VANITY « Skin On Skin » & CHERRELLE « High Priority »

 

À l’automne 1986, dans BEST, GBD fondait comme neige au soleil sur la séduisante fusion made in Minneapolis de Vanity, l’ex-favorite de Prince comme sur celle de Cherrelle épaulée par les petits génies du Flyte Tyme Studio, Jimmy Jam et Terry Lewis…retour vers le futur des égéries princières…

 

Vanity Skin On SkinJ’avais rencontré Vanity un peu plus d’un an auparavant à paris pour la sortie de son premier LP solo après sa séparation avec Prince- et son remplacement par cette grosse vache d’Apollonia Kotero dans le film PURPLE RAIN- et, bien entendu j’étais totalement tombé sous son charme animal ( voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/vanity-sest-eteinte-cette-nuit-en-californie.html ). Hélas trois fois hélas, en février dernier la belle Denise Katrina Matthews, alias Vanity, ses reins flingués par l’abus des drogues décédait d’une péritonite due à son insuffisance rénale, dans l’hôpital californien de Fremont. Elle n’avait que 57 ans, précédant de deux mois seulement son mentor, Prince. Du côté de Cheryl Norton, alias Cherrelle, fort heureusement la chanteuse de 58 ans née à Detroit est encore parmi nous, même si elle n’a pas enregistré de nouvel album depuis 1999. « High Priority » son second LP, sur le label Tabu du SOS Band,  avait décollé dans la charts, propulsée par son duo avec le minneapolitain Alexander O’Neal, le pulsé-sucré  « Saturday Love réalisé à quatre mains de maitres par Jimmy Jam et Terry Lewis. Jusqu’en 2010, elle continuera de se produire dans les clubs  avec Alex O’Neal.

 Publié dans le numéro 219 de BESTVanity

Le talent doit être considéré comme un virus ou une bactérie? Transmissible ou non ? Bénin ou malin ? C’est à se demander s’il ne suffit pas d’avoir un jour allumé une clope à Prince pour partager ce pouvoir de changer le vinylus vulgus en or! Midas ou talent-scout, le Kid sait, en tous cas, fort bien s’entourer. Prenez — peu importe la position — la belle, la très belle Vanity. Deux ans après sa fugue, la voilà propulsée aux sommets du Top machin USA. « Skin On Skin », second LP solo depuis son divorce de Vanity 6, confirme son statut de black diva dans la lignée Donna Summer ou Diana Ross. Dommage pourtant que Vanity l’exhibo, Vanity la perverse un peu salope se soit effacée; sous la pression de la morale reaganienne, elle singe la Madonna version « Material Girl ». Vanity vaut heureusement bien plus que son dernier look. Sur-produite, peut-être, mais côté luxe. Par pitié, rendez-nous quand même notre funky centerfold et ses petits cris sexy. Rien ne remplacera jamais l’instinct: Vanity chérie, Hollywood ne sera jamais Minneapolis.

Les idées, pas les dollars !Cherelle High Priority

Et pendant ce temps, au Minnesotta, deux ex co-liftiers princiers ne chôment pas. Jimmy Jam et Terry Lewis ont déjà produit le somptueux Janet Jackson. En attendant leur réalisation du prochain Human League (sic !), ils nous balancent Cherrelle en forme de claque. Et elle claque! D’abord, il y a ce duo irrésistible avec Alexander O’Neal —encore un ancien du gang Prince — « Saturday Love », physique et sensuel, comme l’appel de la nuit. Le Minneapolis sound me séduit aussi parce qu’il est le fruit d’ingénieux bricolages. Les idées, pas les dollars, voilà ce que cultivent Jimmy Jam et Terry Lewis. La docile Cherelle nous offre ainsi un funk fun, une pèche qui donne furieusement envie de mordre. Écoutez « You Look Good To Me » et vous saurez pourquoi la chambre à coucher se transforme soudain en club privé où l’on se déchaîne jusqu’à l’ivresse. Cherelle vit bien au septième ciel, alors pourquoi pas vous ?

Publié dans le numéro 219 de BEST daté d’octobre 1986

 

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