DAVID DUCHOVNY : « Hell or Highwater »
Non vous ne rêvez pas…la vérité n’est pas ailleurs mais ici et maintenant : l’agent Mulder ou plutôt Hank Moody fait du rock. David Duchovny publie son tout premier album intitulé « Hell or Highwater » que l’on peut traduire par « coûte que coûte » ou « qu’il pleuve ou qu’il vente »…bref notre héros des X Files a décider d’endosser à tout prix le Perfecto et les Wayfarers des rockers rebelles et il faut avouer que cela lui sied à merveille.
A la veille de sa prochaine série Aquarius- l’excellent Californication s’étant achevé l’été dernier après 8 succulentes saisons-, où il tient le rôle de Sam Hodiak, un policier dans le LA de 1967 lancé sur les traces de Charles Manson et de sa « famille » diabolique (les 2 premiers épisodes seront diffusés les 28 et 29 mai prochain sur NBC), David Duchovny a décidé de s’offrir un petit plaisir ou plus exactement son rêve de gosse. D’autres comédiens avant lui comme Billy Bob Thornton ou William Shatner ont tenté le coup avec plus ou moins de succès. Mais à l’écoute des 12 titres de ce « Hell or Highwater » on comprend immédiatement que sa discothèque est assez fournie pour contenir la plupart des héros de cette Cote Ouest qu’il affectionne au point qu’il avait à un moment des X Files obligé la prod à quitter Vancouver pour venir tourner à LA où il s’était installé. Dans Californication son rôle d’écrivain déjanté aux nombreuses groupies s’apparentait déjà à celui d’une rock star, lesquelles ne détestaient d’ailleurs pas assurer un caméo dans un épisode. Alors, dés le premier morceau « Let It Rain », Duchovny de sa voix grave nous entraine à Laurel Canyon sur les traces de Jackson Browne et des Eagles, un « country rock » nostalgique des 70’s que l’on retrouve à de nombreuses reprises.
Rock and roll dream
Derrière son micro, David le chanteur est un éternel cow-boy Marlboro à la cool. Distorsions à la Neil Young de « Hey Hey My My » sur « 3000 » ou cavalier séducteur à la Chris Isaak sur « Stars », Bob Dylan à ses heures (« The Rain Song »), James Taylor nonchalant (« Lately It’s Always December ») ou Tom Petty speed et mélodique (« Another Year »), si David Duchovny n’a pas la voix de Sinatra, sa naïveté et sa conviction sont vraiment touchantes. Comme bien des comédiens, l’agent Mulder aurait pu nous faire son catalogue de reprises, mais courageusement il a choisi de nous présenter ses titres écrits et composés par nul autre que lui-même. Et puisque la tradition veut que l’on garde toujours le meilleur pour la fin, on ne peut en aucun cas faire l’impasse sur les deux meilleures chansons de ce premier album : « Positively Madison Avenue » qui le clôt avec un réel héroïsme guitaristique, sans doute inspiré par Bruce Springsteen et la chanson titre « Come Hell or Water » sur la piste des géants de l’ouest qu’étaient les Eagles et R.E.M. Bref, à l’écoute de sa première aventure discographique, on se dit que décidément David Duchovny est loin d’avoir de mauvaises fréquentations. Et son rock and roll dream, cela tombe bien, est aussi le nôtre.