DOGS « A Different Kind – 4 Of A Kind Vol.II »
Les légendaires Dogs n’ont décidément pas fini d’aboyer et le Vol.II de leur ultime album le prouve de la manière la plus cinglante, avec ce double-vinyle 33 tours et Maxi 45 tours, qui constitue une belle réédition du fameux groupe rouennais, emmené par l’emblématique chanteur guitariste Dominique Laboubée. De la pure énergie, de la romance, de la légende du rock et du r’n b, le tout d’une qualité hallucinante qui prouve que les Dogs restent toujours un très grand groupe pur, droit et intègre, et hélas toujours bien trop méconnu à mon goût.
En avril dernier, le label Deviation records nous l’avait promis : leur réédition de l’album « 4 Of A Kind » ( Voir sur Gonzomusic DOGS « 4 Of A Kind » ) serait suivi d’un second volume. Et chose promise … chose due… et six mois plus tard, parait ce « A Different Kind – 4 Of A Kind Vol.II », boosté d’une seconde galette Maxi 45 tours riche de cinq titres rares des Dogs, puisqu’ils ont la singularité d’être vocalisés en Français, contrairement aux habitudes de l’ami Dominique Laboubée qui penchait invariablement du côté de la langue de Shakespeare. Et c’est par un blues-rock enfiévré jusqu’à l’harmonica, « Who’s Wrong- Who’s Right », que démarre l’album, sur un titre qui aurait très bien pu figurer sur le tout premier LP éponyme des Rolling Stones en 1964, c’est dire si les Dogs cultivaient avec art ce pur anachronisme rock. Puis c’est au tour de mon petit favori, l’explosif et autobiographique nostalgique « The Story Of the Dogs », de nous séduire lorsque Dominique prend soin de « remercier le rock and roll » dans un style qui m’évoque un peu les Shtones… les Fleshtones… bien sûr ! Agrémenté d’un je ne sais quoi du « Roadrunner » des Modern Lovers. Avec son élégant style British « Back To Bali » ne peut que nous séduire, avant que « Hurricane Judith » n’explose à la façon des Kinks. Et pour clore cette face A « Never Stop » est un petit voyage dans le temps des Yardbirds et autres Small Faces. « It’s About Time » attaque fort la face B en romantique balade sentimentale.
Puis les Dogs prodiguent leur « Rock and Roll Lesson N°1 » un parfait manuel du groupe de rock à l’usage des jeunes générations, aux échos de « Back In USSR ». Deux parfaits titres live, l’électro-speedé infernal « Walking Shadows » sous ses faux-airs de thème de James Bond, suivi du néanmoins véloce féroce à la Stooges « I’m Just Losing That Girl » complètent le tableau. Cependant Deviation a pu exhumer 5 petits bijoux : 5 titres vocalisés en Français, rares de chez rares chez Dominique, dont le succulent et rebelle « Fier de ne rien faire » au texte parfaitement Dutronc/ Nino Ferrer signé de l’ami Eric Tandy pour son fameux groupe Les Olivensteins: » Je suis fier de ne rien faire/ Fier de ne savoir rien faire… »… un vrai trésor rock retrouvé. A l’instar des quatre autres bonus comme l’hyper énergique « Jenny Jane » suivie de la cool délicate « Entre deux feux » sublime balade rock soul ( « Dock Of the Bay » ?) et véritable hit underground. Country cool champêtre mais surprenante, « La belle saison » à même des accents d’… Yves Simon ! Encore un live joyau caché avec « Tout ce qu’elle veut » et l’on se dit que décidément les Dogs manquent vraiment à notre paysage musical hexagonal. Si d’aventure on avait pu l’oublier, un tel album redonne ses lettres de noblesse au rock d’ici.
Images by Fabrice Demmescence