George A. Romero : mort du maitre des morts-vivants
Sans lui, les THE WALKING DEAD n’auraient jamais walké. Sans lui, jamais tous ces morts-vivants n’auraient su autant nous terroriser. Seigneur incontesté de tous les zombies du monde, l’immense George Romero s’est éteint hier à Toronto, au Canada, terrassé par un cancer du poumon fulgurant à seulement 77 ans. En 2005, GBD avait eu le privilège d’adapter les sous-titres français de son terrifiant sequel « Land Of The Dead ( Le Territoire des Morts) : sa disparition est un choc.
Lorsque l’on m’a proposé le script de « Land Of The Dead ( Le Territoire des Morts), le quatrième film de la saga des morts-vivants, pour l’adapter en français en 2005, j’étais ultra-fier d’accomplir cette mission. Pour moi Romero était un, héros, un précurseur, le maitre incontesté de tous les zombies. Inspiré par les légendes vaudoues, sa « Night of the Living Dead ( La Nuit des Morts-Vivants) » sort en 1968 sur les écrans. Immédiatement, ce film kitch devient une légende du cinéma. Tourné pour la somme dérisoire de 120.000$- le film générera finalement plus de CINQUANTE MILLIONS de dollars -, joyeux bordel cinématographique bricolé, son film de série Z va non seulement traverser l’Histoire, mais servira également de mètre étalon à tant et tant de longs-métrages post-apocalyptiques, où les morts sortis de terre courent après les vivants pour les boulotter…suivis par toutes ces séries télé, de WALKING DEAD à Z NATION en passant par IZOMBIE. Romero inspirera également des générations de réalisateurs aussi inventifs que débrouillards, sachant si souvent nous faire rêver avec trois bouts de ficelle…humaine et un budget famélique, tous les Tobe Hooper et John Carpenter qui ont su si bien marcher dans ses pas, sans oublier également son brillant collègue italien Dario Argento. Son « Night of the Living Dead » inaugural n’était pas seulement polémique par ses bouffeurs de chair humaine aux yeux hagards, Romero avait aussi su aiguillonner positivement la société américaine des 60’s si figée, et en oeuvrant ainsi pour les droits civiques, « castant » un acteur black dans le rôle principal, juste avant l’assassinat de Martin Luther King.
Si souvent imité, mais jamais égalé
George A. Romero était un précurseur, dans le sens le plus noble du terme. Sa vision a su durablement nous inspirer, même si parfois il savait si bien nous faire claquer des dents. Mais ses zombies incarnaient si souvent de leur métaphore sanglante tant et tant de travers de notre société. Le racisme, la guerre du Vietnam, les inégalités sociales… Comme un miroir tragique, ses morts- vivants nous renvoyaient notre propre reflet. Romero déclinera inlassablement sa recette gore tout au long de sa brillante carrière. Après « La Nuit… », « Le Jour… ». après « Le Jour… » « L’Aube… »…après « L’Aube… » « Le Territoire… » et ainsi de suite avec ses deux derniers films de zombies : « Chronique des Morts-Vivants » et finalement « Le vestige des Morts-vivants ». Si souvent imité, mais jamais égalé, George A. Romero restera dans nos cœurs le seigneur incontesté de tous ces morts-vivants. Il s‘est éteint hier à Toronto, au Canada à 77 ans, entouré par sa famille, sa femme, son fils et sa fille, sans oublier ses deux autres enfants nés d’un premier mariage. Bon désormais, tout ce qu’on peut espérer, c’est que George Romero ne vienne pas nous hanter, en revenant parmi nous en mort-vivant affamé pour nous becqueter joyeusement.