ELLIOTT MURPHY « Wonder »

Elliott MurphyAvec près de trente albums-studio à son actif, le rock poète new yorkais qui a définitivement adopté notre capitale, bien longtemps avant Emily, célèbre son demi-siècle discographique par un nouveau et élégant CD intitulé « Wonder », belle collection de pures balades, où se mêlent le folk, le blues et le rock dans la vision classique d’un très grand auteur-compositeur-interprète Américain… in Paris.

Elliott MurphyIl n’est âgé que de 73 ans, soit à peine sept ans de plus que moi, et pourtant c’est comme si j’avais toujours connu et apprécié ce grand-frère musicien découvert durant les années de lycée et dont les premiers albums à l’aube des 70’s ont su autant nous éclairer que nous inspirer (Voir sur Gonzomusic ALL MY NEW YORK 1981 HEROES ). Plus jeune que Cohen et Dylan, Elliott était un rock poète à l’instar d’un Jackson Browne de la côte Est. Et pourtant, dès le crépuscule des années 90, il tombe amoureux de Paris et opte pour la France, formant dès lors un binôme particulièrement et artistiquement fructueux avec l’ex-Little Bob Story Olivier Durand, une collaboration qui se poursuit toujours aujourd’hui avec ce vibrant « Wonder ». Et dés « Hope », la chanson qui ouvre l’album, on se laisse porter par de cool guitares aux ondes positives et lumineuses. Ce n’est pas un hasard si Elliott Murphy ( Voir sur Gonzomusic  ELLIOTT MURPHY : « Aquashow Deconstructed » ) entame ce « Wonder » par cette lueur d’espoir, sans doute sa manière à lui de nous communiquer son enthousiasme.« Like a car with no gas/ I know I’m not moving fast/ But I still get a thrill Rolling down hill … », chante-t-il. Délicatesse de la composition, chœurs légers angéliques, style intemporel comme un Dylan, un Springsteen ou un Cohen, Elliott compte décidément parmi les plus grands. Puis avec « Sunlight Keeps Falling » puissante et délicate love-song , notre rock-poète s’offre un petit coup de nostalgie aux réminiscences de « Diamonds By the Yard »  son hit de 1975.

Elliott MurphyAvec « Bystanders », dans cette cool composition, Elliott utilise la même technique que Paul Simon dans « 50 Ways To Leave Your Lover » égrenant les prénoms et leurs rimes… Jack, Jill, Jay, Sue, Jim, Matt… et on est forcément alpagués. « That’s The Scene » démarre par une auto-citation d’une de ses propres chansons « Drive All Night » et un long listing de quelques influences rock cruciales telles Little Richard, Ike and Tina Turner, Robert Johnson, the Beach Boys, the Beatles, Chuck Berry et Bo Diddley… quel incroyable Juke-box que cette scène qu’Elliott a tenu à nous faire partager. Une des plus atypiques est cette « Children of Children » au latin-mexican style qui rappelle un peu  le coté cool nonchalant de David Lindley. La voix légèrement éraillée d‘Elliott et l’orgue à la Dylan en font une des top compositions de ce CD. La suivante, « Raindrops »,  co-composée avec son fils Gaspard Murphy, est une joyeuse danse de la pluie cool et insouciante, dans la grande tradition du baladin Elliott, lorsque « Something Consequential » mélancolique et dépouillée se révèle folky-bluesy ardente, avec sa citation de « A l’ouest rien de nouveau » « A Lack Of perspective » est sans doute ma favorite de l’album car elle m’évoque furieusement la sublime « Looking For A Hero » de 1976 « Je remonte dans le temps – je ne sais pas trop ce que je vais trouver Je remonte – pour rimer une ligne… » chante d’ailleurs mister Murphy !

Après le feeling mélancolique de « Lonely », on succombe à « Hailstones » où sa voix légèrement éraillée à la Dylan, porté par un effet harmonica conquérant, se révèle tel un super ouvrage de great american song-writer, la quintessence du style Murphy pour un titre puissant et inspirant, sans doute l’un des plus émotionnels de l’album. Puis « Lonely King » nous offre un blues parfait qui nous entraine du côté de la Nouvelle Orleans, comme un hommage à Dr John lorsque « I Know There’s A Place », super cool composition presqu’enfantine et entêtante, rentre particulièrement dans la tête sur son air jazzy et joyeux porté par sa clarinette. Et comme à la fin du fameux LP « Ringo » où Starr égrène le nom de tous les collaborateurs de son disque, Elliott prend sa plus belle voix de DJ Radio FM pour annoncer :Elliott Murphy

« Vous avez écouté mon nouvel album « Wonder » – enregistré en stéréophonie avec des technologies modernes et anciennes aux studios Question de Son et Murmure, tous deux situés à Paris, en France. Wonder a été produit, enregistré et mixé par Gaspard Murphy avec les merveilleux musiciens suivants : Olivier Durand, Alan Fatras, Melissa Cox, Tom Daveau, Aurelien Barbalosi, Leo Cotton, Nicolas Montazaud, Natacha Rogers, Michel Fehrenbach, BJ Scott et bien sûr, Gaspard Murphy. Je suis Elliott Murphy et je vous parle maintenant. J’ai chanté et joué de la guitare et un peu d’harmonica aussi, et j’ai écrit ou coécrit toutes les chansons que vous avez entendues. Je crois que la majeure partie de cet album a été composée au cours de la dernière année et demie. La pochette a été conçue par Chloé et le mastering assuré par Raphael Jonin.Pourquoi ce titre « Wonder »? Parce que chaque jour, je me demande où je suis, où j’ai été et où je vais aller.

Merci encore d’avoir écouté et à bientôt… »

A bientôt … sur scène, dans nos HP et ailleurs, monsieur Murphy, tant ce bel album porte admirablement son titre car c’est effectivement une petite merveille !

 

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