WHO IS AMERICA ?
Cela faisait six ans déjà qu’il avait disparu des écrans. On l’attendait en vain en Freddie Mercury, il revient sous les traits de quatre terribles nouveaux personnages pour son incroyable documentaire hilarant WHO IS AMERICA ?. Ainsi, après Ali G, Borat, Bruno et Aladeen, Sacha Baron Cohen prouve qu’il n’a pas fini de nous faire pisser de rire ! WHO IS AMERICA ? est sans doute LE show le plus drôle de la télévision !
« Ask not what your country can do for you ( ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays » le fameux discours de JFK est en ouverture de cette série. Et c’est déjà tout un programme. Puis Apollo 11 et les premiers pas sur la Lune. Reagan qui lance son « Mister Gorbatchev, tear down this wall( Mr Gorbatchev faites tomber ce mur) » en référence au « rideau de fer »enchainé à… Trump qui se moque d’un journaliste handicapé durant la campagne présidentielle : pas vraiment le même level ! Générique en grosses lettres et ce terrible constat AMERICA TODAY. Le Mont Rushmore, Wieinstein, Manifs des chattes roses, les fameuses « pussy hats ». Hillary. Et le mot « DIVIDED ». Et enfin : 4 VOIX UNIQUES VONT VOUS RÉVÉLER…WHO IS AMERICA ( QUI EST VRAIMENT L’AMERIQUE)
Ces 4 « voix uniques » n’en sont qu’une, celle de Sacha Baron Cohen qui se glisse à nouveau dans la peau de ces personnages dont il a le secret. Cette fois, il est Billy Wayne Ruddick Jr un redneck pur jus et fervent adepte de la théorie des complots…qui a son propre site web d’info Truthbrary.org ( contraction de truth/verité et library/bibliothèque)…il interviewe Bearnie Sanders, le candidat de gauche qui a perdu la convention démocrate, battu par Hillary, en parfait facho. « Croyez-vous en l’Obamacare ? ( l’accès aux soins pour tous : NDR) ». « C’était un bon début » affirme Bernie. « Moi je crois pas que ça marche ; la preuve avec Obamacare je suis allé voir un médecin et il m’a trouvé trois maladies que je n’avais pas avant », affirme Ruddick qui est juché sur le siège d’un scooter électrique « non qu’il soit handicapé, mais parce qu’il tient à préserver ses ondes positives ». On est en plein délire SBC et c’est tant mieux. Six ans déjà depuis l’Admiral General Aladeen, le fameux dictateur qu’il personnifiait avec art. Il embrouille Sanders qui se laisse mener en bateau, mais qui prouve qu’il est manifestement un chic type.
Nouveau personnage avec le Dr Nira Cain-N’Degeocello, un professeur émérite du Reed College, un démocrate convaincu qu’il peut unir une Amérique divisée. Il s’invite à diner chez un couple de fervents supporters de Trump, dont une déléguée de la Convention Republicaine, grand électrice, qui a voté en faveur du « Donald ». Nous sommes dans un trou du cul bien profond de l’Amérique. « Il a promis de rendre sa grandeur à l’Amérique » assure l’hôtesse . Avant d’attaquer le diner, elle explique qu’on se donne la main pour la prière du repas. SBC, s’engouffrant dans la brèche, en profite alors pour détourner le truc en fredonnant une pseudo mélopée tribale qui dure trois plombes chantée en lavabo et ponctuée d’un amen. LOL. Après leur avoir demandé comment ils se partageaient les taches ménagères, au sein de leur couple, il détourne à nouveau la conversation en leur expliquant « qu’il impose une inversion des genres à ses enfants. Ainsi son fils Harvey Milk se retrouve forcé d’uriner assis, tandis que sa fille Malala doit impérativement pisser debout. Il souligne que des « caméras de conformité dans les WC » s’assurent du bon respect des règles établies. Dingue ! Mais plus c’est gros plus l’électeur de Trump gobe tant il est habitué à digérer les « fake news ». Waw c’est trop fort. De plus en plus fort, et scato, il leur confie que Malala a commencé à avoir ses régles et qu’ils lui enjoignent de pratiquer le « free bleeding » (littéralement le saignement en toute liberté ). Et si elle doit s’assoir à table, ils posent simplement le drapeau US sur sa chaise, « lequel à force commence à ressembler …au drapeau chinois ». Dingue. Hallucinant. C’est comme un trip…ou plutôt comme dans le « The Trip » de Peter Sellers. On songe aussi à la fameuse scéne de « Borat » où il s’invitait chez un couple de vieux feujs auprès desquels il incarnait le plus parfait antisémite.
On voit notre blonde experte finir par s’arracher non pas un, mais deux poils de chatte pour contribuer à ce projet
Autre lieu, autre imposture, cette fois il apparait grimé comme un malfrat qui sort de prison. Rick Sherman a une croix tatouée sur la tronche. Il se fait passer pour un artiste peintre taulard conceptuel et débarque dans une galerie d’art de Laguna Beach la Coast Gallery. Il y est reçu par la charmante blonde Christy. « Combien de temps avez-vous passé en prison ? » demande-t-elle. « Oh rien que 21 ans …je n’ai rien fait de grave, j’ai juste commis une petite faute…14 fois de suite », confesse Rick. Mais avec SBC le pire reste à venir, lorsqu’il détaille sa technique artistique : pour peindre, il utilise ce qu’il a sous la main. Un simple morceau de carton en guise de toile et sa propre… merde. Il montre une première œuvre qui représente un compagnon de cellule. Total premier degré, Christy s’extasie sur le concept, comme sur le style minimaliste de l’artiste. Rick raconte qu’un de ses sujets a voulu le poignarder, car il avait n’avait pas supporté d’être dessiné… en merde. Seconde œuvre, on découvre un mec en marcel. « Pour le blanc de son maillot de corps, j’ai dû éjaculer 83 fois.. mais je n’y arrivais toujours pas, alors j’ai commencé à en collecter auprès de mes compagnons de cellule, c’est donc un œuvre collective » assure le taulard. Et plus c’est hilarant plus Christy…avale. Plan suivant, Rick s’isole dans les chiottes et lui crée une toile ( littéralement) de merde. Mais rien ne peut égaler le bouquet final, lorsque Rick un peu gêné lui propose de participer à sa nouvelle œuvre conceptuelle : confectionner un pinceau à partir du nombre le plus élevé possible de poils pubiens. Toute émoustillée par le projet, on voit notre blonde experte finir par s’arracher non pas un, mais deux poils de chatte pour contribuer à ce projet si…bandant. De plus en plus dingue. Mais avec SBC c’est un festival. Next is Colonel Erran Morad, un expert en contre-terrorisme aux idées bien arrêtées. « Je suis le terminator des terroristes. » Proclame-t-il avant d’ajouter : « La NRA veut lutter contre les tueries de masse dans les lycées en armant les profs, c’est idiot…mieux vaut armer les élèves, ce sera plus efficace. » puis il détaille son projet : les kinderguardians ( les gardiens de la maternelle), qui consiste à armer les gamins de 3 à 16 ans ( sic !)…et le pire c’est que ça marche. Plus le délire est gros, plus il parvient à leur faire avaler. Alors que tout premier épisode de WHO IS AMERICA ? vient tout juste d’être diffusé aux USA le 15 juillet dernier, sur la chaine Showtime, le show fait déjà polémique parmi les « piégés » de Sacha Baron Cohen. Ainsi, l’ex-Gouverneur de l’Alaska Sarah Palin, en découvrant le subterfuge a accusé l’auteur du « mocudentaire » ( mix de moquerie et de documentaire) de s’être faussement présenté à elle sous les traits d’un vétéran handicapé, ce que réfute vigoureusement à la fois SBC et Showtime qui ont publié hier le communiqué suivant : « Sacha Baron Cohen n’a jamais prétendu être un vétéran handicapé lorsqu’il incarne Billy Wayne Ruddick Jr et tous les téléspectateurs qui ont visionné le premier épisode de WHO IS AMERICA ? peuvent en attester. » On l’a vu effectivement sur son scooter confirmant qu’il n’était pas handicapé. Le nouveau show de Sacha Baron Cohen n’a décidément pas fini d’allumer l’incendie de la polémique pour nous offrir sans doute l’été le plus drôle que nous ayons passé depuis bien longtemps, car en trois mots comme un seul, WHO IS AMERICA ? est tout simplement à pisser de rire !
Diffusé depuis le 15 juillet sur la chaine Showtime