DURAN DURAN « Duran Duran »
Voici 41 ans dans BEST GBD comptait parmi les premiers à oser parier sur les British Duran Duran qui publiaient alors leur tout premier LP éponyme. Portée par leur hit « Girls On Film », la formation de Simon LeBon prenait alors son envol et, contrairement à toute attente, quatre décennies plus tard le groupe de Birmingham continue toujours aussi effrontément à culminer dans les charts. Et cela il ne l’avait pas tout à fait anticipé. Flashback…
Avec leur prodigieux « Future Past » sorti l’an passé ( Voir sur Gonzomusic ), Duran Duran prouve que malgré toutes ces années écoulées, il sait toujours rester dans le jeu… et gagner ! Fer de lance des « nouveaux-romantiques », Duran Duran demeure avec Depeche Mode l’un des rares groupes de l’aube des 80’s à avoir survécu aussi longtemps en surfant allègrement sur la vague du succès. Et comme pour DM que j’avoue avoir quelque peu raillé au début, le groupe de Simon LeBon aura su défier tous mes pronostics réussissant le tour de force de se réinventer à chaque fois… tout en restant lui-même ( Voir sur Gonzomusic DURAN DURAN « Notorious »). Avec « Planet Earth » et surtout leur irrésistible « Girls On Film » la formation British qui tire son patronyme d’un personnage du film de SF « Barbarella » de Roger Vadim s’imposait durablement à notre horizon sonore à l’aube des années 80. Flashback…
Publié dans le numéro 159 de BEST
Procédons par élimination. Vous êtes jeunes. Vous êtes beaux. Bon. Vous aimez bouger ? Bien. Alors une nouvelle carrière-mode s’offre à vous les cuisses largement écartées, le sourire alpagueur et un rien facile. C’est le signal tant attendu pour dealer vos vieux effets skins, mods, skas ou teddy’s contre ces incroyables fringues à dentelles que vous pouvez tout à loisir laisser voler autour de vous. Soyez jeunes, in et les 2 doigts branchés dans le courant ; échappez-vous loin du marasme de la crise : voici venir les frous frous du nouveau romantisme. Après Spandau Ballet, après Scars et Classix Nouveaux , Duran et Duran nous proposent leur propre remake de « Saturday Night Fever ». Faut surtout pas se laisser abattre par la crise, la nouvelle antidote de Duran Duran est bien plus qu’un titre ou un son, c’est un concept directement inspiré par Travolta. En fait, la disco music, juste avant de clamser s’est payée un week-end à Londres. Elle y a rencontré un jeune punk bien roulé. Ils ont vécu. La suite de l‘histoire, c’est bonsoir le néo-romantisme, une disco blanche et Britannique qui n’est rien d’autre que de la musique à danser. La disco s’est couverte de paillettes, le néo-romantisme se drapera dans la dentelle. J’aime plutôt bien Duran Duran sur polyvinyle comme j’aime bien Donna Summer ou M ( Robin Scott pas Matthieu Chedid qui n’était pas encore né ou à peine : NDR). Mais pour moi, quelque part, ils sont interchangeables. La preuve, c’est que Village People fait son come-back en néo-romantisant à fond la caisse. Cela dit, Duran et Duran ont quand même un peu plus de pèche que nos gentils machos-men déguisés. « Planet Earth », « Girls On Film » et « Friends of Mine » sont des hits en puissance : rythme facile, régulier et bien enlevé: on a carrément envie de danser. Dommage qu’ils manquent un peu d’entrainement par rapport à leurs confrères noirs. Le funk made in England en est à ses balbutiements. Dans un an et quelques poums poums, les nouveaux romantiques auront rejoint les autres, les vieux, mais au moins ils nous auront aidés à passer l’hiver 81, ça n’est déjà pas si mal.
Publié dans le numéro 159 de BEST daté d’octobre 1981