LA THE CITY OF THE STONES
The Rolling Stones are in town et moi aussi, comme un puissant flashback de la toute première fois où j’avais assisté au grand show de la bande à Jagger et Richards en 1978 au Anaheim Stadium. 43 ans plus tard « le plus grand groupe de rock du monde » a de nouveau agité la Cité des Anges. Après ce concert aussi funky qu’historique hier soir au SoFi stadium à Inglewood, Los Angeles, les Rolling Stones confirment largement leur statut de « plus grand groupe de rock du monde »…. et inutile de vous dire que notre « satisfaction » fût maximale !
De notre envoyé spécial à Los Angeles :
Il fait toujours aussi beau à LA, et ses palmiers ne sont décidément toujours pas fatigués. Rien ne change, à l’image des Rolling Stones, toujours fidèles au poste malgré les années, malgré aussi les tragédies traversées, comme le récent décès de Charlie Watts, l’iconique batteur du groupe de Dartford. Voici 43 ans, c’était le jour de mon anniversaire, le 24 juillet 1978 et pour la première fois de ma vie j’assistais enfin à un concert des Stones. J’avais raté les Abattoirs en 76, car j’étais parti aux États-Unis, faire la route, à la manière de Jack Kerouac, dans une Buick Skylark 1970 d’occase, achetée à Newark, New Jersey. Pour faire le tour du pays. Deux ans plus tard, fort heureusement, je suis de nouveau à LA et c’est la tournée « Some Girls ». Avec un aplomb incroyable, je contacte KROQ Radio, le sponsor du concert. Je leur raconte que je suis un fameux DJ Français et que de surcroit c’est mon anniversaire. Bingo… KROQ balance deux invites, pour ma petite amie et moi, pour le Anaheim stadium et même un accès à la tribune privée KROQ. Je me souviens d’une gigantesque coque de béton de 60.000 places où les guitares de Keith résonnaient de manière étrange. Mick portrait toujours les fringues les plus improbables, mais avant l’invention des écrans géants, c’était déjà bien pratique pour le retrouver du premier coup même des gradins les plus éloignés de la scène. A l’époque déjà il y avait une polémique sur les paroles de « Some Girls » spécialement la partie où Jagger chante que « les filles black veulent baiser toute la nuit ».
Plus de quatre décennies se sont écoulées, les Stones sont à nouveau en ville et cette fois la polémique touche le vieux classique « Brown Sugar » que les Rolling Stones n’interprètent manifestement plus durant les concerts pour cause de réécriture historique… alors que la chanson raconte une histoire de drogue et d’une variété bien particulière d’ héroïne. On se souvient que voici quelques années déjà, Jagger avait lui-même auto-censuré s interprétation de « Sympathy For the Devil », évitant la partie « who killed the Kennedys » car l’ancien Président US Bill Clinton se trouvait parmi le public du Beacon Theater. Enfin, un rock report sur les Stones ne serait pas complet sans une bonne passe d’armes à l’ancienne avec un représentant de leurs archi-rivaux de l’époque, les Beatles. En effet, Paul McCartney jamais en reste pour jeter un peu d’huile sur le feu a déclaré voici quelques jours : « « Je ne suis pas sûr que je devrais dire ça, mais on parle d’un groupe de reprises de blues, car c’est un peu ce que sont les Stones. Je pense que notre filet ratissait un peu plus large que le leur. ».
Ce à quoi Mick Jagger, forcément pas en reste, a répliqué cinglant : « » II existe une vraie grande différence entre les deux groupes. Un groupe a la chance incroyable de jouer encore dans des stades, et l’autre groupe n’existe plus. ». 1 : 0 pour les Rolling Stones, en attendant les échos dans la presse de Los Angeles du concert de ce soir et mon rock report de dimanche…
Vendredi 9 : 30 du matin LA time (19 : 30 à Paris)
Premiers échos du show d’hier soir des Stones au SoFi Stadium. D’abord il faut préciser que ce stade est flambant neuf et que le concert des Stones d’hier soir était le premier évènement majeur à s’y tenir. Ce matin à la télé, le présentateur de la chaine de TV KTLA qui a assisté au show, soulignait que à travers le toit translucide du bâtiment, durant tout le concert, vu la proximité avec LAX, on pouvait apercevoir à travers cette verrière les avions survoler la salle… une image qui m’avait déjà bluffé ailleurs à LA, en 74, lorsque j’avais assisté au concert du Grateful Dead. Dans la salle en plein air du légendaire Hollywood Bowl ,là aussi à la nuit tombée et en plus des light du groupe de San Francisco, les avions faisaient eux aussi le show et c’était juste fascinant. Pour revenir aux Stones, la surprise majeure de la set-list de 19 titres – la même qu’à Nashville samedi dernier- c’est l’arrivée de la perle de « Between the Buttons », la délicate « Ruby Tuesday » que les Stones n’avaient pas joué en public depuis 2016, un choix motivé par un sondage chez les fans.
« Ruby Tuesday » n’était pas l’unique surprise du concert d’hier soir, puisque les Rolling Stones ont enchainé « Let’s Spend The Night Together » et « 19th Nervous Breakdown » en balançant aussi « Rocks Off » et « Get Off Of My Cloud ». Ces deux chansons ayant été interprétées pour la dernière fois en août 2019, comme si la bande à Brenda voulait effacer par le rock tous ces longs mois covidés. Cela tombe bien car nous aussi. Relâche aujourd’hui et samedi avant le grand saut de l’ange au SoFi Stadium dimanche. Quel suspense…
Samedi 12 :30 Des nouvelles de Brenda…
Elle doit sans doute avoir peur qu’on s’ennuie d’elle, alors dès hier soir notre Brenda favorite a publié une petite vidéo sur son compte Twitter histoire de nous faire partager la liste des invités de marque qui assistaient jeudi soir au premier show de LA du concert des Rolling Stones. C’est ainsi que sont cités pèle mêle les « célébrités » comme « Lady Gaga, Meghan Fox, Leonardo Di Caprio… Kirk Douglas…ah non là je me suis gouré !» . Jagger s’offre aussi une réponse du berger à la bergère en taclant grave Paul McCartney en réponse à ses accusations qui taxait les Stones de « groupe de covers blues »…. « Paul McCartney est là aussi et il va nous aider… à interpréter un de ces fameux covers de blues un peu plus tard ! » ben voyons…
Lundi 10 : 30 LA time (19 : 25 heure de Paris)
Non, mais quelle soirée ! Juste incroyable. Depuis mon fameux concert de 78 an Anaheim Stadium à LA, j’ai dû voir les Rolling Stones sur scène une bonne quinzaine de fois. Mais le show d’hier soir, au magnifique SoFi Stadium, était juste historique. D’abord le lieu, ce stade tout neuf bâti juste à côté du fameux LA Forum ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/eagles-live-at-the-la-forum.html ) où j’avais vu les Eagles voici trois ans ( Et Clapton en 74) . Coïncidence, les Aigles rejouent dans deux jours à ce même LA Forum. Superbe vaisseau Startrek posé à quelques encablures de LAX, on peut dire que cette SoFi est sacrément bien roulée. Mais contrairement à la chanson de Serge Gainsbourg « Vu de l’extérieur », là c’était encore mieux vu de l’intérieur. Hélas, je ne peux pas vous révéler « là tout de suite maintenant » tous les détails de ce grand show des Stones, que vous lirez bientôt ailleurs ( Rolling Stone ? BEST réincarné ???) mais sans tout dévoiler, comme une réponse du berger Jagger à la bergère McCartney (voir plus haut dans l’article) les Stones sur scène ne sont pas comme « un groupe de covers de standards de blues » mais plutôt un incroyable soul band à la blackitude incendiaire. C’est sans doute l’arrivée de Steve Jordan, le batteur des Xpensive Winos, la formation de Keith Richards qui insuffle ce nouveau funky souffle aux Rolling Stones. Et c’est juste dément, même on ne peut tous s’empêcher de songer à Charlie Watts, dont la présence tutélaire semble veiller sur ses camarades.
Le Triumvirat Jagger, Richards et Wood semble rajeuni de dix ans, déployant une énergie vraiment inédite, preuve que ce « No Filter 2021 » n’a ABSOLUMENT rien à voir avec le « No Filter 2017 » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/les-stones-sans-filtre.html , https://gonzomusic.fr/les-stones-u-arena-episode-2.html , https://gonzomusic.fr/les-stones-u-arena-episode-3-the-last-rock-show.html et aussi https://gonzomusic.fr/le-grand-rock-and-roll-no-filter-tour-circus-des-rolling-stones.html ). Un show à train d’enfer, pour une qualité de performance et de son digne de cette mémorable performance lorsque les Stones avaient investi l’Olympia le 3 juillet 1995 lorsque Jack Nicholson aux cotés de Jerry hall se déchainait sur « Jumpin’ Jack Flash ». C’est à se demander quel type de Viagra nos papis du rock ont-ils avalés pour déployer une telle énergie à plus de 70 balais durant plus de 90 minutes ? Le concert s’achève sur les classiques « Gimme Shelter » en version duo avec l’explosive choriste Sasha Allen, bombe soul moulée dans sa robe à lamés, comme une jeune Tina Tirner de « Mountain High River Deep » et l’emblématique « Satisfaction » en guise de question posée au public : est-ce que nous vous avons donné « Satisfaction », la réponse est bien entendu « affirmatif ». Après un tel concert on ne peut que se demander : quand sort le live ?…. Et surtout… quand sortira un nouvel album des Stones car avec une telle rage de rock il parait désormais impossible que de nouvelles chansons n’émergent, nourries par cette nouvelle expérience des black Rolling Stones. Play that funky music white boy…
A suivre…. quelques extraits live…..