « Avec une grande et cochonne rousse à mes côtés ». De même, le Comité Olympique aurait aussi moyennement apprécié la référence aux sans-abris : « Regarde ce clochard là-bas, mec/  Il est à genoux… » et au désagréable « vent de Santa Ana ». Le Comité annule sa commande, mais Randy s’en fiche, il publie son « I Love LA » qui devient non seulement le joyau de son 33 tours « Trouble In Paradise » mais surtout l’hymne officieux de Los Angeles pour les décennies à venir, perçu comme LA célébration ultime de la Cité des Anges… quel paradoxe !

4 : « California Dreamin’ » THE MAMAS & THE PAPASThe mamas and the papas

 

Si une composition incarne à 200% tout le pouvoir du rêve californien et de la joyeuse utopie hippie c’est bien « California Dreamin’ », comme un cinglant contraste chaud et ensoleillé à un automne grisâtre et triste à New York ou à Londres ou pire, à un putain de printemps pourri à Paris. Comment résister lorsque vocalisent la sublime Michelle Phillips et la puissante bluesy Mama Cass Elliot sur ces paroles qui nous chantent en cool gospel blanc : « Toutes les feuilles sont brunes / Et le ciel est gris / J’ai fait une balade/  Par un jour d’hiver/ Je serais au calme et au chaud / Si j’étais à LA /  California dreamin’ (rêve californien)/ Un pareil jour d’hiver… »

Le pitch est pourtant easy : Michelle Philips avait suivi son mari à New York en 1963 qui vivait alors un hiver particulièrement glacial, surtout comparé à la douceur du « golden  state » C’est ce blues de soleil et de chaleur qui leur a inspiré ce hit éternel publié le 8 décembre 1965. Depuis cette date nous avons tous partagé ce spleen du « rêve californien » tellement peace and love.

 

Eagles3 : « Hotel California » THE EAGLES

 

Incroyable paradoxe, si « Hotel California » s’identifie avec le « son californien », aucun des membres du groupe n’était originaire du Golden State, à l’exception de Bernie Leadon. Pourtant, tout le scénario d’« Hotel California » ressemble à un épisode de la Quatrième Dimension. Un an auparavant, le hit d’Al Stewart « The Year of the Cat » racontait l’histoire d’un voyageur, subjugué par une femme, qui se retrouvait finalement prisonnier. Là c’est la même histoire, mais projetée à la cité des anges, une femme-ville séductrice qui ne vous lâche jamais après vous avoir séduit. « Tu peux demander la note quand tu veux, mais tu ne peux jamais t’en aller » sont les ultimes paroles de la chanson. C’est bien entendu une métaphore qui résume à elle seule la coolitude de LA et la face cachée de ce paradis, une superficialité basée sur le succès à tout prix. L’autre inspiration majeure de la chanson étant la rupture de Don Henley avec sa petite amie, Loree Rodkin. Ce qui explique les références à Tiffany, « aux formes d’une Mercedes » (Mercedes bends) et à « tous ces jolis garçons qu’elle appelle ses amis ». Les « colitas » mentionnées sont une analogie directe à la marijuana, largement consommée à LA. Enfin, on trouve également un clin d’œil à Steely Dan, les mots « steely knifes », car ils partageaient alors le même manager, Irving Azoff et ils avaient eux-mêmes mentionné les Eagles dans leur composition « Everything You Did » un an auparavant. Enfin, et il est important de le préciser, l’Hotel California de la pochette de l’album existe toujours et l’on peut toujours y résider puisqu’il s’agit de l’emblématique Beverly Hills Hotel…mais à vos risques et périls !

2 : « Ventura Highway » AMERICAAmerica

 

S’il n’existe aucun Ventura Highway, … il y a par contre un Ventura Blvd qui traverse la San Fernando Valley de l’autre côté des collines d’Hollywood, au nord de LA. Et c’est justement sur cette artère que Dewey Bunnell s’est retrouvé un jour en rade dans la voiture de son père à cause d’un pneu crevé. Il avait dix ans et n’avait jamais oublié ce panneau vert indiquant Ventura. C’était une journée ensoleillée et l’océan Pacifique était juste à côté. Quant aux paroles, « Des saisons qui ne pleurent pas de désespoir, des lézards alligators dans l’air », Bunnell s’est en fait inspiré de la forme des nuages qui passaient dans le ciel, les observant pendant que son père changeait le pneu. C’est aussi et toujours dans cette incroyable chanson de 1972 sur « Homecoming » le deuxième LP d’America qu’on trouve cette référence à la « pluie pourpre », purple rain, une image qu’un certain Prince popularisera très largement bien des années plus tard. « Faisant un vœu après une étoile filante/ En attendant le premier train/ Désolé mon garçon, mais j’ai été frappé par une pluie pourpre… ». Anyway, il suffit de fermer les yeux et d’écouter « Ventura Highway » pour se téléporter à LA.

https://www.youtube.com/watch?v=pgMaQy66oCw

Woodstock1 : « Coming Into Los Angeles » ARLO GUTHRIE

 

Bien sûr, il y a d’abord son iconique interprétation live dans le film et le LP « Woodstock », mais si cette radieuse chanson sur LA est au sommet de ce Top 15, c’est surtout lié à un souvenir perso. En 1974, j’avais 17 ans et c’était mon premier voyage à Los Angeles. Dans le bus qui nous ramenait de LAX, quelqu’un a pris sa guitare, s’est approché du micro de la sono et a commencé à chanter « Coming Into Los Angeles » sur le freeway qui nous menait vers la San Fernando Valley. Ciel azur et palmiers en guise de décor et ce ballet incessant de caisses incroyables qui défilaient sous mes yeux d’ado… coming into Los Angeles…. Guthrie raconte qu’il prenait l’avion pour aller de Londres à L.A entre 1966 et 1968. Il avait alors 18 ou 19 ans. Le trajet était plein de trous d’air et les hôtesses de l’air laissaient tomber leurs plats de poulets de leurs plateaux. Le musicien avait aussi une autre raison de stresser : ses amis londoniens lui avaient fait un cadeau découvert dans son sac après son départ , de l’herbe qui lui a donné des sueurs froides et qui lui a néanmoins inspiré sa radieuse et folky composition. Deux ans plus tard, cette même chanson apparait dans un de mes films favoris post apocalyptique « The Omega Man ( Le Survivant) , faisant décidément de ce « Coming Into Los Angeles » le titre qui incarne le mieux ma cité des anges.

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