ROVER « Eiskeller »
Hé non, Rover n’est pas seulement une marque de la défunte British Leyland qui commercialise encore des 4X4, ni même le nom de la terrifiante boule blanche qui pourchasse le N°6 dans LE PRISONNIER ! Rover est aussi un chanteur. En 2013, on découvrait son physique de colosse aux allures de dandy et ses titres pop rock aux sonorités héritées des 70’s. Une révélation. C’est donc avec plaisir qu’on apprend le retour de Timothée Régnier, personnage flamboyant à la voix lyrique et vibrante autour des nouvelles chansons pop folk pastorales de son 3ème album « Eiskeller ».
Par Jean-Christophe MARY
Déjà sur « Rover » (2012) et « Let It Glow » (2015), Timothée Régnier, colosse de 1,90 qui se cache sous le pseudo de Rover, recyclait à sa manière l’héritage rock psychédélique laissé par The Beatles, The Beach Boys, David Bowie et Lou Reed à grand renfort de voix aériennes, guitares pop rock et basses lancinantes peuplées de prodigieux effets spéciaux. « Eiskeller » s’inscrit dans la continuité de cette dream pop héritée des 60 et 70’S, 13 titres qui coulent tout en douceur. Le multi-instrumentiste s’est réfugié dans une ancienne glacière de la commune bruxelloise de Saint-Gilles pour construire cette électro pop aux sons futuristes élaborée à base de synthétiseurs, samples, compresseurs et autres rack d’effets. D’entrée « To This Tree » nous entraîne dans un monde rétro futuriste 60’s avec ces voix enchanteresses sur fond de rythmiques doucement saccadées. Sur «Venise Hat » dominé par une basse batterie plus groovy, Timothée Regner nous attire doucement vers un une pop moderne avec des superpositions de voix leads savamment alambiquées qui rappellent le David Bowie des 70’s. Notre curiosité monte d’un cran sur « Roger Moore » titre fort où l’héritage de Bowie est plus qu’évident avec sa rythmique ensorceleuse, ce piano qui tourne en boucle comme un vinyle rayé. L’émouvant « For Ages », petite cathédrale sonore, renvoie au meilleur de Coldplay avec sa mélodie lumineuse son orchestration aérée. « Rising High » et « Silent Fate » sont de vraies bouffées d’oxygène avec leurs atmosphères mélancoliques tout en apesanteur. Quant à « Burning Flag » et « Wasted Love » voilà deux titres attrapes cœurs, aux mélodies déchirantes, truffés d’effets sonores. « Burning Flag » voilà un morceau entêtant qui rappelle les grandes heures de Radiohead avec ces claviers planants, ces guitares hypnotiques sur lesquelles plane une voix diaphane. Un titre dont ne se lasse pas. Un titre que l’on écoute en boucle, encore et encore. L’album s’achève sur le magistral « Eiskeller » juste piano voix, dont la production sobre et dépouillée contribue à susciter l’émotion. Une chose est sûre : l’écriture, les progressions d’accords, la structure des chansons et le chant en particulier, tout est encore beaucoup plus libre que dans les précédents enregistrements. Hâte vraiment de découvrir ce bel équilibre sur la scène du Trianon, le 13 décembre prochain à 19h30.
Bonjour,
Jolie chronique, toutefois l’album Eiskeller ne s’achève pas sur le titre éponyme comme vous l’indiquez…mais sur la chanson Woys (Working on your song), titre aussi solaire que son prédécesseur est mélancolique.