CINELLI BROTHERS « Almost Exactly »

Cinelli Brothers by Chris Griffiths

Cinelli Brothers by Chris Griffiths

Ils sonnent comme s’ils avaient biberonné du Dr Pepper et conduit des pick-up trucks toute leur vie, car avec leur son aux confins du sud des Etats-Unis qui embrasse War, le Grateful Dead, BB King, les Doobie Brothers, Sam Cooke, Rare Earth, Free, Nine Below Zero, Allman Brothers sans oublier un florilège de ce que les labels Chess, Stax, Atlantic et Motown ont publié de mieux depuis l’aube dorée des 60’s… pourtant, et contrairement à toute attente, les Cinelli Brothers sont basés en Angleterre et cet « Almost Exactly » ravira donc absolument tous les aficionados des artistes susnommés…

Cinelli Brothers Grosso et modo, les Cinelli Brothers ce sont Marco et Alesandro, respectivement chant – guitare – clavier et chant – batterie, deux frangins basés en Angleterre et épaulés par deux autres musiciens bassiste et guitariste, Tom Julian Jones et Stephen Giry. Cependant, la particularité de cette formation, hors leur amour commun du blues et de la soul, c’est que ces quatre garçons, dans le vent de leur intemporalité, sont tous d’excellents chanteurs et c’est sans doute ce supplément d’âme qui les rend si sympathiques. Bien entendu, il est inéluctable que ces Cinelli là ont usé jusqu’au plus profond du sillon les albums de ce que le blues rock et la soul ont put générer de plus brillant depuis leur création. Cependant, ils ne se contentent pas de s’abreuver à cette source, de faire du neuf avec du vieux en quelque sorte, car ils parviennent à largement tracer leur propre voie à travers ces 10 vibrantes compositions.

Cinelli Brothers by Anna Polewiak

Cinelli Brothers by Anna Polewiak

C’est ainsi que dès l’addictif « Ain’t Blue But I Sigh », porté par son vibrant harmonica, on flirte avec le « Tobacco Road » de War, le mythique « Music Band » lorsque « Don’t Need No Favor » hésite entre le Grateful Dead et the Band. Et si « Dozen Roses » emprunte toute leur senteur au « Fa-Fa-Fa-Fa ( Sad Song) » d’Otis Redding, qui saurait le leur reprocher ? Avec « Fool’s Paradise », on replonge avec délectation dans la soul blanche Motown de Rare Earth et avec « Leave It With You », on renoue avec les racines sudistes du Allman Brothers Band. « Lucky Star » brille entre Sam Cooke et Booker T and the MG’s. Avec sa grandiloquence à la Johhny Cash, « Nobody’s Fool » apporte sa contribution country blues mais le titre le plus surprenant est ce « Prayer » final aux accents très New Orleans porté par un gospel incroyablement volcanique qui monte peu à peu dans ce sermon profane d’une incandescente blackitude. Vous l’aurez compris ces Cinelli Brothers là ne font pas dans le cinéma.

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