LES STONES SANS FILTRE

 

 Stones No Filter 1

 

C’était vendredi soir, à la toute nouvelle U Arena où les Rolling Stones essuyaient les plâtres d’une salle parisienne flambant neuve de 40.000 places, soit plus de deux fois la capacité de Bercy. Premier concert d’une série de trois avant de clore leur « No Filter Tour », Jagger, Richards, Wood, Watts et leur bande de joyeux drilles, nous ont offert ce qui constitue sans doute un des shows les plus rock depuis fort longtemps…

 

Stones No Filter 121 minutes pour 1,6 km…de marche pour traverser de fond en comble l’horrible dalle de béton de la Défense et parcourir la (longue) distance du parking à la salle, je maudis déjà les concepteurs de ce projet sans même l’avoir vu. Pourtant en approchant de l’U Arena, on ne peut que se laisser séduire par l’imagination  de Christian de Portzamparc : la salle est une harmonieuse bulle lumineuse de forme ovale plaquée d’écailles, comme une tortue futuriste, sans doute un clin d’œil à son cœur de cible le rugby du Racing  92. Sécurité maximale, avec 4 points de contrôles successifs entre la police, l’armée et la sécu du stade, pour cette soirée inaugurale on ne badine pas avec la sécurité du public et l’on ne peut que s’en réjouir. Une fois à l’intérieur, on a l’impression d’être à Bercy sans vraiment réaliser que la U Arena contient deux fois plus de spectateurs que notre bon vieux POPB ( le jour où je parlerai de l’—– Hotel Arena il faudra me payer cher la publicité faite à cette chaine hôtelière 😉 ). Les sièges confortablement capitonnés ont certes nécessité l’abattage de milliers et de milliers de skaïs, mais c’est pour la bonne cause ne notre confort fessier. Enfin, la salle est brièvement plongée dans les ténèbres avant de s’illuminer d’un rouge aveuglant, lorsque les Stones déboulent sur scène sur l’intro identifiable entre toutes de « Sympathy for the Devil ». De mémoire de GBD je crois bien que jamais je n’ai vu démarrer un show sur ce titre emblématique. Et ça démarre fort ! Certes, comme trop souvent dans ces mega stades, le groupe ressemble à une poignée d’insectes sous un microscope imaginaire, mais fort heureusement les quatre gigantesques écrans derrière offrent des images d’une totale précision et d’une ahurissante qualité. Seul bémol à ce qui parait déjà comme un sans faute, la qualité du son laisse à désirer. Tout au long du show, ce sera le seul point négatif de cette soirée. Mais comme c’est le tout premier spectacle donné dans cette enceinte neuve, on peut considérer que pour les deux concerts à venir de dimanche et de mercredi prochain les techniciens du son seront parvenus à trouver le bon réglage pour que le son soit enfin à la hauteur de ce grand cirque rock. D’ailleurs, dés le second titre, on reconnait les premières mesures de « It’s Only Rock and roll » et forcément on like it…Jagger en verve se laisse aller à la langue de Molière nous rappelant que son premier concert français était millésimé 1964 ou s’amusant à citer Mélanchon, Le Pen et Macron en soulignant que, ce soir pour ce show inaugural, « tout le gratin du showbiz était présent ! ».

Wow c’est une nouvelle salle…je n’y crois pas!

Stones No Filter 1

Le plus craquant de la bande étant toujours Keith, qui s’extasiait comme un gamin découvrant son premier magasin de jouets : « wow c’est une nouvelle salle…je n’y crois pas… c’est trop bien…attendez il faut que je m’habitue », lance-t-il avec naïveté avant d’attaquer le chant de ce « Happy », systématiquement chanté par lui à chaque concert des Stones. Charlie toujours flegmatique ne peut s’empêcher pour une fois de sourire largement, manifestement heureux de se retrouver à nouveau face au public. Quant à Ron Wood, son jeu et son énergie nous font oublier que voici un peu moins de cinq mois il avait subi l’ablation d’un lobe de poumon pour cause de cancer Deux heures durant, le groupe British performe de manière incroyable avec une rare fougue, malgré leur âge respectable, un show incroyablement rock qui déménage à fond la caisse. À l’exception de deux titres blues du dernier album « Blue & Lonesome » publié voici un an (« Just Your Fool » et « Ride’ Em On Down »), la setlist ressemble à un parfait « Best of » où s’enchaine la crème de la crème des compos des Stones à travers le temps : « Under My Thumb », « Let’s Spend the Night… », « You Can’t Always Get… », « Paint It Black », « Honky Tonk Women », « Midnight Rambler », « Street Figthing Man », « Brown Sugar », « Jumpin’ Jack Flash » puis « Gimme Shelter » et « Satisfaction » en rappel. Seuls titres non ultra classiques des 60’s ou des 70’s seront interprétés ce soir : le néo disco sympatoche « Miss You » et le titre fétiche 90’s « Start Me Up ». À la fin du show, on reste absolument bluffé par la performance de ces vieux gars aussi insubmersibles que légendaires. Et tant pis s’ils ont presque 300 ans à eux quatre, on n’a qu’une envie en quittant la U Arena : se téléporter à dimanche puis à mercredi prochain pour à nouveau se laisser entrainer à la suite de ces bonnes vielles pierres qui roulent.

Vous aimerez aussi...

2 réponses

  1. Zak dit :

    Wish I were there. enjoy Wednesday : )

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.