DEPECHE MODE « 101 »
Voici 30 ans dans BEST, GBD chroniquait l’un des live monumentaux les plus cruciaux des années 80 avec le « 101 » de Depeche Mode capturé au fameux Rose Bowl de Pasadena face à 70.000 fans chauffés à blanc et à la caméra du regretté D.A Pennebaker pour son documentaire du même titre. Flashback for the masses !
C’est drôle comme l’histoire se répète parfois ! 30 années exactement après la sortie de leur doc colossal « 101 » réalisé par D.A Pennebaker , mélange de road-movie vu par les yeux de quelques jeunes fans aussi photogéniques que passionnés, Depeche Mode vient tout juste de remettre le couvert, cette fois sous la direction de leur vieux complice Anton Corbijn avec la sortie d’un tout nouveau documentaire intitulé « Spirits In the Forest », dans la foulée de leur dernier album « Spirit »…où, à nouveau, des fans du fameux groupe de Basildon sont mis à l’honneur pour, dixit « rompre avec le format habituel du concert-film en suivant six fans de Depeche Mode chez eux tandis qu’ils discutent de l’impact du groupe sur leur vie. ». This is the story of six special fans (ceci est l’histoire de six fans particuliers) promet d’ailleurs la bande-annonce du film qui mêle séquences live du groupe et intimistes des fans, comme un sentiment de retour vers le futur de « 101 »…
Publié dans le numéro 249 de BEST sous le titre :
BOUQUET FINAL
DEPECHE MODE «101»
101éme de cavalerie pour Fort Apache? 101 Dalmatiens ? 101, le nouveau Levi’s ? Eh non, « 101 » radio-vinyl ou CD et la perspective vertigineuse de votre Depeche Mode station favorite, fruit énergétique d’une tournée de TROIS CENTS jours en CENT UNE ( d’où le titre !) dates 4 travers la petite planéte bleue. Terminus Pasadena (California), ce double L.P. Live de 17 titres-20 pour la version compact-adrénalisée d’une clameur de SOIXANTE-DIX MILLE kids déchainés sous le soleil consacre l’hégémonie du techno beat fulgurant des QUATRE de Basildon. Bande originale et intégrale du film sonore de mes dernières vacances (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/101-with-depeche-mode.html ), «101», flashback éblouissant me fait remonter le temps jusqu’à ce samedi 18 juin 88 où ma Mustang convertible de 65 se mêlait au Gulf Stream embouteillé du Sepulveda freeway pour atteindre la titanesque corolle de béton du Rose Bowl, le stade le plus vaste de toute la côte ouest. « The most expensive house in town » -la baraque la plus chère de toute la ville- s’il faut en croire le financier suisse et moustachu du groupe. Depuis 83 nul rock and roller n’avait osé s’y risquer, gouffre fantastique ou jackpot, le Rose Bowl sold out se révèle être un épilogue en Mode majeur et triomphal. Et cette double galette reflète en bouquet final-feux d’artifice tout l’enthousiasme grisant du succés en feedback vécu ce jour-là par Dave Gahan, Martin Gore, Andy Fletcher et Alan Wilder. Palmiers découpés par le soleil couchant écarlate, light show insensé, ce « Concert For The Masses » décolle dans les fumigènes sur les palpitations cardiaques et les chœurs synthétiques de « Pimpf » pour QUATRE-VINGT-SEIZE minutes de séquences pulsées comme un tour du monde de navette Challenger. Freudien obsessionnel du remix, Depeche Mode déploie toute son imagination pour s’échapper des chemins tracés par les versions LP de ses chansons. « 101 » en forme de « Best of… », les hits roulent comme le Surfer d’Argent sur les vagues humaines qui baignent la scène du Rose Bowl. “Strangelove”, «Stripped », « Shake The Disease », « People Are People», « Never Let Me Down Again» et tant d’autres pour un bilan condensé hautement fissible des quatre derniers albums, les Modes s’offrent un épilogue vecteur atomique de disques d’or avant de se lancer vers de nouvelles aventures. « Il est temps de passer à autre chose », me confiait Martin au lendemain du show au Rose Bowl. Futur en Mode expresse, nos Basildoniens favoris se retirent sur la pointe de CENT QUARANTE MILLE pieds !
Publié dans le numéro 249 de BEST daté d’avril 1989