WIZKID « More Love, Less Ego »
Mais comme a-t-il pu échapper à notre vigilance, I don’t know… et pourtant le nouvel album du gamin magicien nigerian est sorti en novembre de l’an passé, mais il n’est jamais trop tard… Séance de rattrapage et welcome donc ce bien nommé « More Love, Less Ego », 5ème épisode de Wizkid notre héros du groove made in Africa. Si distinctif sur son petit beat chaloupé façon « lover’s rock » of Lagos, le style Wizkid porté par sa tropicale énergie est une pompe à chaleur à effet immédiat, je l’ai testée pour vous…
J’avais déjà été subjugué en découvrant son lumineux « Made In Lagos » sorti voici deux ans ( Voir sur Gonzomusic WIZKID « Made In Lagos » ), son successeur paru en novembre dernier, brille du même éclat : une lumière black aveuglante de groove et de coolitude qui est sans doute ce qui nous arrive de mieux de la capitale du Nigeria depuis l’électrochoc high-life de Fela, le Black President et ses descendants. Musicalement s’il fallait décrire Wizkid en quatre mots, je dirais : « Un Drake made in Africa » avec la même puissance de conviction R&B et tout le charme de séducteur qui va avec ; el l’Adrique en plus ! Dès la premier titre « Money & Love » posant son flow si particulier entre Jamaïque et argot des faubourgs de Lagos, le « gamin magicien » déploie son arsenal et il se révèle forcément killer. Car on se laisse envouter par cet afro-beat 2.0 de sniper du dance-floor. Et l’offensive se poursuit avec la festive « Balance », laquelle comme son nom l’indique… balance du feu ciel, portée par un son infernal de percu tam tam futuriste « Rencontre du Troisième Type », comme les affectionne tant Kendrick Lamar, qui électrise joyeusement notre Wizkid.
Avec « Bad To Me » l’ami Ayodeji Ibrahim Balogun appuie sur le groove tribal pour mieux téléporter sa fusion jusqu’à notre second millénaire lorsqu’il « duetise » sur le torride « 2 Sugar » avec Ayra Starr, agréable vocaliste et surtout lascive bombe atomique d’origines béninoises et nigérianes. « L’amour libère … proclame cette voix sur la tropicale secouée entêtante « Everyday » et c’est un peu tout le concept de ce « More Love, Less Ego ». Toujours électrochoqué avec « Slip N Slide », avec la Jamaïcaine Shenseea, façon caliente, presque Latine, qui laisse un petit gout de rhum brun imaginaire. Sans doute la plus déjantée de l’album, « Pressure » nous entraine dans sa joyeuse jungle de beats tropicaux, planquée sous son piano innocent, lorsque « Plenty Loving » pulse son beat entêtant entre dance-hall et jungle urbaine. Mention spéciale à l’acoustique délicate et naïve love song « Special » avec Don Toliver, un cool rapper de new York City. Enfin, cet éclatant « More Love, Less Ego » s’achève comme il a commencé, en mode hit, avec l’irrésistible et enivrante « Frames ( Who’s Gonna Know) » qui nous secoue la tête et le corps, comme dans une pub Orangina : mélodique et classieuse, aux confins du reggae et pourtant si R&B contemporaine, gorgée de cuivres ensoleillés, c’est comme un fruit tropical mais pour les oreilles. Bref pour toutes ces bonnes raisons et un million d’autres, il faut impérativement revenir à cet indispensable Wizkid… et s’y attarder un moment… pour repartir boosté d’une solide énergie dispensée par le magic pouvoir du groove.