HOLLYWOOD VAMPIRES : « Hollywood Vampires »
Durant les 70’s, les Hollywood Vampires constituaient une fameuse confrérie où l’on retrouvait , entre autres, John Lennon, Harry Nilsson, Keith Moon, Ringo Starr et Alice Cooper. Quatre décennies plus tard, Alice réactive les Hollywood Vampires recrutant Johnny Depp, Dave Grolh, Paul McCartney, Joe Perry, Zak Starkey pour enregistre un magistral album de covers de ses hits favoris de tous ses amis disparus. Dédié à ses « dead drunk friends », produit par le fidèle Bob Ezrin, cet album-là c’est du lourd, voire du très très lourd. Et c’est tant mieux.
Sur le Sunset strip, cette partie mythique du boulevard du crépuscule, entre le Whisky A Go-Go et le Roxy Theater, on trouve le Rainbow bar and grill. Un restau en bas et un club à l’étage fondé en 72 par le producteur Lou Adler. Très vite John Lennon, a fond dans sa période « lost week-end » de flirt avec May Pang, investit le club avec son copain Harry Nilsson. Les autres suivront au point que Lou Adler leur fait aménager un coin privé de la salle séparé par une chaine où il fait apposer la plaque « Antre des Vampires d’Hollywood » avec les noms des fameux membres du club. C’était bon pour le business, le Rainbow devient LE club rock de LA où trainent jolies groupies et musiciens déchirés. Quarante ans plus tard, si le Rainbow n’a pas bougé, la plupart de ses Vampires sont hélas morts au champ d’honneur du rock et c’est sans doute ce qui donné l’envie à Alice Cooper, en dernier des Mohicans, de célèbrer ses buddies trépassés. Ainsi, à l’exception de deux compositions inédites « Raise The Dead » et « My Dead Drunk Friends »- enregistrées avec un nouveau guitar-hero du nom de Johnny Depp-, tous les autres titres sont des reprises d’artistes décédés, dont bien sur ses anciens compagnons des Hollywood Vampires: Nilsson, Lennon et Moon. « Seul dans une taverne pleine de fantômes/ 3 heures du mat je lève mon verre au rock and roll, la fortune et la gloire/ les limousines, les ados qui hurlent votre nom/…/on se croyait immortels et puis soudain vous êtes morts/ alors comme je me sens un peu sel je suis venu me murger à votre santé ». I love the dead…chanté déjà Alice Cooper, cette fois il le prouve !
I love the dead
On trouve donc par ordre d’apparition à l’écran : Christopher Lee, hélas refroidi, pour une intro forcément vampirisée avant d’attaquer « My Generation » en version « School’s Out », en hommage au regretté Keith Moon. Intéressante version du « Whole Lotta Love » de Led Zep qui démarre lentement très swamp rock avant de succomber aux déflagrations des guitares, avec une pensée émue pour John Bonham. « I Got A Line On You », fulgurante composition acide post summer of love de Spirit avec une reprise fidèle à l’originale de Randy California. Tonitruant medley de « Five To One/ Breack On Through (To the Other Side) des Doors de feu Jim Morrison. Autre medley mais cette fois pour son vieux pote Harry Nilsson, Alice Cooper enchaine la somptueuse « One » puis le psychédélique « Jump Into the Fire » popularisé par les Three Dog Night et enfin en final quelques mesures de la délicate « Coconut ». Pour la reprise de « Come And Get It » de Badfinger- dont le chanteur Peter Ham s’est pendu- Alice s’est fait aider par un ex-artiste du label Apple, Paul McCartney himself qu’on entend distinctement chanter et guitariser. Autre pote trop tôt disparu, Marc Bolan de T Rex, représenté ici par l’électrique « Jeepster ». Pour privilégier un John Lennon énervé, Alice a sélectionné la déchirée « Cold Turkey ». Ce club des rock stars mortes ne serait pas complet sans Jimi Hendrix, Cooper reprend donc « Manic Depression » en version « cooperisée ». Pour les deux Small Faces décédés, Ronnie Lane et Steve Marriott, AC re-fait la défoncée « Itchycoo Park » et c’est assez réussi, il faut l’admettre. Dernier cover, « Another Brick in The Wall » de Pink Floyd, sans doute à la mémoire de ce bon vieux Richard « Rick » Wright et l’album s’achève sur l’originale « Dead Drunk Friends ».. « On boit un dernier coup pour tous les potes qui ont picolé à en mourir ». En un mot, comme en trois, viva la muerte !