FAADA FREDDY : « Gospel Journey »

Faada Freddy

Pix Barron Claibone

 

L’ex-vocaliste du groupe Sénégalais Daara J revient avec un extraordinaire émotionnel album vocal déconcertant …organique même, car enregistré sans aucun autre instrument que le corps humain.

Faada Freddy

Pix Barron Claibone

A la fin des années 90, avec les Positive Black Soul de Didier Awadi, Daara J incarnait alors cette nouvelle vague venue du Sénégal qui incarnaient la relève sur les traces de leurs fameux ainés Youssou N’Dour ou Ismaël Lo. Daara J publie quatre albums et part à la conquête de l’Hexagone puis du reste du Monde. Hélas, les deux artisans de Daara J, N’Dongo et Faada Freddy se séparent après un (trop) long break et un ultime album, « School of Life », sorti en 2010. Ces quatre années vont permettre à Faada Freddy de prendre du recul pour finalement imaginer son projet de… fada : faire un album de reprises obscures et sans aucun instrument de musique, privilégiant la voix, les voix bien sur, mais aussi tout le corps. Les doigts claquent, les pieds frappent le sol, la poitrine devient un tambour de guerre, la bouche se met à siffler…et cette simplicité presque tribale se révèle incroyablement efficace. En parcourant le chemin initiatique de ce « Gospel Journey », l’émotion est littéralement à fleur de peau. Car Faada Freddy ne se contente pas d’être novateur, après tout d’autres avant lui ont forgé des projets similaires, Camille ou Laurie Anderson, Bobby McFerrin également, il est aussi doté d’un sacré appendice. Ses cordes vocales doivent être en or massif. Sa voix chaleureuse nous emporte tout au long de ce voyage. Beat-boxant comme un Cassius Clay sonique, FF développe une sacrée puissance. Dés le premier titre, un « cover » hallucinant de « Letter To The World » de la Camerounaise Irma on est conquis. Un funk naturel jaillit comme un gisement d’or noir et c’est comme si Ladysmith Black Mambazo percutait de plein fouet Smokey Robinson…Bruno Mars n’a qu’à bien se tenir !

Groovy métissage

Chaque chanson se distingue par son originalité comme ce « Generation Lost », repris du punk band de Chicago Rise Against retaillé en gospel haletant sur un groove reggae aussi léger que la poudre des neiges éternelles. On songe un peu à Sound of Blackness, mais à nouveau cette écriture musicale sans instrument redistribue incroyablement les cartes. Le cocktail de chorale funky avec ses chœurs démultipliés se révèle détonnant. Ainsi « We Sing in Time », un cover du groupe indie The Lonely Forest, avec sa trame reggae à la Police fonctionne admirablement. A l’instar du mélange pop et funky de « The Death Of Me » rythmé aux claquements de doigts où la voix haute de Faada Freddy fait merveille jusqu’au paroxysme de spirituals que l’on croirait échappés d’une église du sud des Etats Unis. Voix haute et juste, y compris dans l’accent. « Gospel Journey » est décidément un parcours sans faute, y compris sur le seul morceau original composé par l’ex-Daara J, un titre lent et puissant aux réminiscences du doo wap de Sam Cooke, un petit bijou de soul intemporelle. Faada Freddy est incontestablement la nouvelle grande voix venue du continent Africain et elle n’est pas prête de se taire.

FAADA FREDDY : « Gospel Journey » Think Zik

Faada Freddy

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