JOHNNY MARR « Fever Dreams Pts 1-4 »
Escape from Planet Marr… Johnny Marr ! Hé oui, le fondateur, auteur compositeur de The Smiths est enfin de retour. Certes, on n’oublie pas ses collaborations divers notamment avec The The, Electronic , Modest Mouse ou the Cribs, co-auteur de BOF (« Inception » aux côtés d’Hans Zimmer, « The Sweeney », « Amazing Spiderman ») et cinq albums solo, le fameux guitariste British est un véritable touche à tout de talent. Et ce « Fever Dreams, Pts. 1-4 », son premier album solo depuis 4 ans, est à classer parmi les plus étincelants de sa longue discographie.
Par Jean-Christophe MARY
« Fever Dreams… » rassemble une série de quatre EP sortis entre 2021 et 2022, soit 16 chansons imbriquées les unes aux autres, sous la forme d’un double album. Un lent processus de fabrication démarré pendant la pandémie qui a laissé au Mancunien le temps d’affiner et de peaufiner ses titres en bon artisan. Si les sonorités et les guitare post-punk 80’s restent sa marque de fabrique, la nouveauté réside dans l’apport de ces petites séquences électro-indie bourrées énergie. Comparé au précédent « Call The Comet » (2018) où les guitares prenaient tout l’espace, ici claviers et samplers dominent sur ces titres taillés pour les dance-floor comme l’annonce en ouverture le magistral « Spirit, Power and Soul ». Véritable sorcier du son, Johnny Marr Marr dessine des paysages sonores cinématographiques très riches comme on l’entend sur « Receiver » et « All These Days ». Sur « Sensory Street » et « Ghoster », l’ombre de Primal Scream n’est jamais très loin avec ces effluves electro club dance. Le musicien tisse une toile fantasmagorique où le chant, la mélodie, les six cordes et la section basse batterie légèrement en retrait laissent les claviers au premier plan « Lightning People », « Rubicon ». On ressent une certaine urgence, avec ces tempos rapides « Night and Day ». Johnny Marr s’en donne à cœur joie, déverse ici et là basses grondantes, et guitares carillonnantes « The Speed Of Love », « Hideaway Girl » ce qui donne à l’ensemble une sensation de fraîcheur brit-pop 90’s. Un titre comme « Sensory Street » nous fait taper du pied avec sa rythmique qui pulse tandis que la douce et pétillante mélodie d’ « Ariel » nous berce agréablement. Sans oublier les titres catchy tels « Tenement Time » et « Human ». De bout en bout « Fever Dreams, Pts. 1-4 », ce dernier opus solo de Johnny Marr est une pierre de plus à ajouter à la chapelle des grands albums de rock. A quand une date chez nous ?