ELLIOTT MURPHY AU NEW MORNING
Vendredi dernier, Elliott Murphy investissait la scène du New Morning plein à craquer pour deux concerts parisiens. Histoire de célébrer dignement son trois-quart de siècle, celui que l’on peut désormais qualifier de monument historique du rock and roll pour a pour la première de ce week-end annuel baptisé les « Birthday Shows » su porter l’émotion des fans à son comble. JCM était parmi eux et n’a pas résisté à ces deux sets anniversaire, un premier acoustique, suivi d’un électrique pour un double effet kiss cooL..
Par Jean Christophe MARY
A 21h précises, les lumières s’éteignent sur le New Morning plein à craquer quand les musiciens investissent un à un le plateau pour un premier set acoustique, Olivier Durand (Guitare, Voix), Melissa Cox (Violine, Voix), Alan Fatras (Batterie, Voix suivi de Elliott Murphy (Voir sur Gonzomusic ALL MY NEW YORK 1981 HEROES , ELLIOTT MURPHY : « Aquashow Deconstructed » , Elliott Murphy a new french knight et aussi ELLIOTT MURPHY « Wonder » ). Magique dès le premier titre, « Last of the Rock Stars album » extrait de son tout premier album « Aquashow » (1973), le chanteur nous transporte grâce à son incroyable voix baryton basse et sa présence animale. Une stature à mi-chemin entre Steven Tyler et Neil Young (pour le chapeau et l’harmonica), Elliott Murphy est un personnage hors du commun. Ses chansons folk, au romantisme élégant, incarnent cette fascination que les romantiques français ont toujours exercé sur les poètes rock new yorkais. Regard vif et souriant, le troubadour folk américain installé à Paris depuis 1989 enchaîne les chansons tout en blaguant avec le public, égrenant ses titres « Not Enough Time » “Take That Devil Out of Me”, l’excellent “Deco Dance”, suivi d’une reprise de George Gershwin “Summertime” où Olivier Durand et Melissa Cox nous offrent une solo habité guitare et violon, avant de conclure ce premier set d’un sublime « Dusty Roses ».
Le plateau du New Morning, Elliott le connait bien lui qui vit à Paris depuis 1plus de trois décennies. Il s’est produit ici plus de 40 fois et bat certainement un record en la matière. Depuis « Aquashow » (1973) à « Wonder » (2022) son dernier opus post covid, il a publié 41 albums. Autant dire que ce soir il n’a que l’embarras du choix pour piocher dans son immense répertoire. Après 20 minutes d’entracte, le quatuor est de retour avec trois nouveaux musiciens : Leo Cotten (Claviers), Aurélien Barbolosi (Basse), et le fils d’Elliott, Gaspard Murphy (Guitare, Voix). Le groupe au complet se retrouve sur l’avant-scène pour une séance rock’n’roll pur jus avec les éternels « Green River » “Metaphysical Moments”, “Sunlight Keeps Falling” extrait de l’album review (2022), “What The Fuck Is Going On” sur la crise des subprime de 2008, le sublime “Fix Me a Coffee” et “Something Consequential” titres d’une autre époque qui réussissent à nous rendre nostalgique.
Toujours ce large sourire aux lèvres, Elliot Murphy maitrise son show, caresse son public comme personne. A 75 ans, l’« éternel Américain à Paris » vit ses chansons plus intensément que jamais, se fait émouvant sur « On Elvis Presley’s Birthday », « You Never Know What You’re In For », pousse sa voix sur ce « A Touch of Kindness » d’anthologie. Avec sa yeux bleus perçants, son bouc et son ensemble, jean et chemise noir, le storyteller de Greenwich Village est peut-être un peu moins agité sur scène qu’il y a quelques années mais réserve toujours quelques poses qui ont bâti la légende. C’est déjà l’heure du rappel. Les musiciens quittent un à un le plateau, tous sauf lui. Elliott Murphy évoque le printemps qui pointe et… sa date anniversaire qui tombe le lendemain, le 16 mars : « Je suis trop vieux pour regagner ma loge attendre le rappel, autant rester ici. Le public pense que dans les loges, je vais m’enfiler du Jack Daniels, de la coke et me taper une ou deux groupies. La vérité, c’est que si j’y vais, c’est pour boire de l’eau, prendre des vitamines et un comprimé de viagra ». Ravi, le public lui renvoie un tonitruant « joyeux anniversaire ». Au retour des musiciens, Elliott Murphy lâche quelques pépites « Rock ‘n Roll ‘n Rock ‘n Roll », « Rock Ballad », le tube « Anastasia », avant de conclure ce second set par un puissant « Come On Louann ». Après un peu plus de deux heures trente d’un show sans faute, les fans sont émus et conquis. A noter qu’Elliott Murphy sera aux Francofolies de la Rochelle le 11 juillet 2024.
All pix by Jean Christophe MARY
Set acoustique
Last of the Rock Stars
Not Enough Time
Take That Devil Out of Me
Deco Dance
Summertime
(George Gershwin cover)
Dusty Roses
Set électrique (Full Band)
Green River
Metaphysical Moments
Sunlight Keeps Falling
What The Fuck Is Going On
Fix Me a Coffee
Something Consequential
Lack of Perspective
Alone in My Chair
You Never Know What You’re In For
On Elvis Presley’s Birthday
A Touch of Kindness
Rappels :
Rock ‘n Roll ‘n Rock ‘n Roll
Rock Ballad
Anastasia
Come On Louann