SIOUXSIE AND THE BANSHEES « Juju »

Siuoxsie and the BansheesVoici 40 ans dans BEST GBD se laissait doucement envouter au « Juju » magique et sombre de Siouxsie, la grande prêtresse des Banshees. En effet la brune, de son vrai nom Susan Janet Ballion, venait d’inventer le rock gothique qui influencera des dizaines de groupes, des obscurs the Mission au funeste Marilyn Manson. Retour vers le futur de Siouxsie Sioux avec le 4éme album de ses sombres aventures.

Siuoxsie and the BansheesSi mes souvenirs sont bons, je crois bien avoir rencontré Siouxsie pour la première fois dans les backstages du Palace après le concert qu’elle y avait donné le 3 juillet 1981. Je savais qu’elle avait appartenu au fameux Bromley Contingent, ce « bataillon » de fans hardcore des Sex Pistols au crépuscule des 70’s. Mais celle qui n’était encore que Susan Janet Ballion avait très largement tracé sa route. N’avait-elle pas publié son tout premier single « Hong Kong Garden » dès la fin 77 ? Un an plus tard sort le premier LP du groupe baptisé Siouxsie and the Banshees. Et ce fameux « Juju », le 4éme LP de la brune ténébreuse sort un peu moins d’un an après le 33 tours qui a révélé the Banshees, le troublant « Kaleidoscope ». Flashback…

 

Publié dans le numéro 157 de BESTSiouxsie and the Banshees

 

À chaque  fois,  c’est  la  même histoire. Je pose le Siouxsie  nouveau  sur ma  platine  et  dès  les  premières  mesures. quelque part dans ma tête, des cellules  se  révoltent  et  hurlent «  beurkkk  ».  Les connes,  elles  n’ont vraiment  rien  compris.  Il me  faudra au  moins  cinq  écoutes  successives de  ce  «  Juju  »  pour  venir  à  bout  de mes  premières réticences  : les  choses qui  vous  dérangent  ont  vraiment  du mal  à  s’imposer,  j’en  fais  la  triste expérience  avec  mes  propres  fonctions  organiques.  C’est vrai, Miss Siouxsie  dégage  un  climat  particulièrement  inquiétant.  Si vous avez  la chance de  la  voir  évoluer  sur  scène tel  un  long  papillon  noir,  elle  vous fera, comme  moi  songer à  une  héroïne  des  années  trente,  une  Mata Hari  fantomatique  et  torturée,  capable de vous prendre par la main pour vous emmener au plus loin de sa tête. Depuis  «  Kaléidoscope  »,  le  LP  précèdent.  la  production  incombe  à  Nigel  Gray  (Police,  etc.).  Il parvient  à conserver l’originalité  fantastique  et noire du  groupe  tout  en  la  canalisant  :  «  Spellbound  »  ouvre  la  première  face  comme  une  longue  mélopée  presque sans  âge :  elle  vous enveloppe  complètement  comme  un sombre  brouillard  semblable  à  celui dans  lequel  Jack  l’éventreur  pouvait évoluer. Comme cet « Into the light » aux  climats  de  films  d’épouvante  : regardez  la,  imaginez  la  à  demi plongée  dans  les  ténèbres  et,  soudain.  au détour  du  sillon,  c’est  le fulgurant  contraste  de  l’ombre  contre  la  lumière  intense.  Sur fond  de percussions  très  saccadées  de  Budgie,  JohnMcGeogh (ex-Magazine), le  nouveau  guitariste,  trace  ses  riffs en  forme  d’éclairs  et  la  voix  de Siouxsie  éclate  tel  un  roulement  de tonnerre.  «  Juju  »,  si  je  ne  m’abuse, c’est  un  maléfice,  une  sorcellerie. C’est  avant  tout  un  titre  qui  colle parfaitement  à  la  musique  des  Banshees. C’est à se demander si Siouxsie ne dissimule  pas dans sa  loge des milliers  de  statuettes  de  cire  sur lesquelles elle a planté quelques cheveux.  Parfois, elle  doit  se  lever  au milieu  de  la  nuit  pour  y  planter  des millions  d’aiguilles  et  nous  envoûter  ;  alors  s’il  vous  plait, ne  tentez pas de briser le charme.

 

Publié dans le numéro 157 de BEST daté d’aout 1981

BEST 157

 

Vous aimerez aussi...

1 réponse

  1. Carljules dit :

    <>

    Vous valez mieux que ça Gérard Bar David !
    Un tel raccourci et une telle relecture de l’histoire, était décidemment un des travers de la presse française des 80’s et 90s.
    Pourquoi caricaturez-vous la musique de cet album en la faisant passer monolithique, on passe sans arrêt de l’ombre à la lumière en l’espace d’une même chanson, de la pop au art rock.

    Et bien sûr vous omettez sciemment que cet album par ailleurs est un des disques préférés de Johnny Marr des Smiths, de John Frusciante des Red Hot Chili Peppers et Duane Denison de Big Black et que les parties de guitares de ce disque sont révérées par Radiohead.

    Lej jour où vous écrirez dans le chapeau d’un article que Joy Division ou The Cure, ont donné naissance au rock gothique et à des groupes comme ces deux noms d’oiseaux que vous avez mentionnés plus haut. Vous me préviendrez, j’ai mis mon adresse mail 🙂

    Sans rancune

    Il est étonnant que des gens de la profession rock française, Bayon, et tant d’autres persistent dans

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.