THE KNACK « Round Trip »
Voici 41 ans dans BEST, GBD découvrait enfin l’intégralité de l’album dont il avait assisté à la gestation l’été précédent à LA, ce « Round Trip » 3éme 33 tours de the Knack capturé au Record Plant sous l’œil, et surtout l’oreille vigilante du famous producer Jack Douglas. La formation de LA tentait alors de remonter la pente après leur décevant « But The Little Girls… » … Knack-back… tout en flash-back…
Il faut que je vous parle de Bruce Ravid. En fait j’avais zappé son nom et cette chronique vieille de plus de quatre décennies m’a judicieusement rappelé à l ‘ordre. Au 1750 Vine Street, le merveilleux building d’Hollywood de Capitol records conçu en forme de « pile de disques 33 tours empilée sur la pointe de son chargeur », ce système capable de jouer à la suite jusqu’à 6 LP entassés les uns sur les autres, Bruce Ravid était un des A&R et label manager pour Capitol à l’international et dès notre rencontre c’est comme si on se connaissait depuis toujours. Complicité rock, bien entendu, mais aussi complicité feuj : Bruce ressemblait à mes potes d ’enfance… comme je devais ressembler aux siens et c’était un peu la même histoire avec Doug Fieger, le chanteur de the Knack… On ne dira jamais combien les relations humaines comptaient alors dans le musicbiz. Et prouvaient le plus souvent leur efficacité. La preuve : à travers Bruce j’ai interviewé et/ou chroniqué tant d’artistes cruciaux de son « roster » sur le catalogue Capitol, the Knack KNACK ATTACK ( et donc Jack Douglas : Voir sur Gonzomusic LA SAGA JACK DOUGLAS Épisode 1 , LA SAGA JACK DOUGLAS Épisode 2 et aussi LA SAGA JACK DOUGLAS Épisode 3 ) vous l’aurez compris mais aussi les Motels, Moon Martin, George Clinton ou les balbutiements des Red Hot Chili Peppers… que vous retrouverez un jour ou l’autre dans cette rubrique « Flash-Back » de Gonzomusic… cette chronique de l’album « aller-retour » de the Knack en cette période de Pessah lui est donc dédié… hag sameah dudes…
Publié dans le numéro 163 de BEST
Cet été au Record Plant, j’avais découvert les rough mixes de ce troisième LP du Knack, réalisé par Jack Douglas. L’album « Round Trip », s’il n’est plus une surprise, paraît d’ores et déjà plus accrocheur que ce fichu « But The Little Girls… », le second album bâclé et (mal) calqué sur le premier. C’est vrai, « Round Trip » aurait mérité d’être le second disque du Knack parce qu’il est beaucoup plus abouti que tout ce qu’ils ont pu faire jusqu’à présent. Le Knack aurait-il enfin retrouvé son truc ? Lorsqu’ils ont éclaté en 79, on leur a reproché de n’être que d’affreux clones des Beatles; « Round Trip » est la preuve qu’ils savent aussi en sortir. Cette fois, les compositions signées Doug Fieger et Berton Averre sont éminemment plus variées. Elles sont aussi bien plus chargées d’humour, comme le single « Pay the Devil » dédié à la presse rock qui ne s’est jamais gènée pour les égratigner. Cette fois, Rolling Stone a fait de « Round Trip » un de ses LP de l’année et ça doit bien faire rigoler les quatre Knack dans leur banlieue de LA. S’il reste encore des compositions 100 % pop dans la veine « My Sharona », leurs guitares ont eu le temps de s’affiner : « Boys Go Crazy » ou « Radiating Love » peuvent déménager, le Knack s’accroche et tient la distance qui sied à son style. Doug et Berton utilisent un nombre astronomique d’instruments variés et dépaysants : le sitar à la « Within You, Without You» sur « We Are Waitin » avec un final « Maze Tov » en hébreu, le tack piano (bastringue) et la mirimba (?) sur « Sweet Dreams ». Le Knack se fait plaisir dans tous les coins en invitant des copains comme Sharona ou Bruce Ravid, le type qui les a signés, Douglas est crédité pour des percus et la section de cuivres de Chicago pour la pêche, beaucoup de monde pour ce voyage circulaire. J’avoue que je serais très curieux de les voir sur une scène. À LA, Berton et Doug m’avaient offert un medley improvisé des Doors et ils pétaient le feu comme un bon réacteur de jet Mc Douglas. En fait, le Knack a suivi la même évolution que les groupes de la new-wave anglaise ; ils ont bossé sur leurs instruments pour finir par finalement les maîtriser. J’aime bien leur trip petites filles où ils parviennent à conserver une certaine innocence rock. De toute façon, j’avoue sans honte un penchant assez net pour le Knack, même si quelque part ils nous roulent un peu dans leur « coccinelle » toute en faux-semblant.
Publié dans le numéro 163 de BEST daté de février 1982