Eicher rend l’Opera Comique… cosmique !
C’était hier soir dans l’écrin doré de l’Opéra Comique à Paris, l’ami Stephan Eicher, accompagné de 9 musiciens et d’invités de marque tels Arthur Teboul de Feu Chatterton et le fidèle Philippe Djian, avec un éclairage d’une rare élégance et une performance hors pair a su rendre carrément cosmique le théâtre historique du 2eme arrondissement.
Pour fêter dignement son 15éme album « Homeless Songs », après sept trop longues années de silence ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/stephan-eicher-homeless-songs.html ), Stephan Eicher a investi la superbe salle de l’Opéra Comique. Je n’y avais pas remis les pieds depuis mes 17 ans, lorsqu’un improbable festival rock planant y avait été donné en 1973, sous l’appellation forcément incontrôlée de « La Galère Cosmique » avec à l’affiche une bordée de groupes allemands planants de l’époque dits « Krautrock », tels Agitation Free, Amon Duul ou Ash Ra Tempel, et, une légende souterraine vivante, une certaine Nico. Par conséquent, hier soir, je retrouvais ce même Opéra Comique où la mythique Nico, assise sur scène les jambes ballantes, vocalisait face à moi « The End » des Doors telle une prêtresse vaudou, s’accompagnant du son aigrelet de son éternel harmonium face à des teen-agers aussi stoned qu’éberlués. 46 ans plus tard, fort heureusement, avec Stephan Eicher c’est bien plus festif ! Et surtout bien plus exquis. Déjà sous ses faux airs de d’Artagnan, notre suisse favori au monde est un showman accompli. Volubile, il ne cesse de communiquer avec son public à grand renfort d’analogies, évoquant ses chansons d’un point de vue…patinage artistique, avec ses figures imposées et ses figures libres. Il s’évertue également, non sans succès, à faire chanter son public.
Superbe jeu de lumière plein de délicatesse tout en clair-obscur, magnifique équipe de 9 musiciens dont le remarquable pianiste Reyn – qui a d’ailleurs ouvert le show- et une élégante section de cordes, set-list aventureuse, qui embrasse à la fois son récent « Homeless Songs » et quelques incontournables tels « Déjeuner en paix » , « Pas d’ami comme toi » ou « Combien de temps ». Mais c’est avec ses OVNIS soniques à l’instar de la haiku « Né un ver », « Monsieur je ne sais pas trop » ou « Papillon » que Stephan déploie la corde la plus fantaisiste de son talent. De plus, sous cet écrin doré boite à bonbons de l’Opéra Comique, il voulait ajouter la touche supplémentaire, les cerises sur le gâteau. La veille il avait convié Axelle Red et Miossec à le rejoindre sur scène, cette fois il partage son micro avec Arthur Teboul, le chanteur de Feu Chatterton, sur lequel il ne tarit pas d’éloges, le temps d’un … « Combien de temps ». Seconde cerise de la soirée, normal l’homme porte un pull rouge, avec Philippe Djian son complice parolier depuis tant d’années. À l’invitation du chanteur, il traverse la salle et monte le rejoindre sur les planches pour interpréter- carrément !- l’étrange « Tous les bars » de l’album de 2012 « L’envolée ». Deux rappels, dont la fétiche « Two People in a Room » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/quand-stephan-eicher-tournait-two-people-in-a-room.html ), sous les clameurs et notre Bruce Springsteen helvète peut se vanter d’avoir métamorphosé cet Opéra soudain (re)devenu …Cosmique !
sympa , ma mémoire me rappelle un concert au théâtre du châtelet , à ses débuts , solo , avec ses machines ……….un ovni suisse à l’époque !!!!!!!!!
Merci pour ce bel article !
Ces concerts à l’Opéra Comique étaient magnifiques, Stephan nous a emmené dans son sublime univers. C’est toujours un grand plaisir de le voir sur scène. Il nous fait toujours vivre de si beaux et intenses moments.
Un grand musicien pas comme les autres !