JAMES TAYLOR « American Standard »
Il pourrait chanter « Petit papa Noël » – ce qu’il a fait d’ailleurs en 2004 puis en 2006- et j’adorerais toujours autant. Normal, c’est freudien…James Taylor a interprété le tout premier slow que j’ai dansé de ma vie « You’ve Got A Friend », lorsque j’avais 14 ans et depuis lorsque j’entends son incroyable voix je fonds comme une boule de neige au soleil. « American Standard », son 20éme album-studio de reprises de classiques n’échappe pas à la règle : je le trouve juste absolument génial et avec lui je parie que mon Taylor n‘a pas fini d’être rich 🤪 ( bon…je sors !)
Si j’ai toujours eu un faible pour James Taylor, le baladin ultime, il n’est donc pas surprenant de le retrouver à maintes reprises dans les pages de votre Gonzomusic ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/james-taylor-before-this-world.html et aussi https://gonzomusic.fr/james-taylor-the-warner-bros-albums.html . Et même lorsqu’il entonne « La Marseillaise » pour nous remonter le moral, après les terribles attentats du 13 novembre 2015 ( , https://gonzomusic.fr/james-taylor-chante-la-plus-belle-marseillaise-depuis-celle-de-serge.html ) c’est juste à vous faire dresser le poil sur le dos. Il est comme ça « Sweet Baby James », depuis son tout premier LP pour Apple records en 69 ! Certes cette fois, l’ami JT ne se contente pas de reprises de chansons aimées, comme sur son « Covers » de 2008 où il revisitait Smokey Robinson, Leonard Cohen ou Wilson Pickett, il s’attaque à des « standards », ces balades immortelles des musicals des années 20, 30 et qui hantent la conscience américaine depuis toujours. Des pics, des rocs, des Everest…qu’il gravit avec une déconcertante aisance, choisissant le plus souvent au fil de l’album de parier sur la troublante simplicité de sa guitare acoustique, comme un retour à ses propres sources de « Sweet baby James » et de « Mud Slide Slim » sur par exemple « Moon River », la perle d’Henry Mancini pour le film « Breakfast At Tiffany’s » que chantait Audrey Hepburn qui nous fait ici venir la larme à l’œil par sa sublime interprétation.
Même émotion exacerbée par sa version si délicate de « Teach Me Tonight » popularisée (entre autres) par Count Basie ou Al Jarreau. La force ce cet album réside justement dans la sélection des reprises, Taylor alternant standards ultra fameux et compositions plus obscures, à l’instar de cet « As Easy As Rolling Off a Log » exhumé d’un vieux cartoon qui embaume toute l’insouciance des années 30. Chaque chanson est un pari gagné sur la simplicité, comme un retour direct à l’émotion. Ainsi la fameuse « Almost Like Being In Love » extraite de la comédie musicale « Brigadoon » est revisitée guitare/voix avec juste un soupçon de cuivre comme un retour à « You’ve Got A Friend » ou encore « The Nearness Of You », popularisée par Glenn Miller et repris par la terre entière de Louis Armstrong à Willie Nelson, en passant par Sinatra ou Rod Stewart. De même « God Bless the Child » crée par Billie Holliday, mais chanté à maintes reprises notamment par Stevie Wonder ou plus récemment par Annie Lennox, la version de James Taylor si dépouillée et si touchante ne peut en aucun cas laisser indifférent. Enfin il faut aussi citer l’immense « Ol’ Man River » de « Showboat » dont le pur traitement folk apporté par « sweet baby James » en fait ressortir l’éclat, tel un diamant sonique brut. Vous l’aurez compris, foi de GBD, je ne suis en aucun cas objectif dès qu’il s’agit de James Taylor, par conséquent vous ne serez donc pas surpris que je considère cet « American Standard » comme un des disques les plus cruciaux de l’année 2020. Et toc !