UNBURYING THE GEMS : MIDNIGHT OIL « Truganini »
C’est le huitième album de Midnight Oil, le successeur direct de « Diesel And Dust » et de « Blue Sky Mining » et il recèle un petit joyau, telle l’émeraude arrachée au désert australien, intitulé, « Truganini » et qui a fait craquer Ramon Pipin, au point de lui consacrer rien de moins que son second Uburying The Gems en moins de 12 mois, un record mérité pour la formation du Géant aux yeux verts.
Voici 35 ans, dans l’œil du cyclone entre l’explosif « Diesel and Dust » et son bouillant successeur « Blue Sky Mining »- avant même que Pete Garrett ne devienne Ministre de l’Ecologie du gouvernement travailliste australien- , je m’envolais pour l’Australie à la rencontre des Midnight Oil. C’est finalement à Sydney, à deux pas de leur label CBS, dans le studio où ils achevaient ce crucial 5ème album que j’avais finalement rencontré Pete Garrett, que j’ai très vite surnommé le Géant Vert -à cause de son regard émeraude- tant je ressemblais à un hobbit, face à ses 1,93 m ( Voir sur Gonzomusic MIDNIGHT OIL À L’APOGÉE DU ROCK AUSTRALIEN ). Cependant j’avoue que j’avais quelque peu décroché du groupe australien au fil des ans, une grave lacune heureusement comblée ce jour par Ramon Pipin qui remet en lumière ce dixième album de 98. Mais fort heureusement, nous avions chroniqué les deux derniers projets de Midnight Oil « The Makarrata Project » en 2020 (Voir sur Gonzomusic MIDNIGHT OIL « The Makarrata Project » ) et le tout dernier « Resist » paru voici deux ans (Voir sur Gonzomusic MIDNIGHT OIL « Resist » ). Et bien entendu, il faut également consulter le Unburying The Gems signé Pipin sur la chanson-titre de leur « Redneck Wonderland (Voir sur Gonzomusic UNBURYING THE GEMS: MIDNIGHT OIL ).
Par Ramon PIPIN
Dans le vocabulaire du rock, la guitare reste reine, encore faut-il savoir la décliner et à cet exercice, nombreux sont ceux qui s’y cassent les ratiches. Et que je te mets le Marshall à fond, et que je te mouline des gros accords baveux, et que je t’envoie des rafales de notes… Parmi les « sachants », l’un des groupes qui monte sur le podium est à mes oreilles Midnight Oil, les australiens menés par les géant désarticulé et militant environnementaliste Peter Garrett. Leur riche discographie, composée de 13 albums et 4 live regorge d’intricate parties de guitares qui vous collent au mur, que ce soit des Rickenbaker 12 cordes, des Strat de Martin Rotsey ou de la beloved Gretsch Rocjet de Jim Moginie qu’il est l’un des rares à utiliser (à part moi). Ces 2 oiseaux des îles parviennent à faire sonner leur instrument comme peu d’autres et nous attire souvent dans des chemins harmoniques peu balisés voire étonnants. Et, cerise sur legato, les compos sont souvent dotées de refrains hymniques qui donnent envie de les reprendre avec le sourire aux lèvres et la pinte à la main. Dans ce titre, « Truganini », écrit par le batteur de plomb Rob Hirst et Jim Moginie, extrait de leur album sorti en 93 « Earth And Sun And Moon », ils rendent hommage à cette femme du XIXème siècle qui fut considérée comme la « dernière aborigène de Tasmanie » et à sa lutte pour sa dignité face aux Anglais. Les guitares claquent, la petite rythmique de Moginie fait décoller les couplets, les refrains s’envolent… et moi avec !