EAGLES “Live”
Voici 40 ans dans BEST, GBD s’envolait au plus haut du ciel d’azur californien aux cotés des Eagles qui publiaient, un an après « The Long Run » leur tout premier live, un double LP en forme de « Best of » capturé en public au Long Beach Arena de LA, ignorant comme tous les aficionados qu’il nous faudrait alors attendre TRENTE ANS avant de retrouver enfin des compositions inédites de la bande de Don Henley et de Glenn Frey. Flashback….
Sous sa pochette si emblématique en forme de flight-case rouge de tournées , son poster de foule hallucinante amassée face à la scène emplissant toute la cuvette de l’immense stade du Long Beach Arena, ses quinze hits solides comme le roc, cet EAGLES « Live » publié quatre année seulement après le colossal « Hotel California »… et 4 décennies avant le tout dernier « Live From the Forum MMXVIII » ( Voir sur Gozomusic https://gonzomusic.fr/eagles-live-at-the-la-forum.html ) était déjà une sorte de « Best of » du fameux groupe « californien »… car déjà à l’époque, ce double LP « en public » avait déjà la réputation d’être l’album qui contenait déjà le plus d’over-dubs de l’histoire du rock. Légende urbaine ou véritable info, peu importe, ces Eagles-là manquaient certes quelque peu de spontanéité, cependant à l’écoute de ces 15 titres les années écoulées prouvent qu’ils n’ont décidément rien perdu de leur inoxydable super-pouvoir de la coolitude exacerbée. Mention spéciale à l’immense Glenn Frey ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/glenn-frey-un-eagle-sest-envolehelas.html ) qui nous a quittés voici déjà cinq ans.
Publié dans le numéro 150 de BEST
L’Aigle a encore fondu sur le grand stade californien au-dessus de ses fidèles. Des visages têtes d’épingle sur les gradins de béton du Santa Monica Civic Auditorium ou du Long Beach Arena, il y en avait bien des milliers. On les entend même se manifester entre les 15 titres de ce double « Eagles Live», une superproduction dessinée par les curseurs de la console de mixage de Bill « au nom qui se prononce comme on l’éternue » Szymezyk. Ah les live ne sont plus ce qu’ils étaient, comme aux bons vieux jours du Velvet « Live at the Max’s Kansas city », le temps du live caisse à savons est révolu.Aujourd’hui, avec Eagles ou Kenny Loggins, l’enregistrement public ressemble à s’y méprendre au disque studio. Avec Eagles on en a pour son argent, c’est un produit usiné, soigné dans les moindres détails, luxueusement servi dans une pochette-malle de tournée en relief. Un cadeau de Noël idéal… il ne lui manque que la date de garantie de vente, comme les œufs frais. Pourtant ce live sonne un peu comme une grande maison vide; c’est d’autant plus triste que dans le style West Coast, Eagles est un must. Les Aigles sont sans doute prisonniers de leur succès, comme dans l’histoire d’Hotel California: « You can check out anytime you like, but you can’t never leave », ils se sont eux-mêmes condamnés à reproduire fidèlement sur scène leurs prouesses en studio dans la crainte de décevoir. Cela pourrait donner un bon « Best Of… », s’il ne manquait quelques pépites dorées comme « One of These Nights » ou « Lyin’ Eyes ». Enregistré entre 76 et 80, le double LP révèle heureusement quelques surprises agréables, comme cette version électrisée de « Life in the Fast Lane » ou les harmonies vocales à la C, S and N sur « Seven Bridges Road », l’unique inédit. Disque contraste, « Eagles Live » ressemble au nid d’aigles qui figure sur le label du disque, où se mêlent des œufs et des grenades… le meilleur et le pire, le pacifique et le violent, électrique face a l’acoustique, comme le bon vieux « Desperado » face au bouillant « Heartache Tonight ». Dommage que leur savoir-faire de super pro made in USA masque parfois une certaine sensibilité qui disparait au détriment de l’efficacité. J’adore Eagles, mais j’échangerais volontiers leur double live contre un ticket de charter Paris-LA pour y être pour de vrai !
Publié dans le numéro 150 de BEST daté de janvier 1981