THE BOOMTOWN RATS « V Deep »

The Boomtown RatsVoici 41 ans dans BEST GBD était littéralement fait comme un Boomtown Rats 😂 succombant à la fusion audacieuse rock/ world du 5ème LP du gang des Irlandais menés par le charismatique Bob Geldof. Sans renouveler le carton de leur « I Don’t Like Mondays » « V Deep » poursuivait le sillon tracé par son auguste prédécesseur « Mondo Bongo » entre british rock, pop et world-music, preuve que le futur Sir Bob succombait déjà aux sirènes de l’Afrique. Flashback…

The Boomtown RatsEn ce temps-là l’ami Bob n’était pas encore « Sir Bob », mais le vaillant leader d’une fringante bande de mauvais garçons rock : les Boomtown Rats. Et si naturellement son cœur battait à gauche, Bob ne s’était pas encore lancé dans ses croisades pour lever des fonds pour lutter contre la famine en Afrique. La chorale de stars version benefit et première du genre, « Do They Know It’s Chrismas », menée à son instigation pour financer l’aide humanitaire en faveur de l’Afrique qui traversait alors une terrible famine n’adviendra qu’en décembre 1984 puis Live Aid/ We Are the World six mois plus en tard en juillet 1985. Mais avec ce joyeux « V Deep » Bob et ses Boomtown Rats avaient déjà si ce n’est le regard mais au moins l’oreille largement tournée vers l’Afrique, un métissage rock plutôt inédit, même s’il y avait déjà eu le précédent « Remain In Light » des Talking Heads.

 

Publié dans le numéro 165 de BEST :

 

 

The Boomtown RatsLes rats des villes champignon se portent bien, merci pour eux. Mais si leur origine irlandaise, au fil des albums, parait de moins en moins évidente, c’est bien la faute à Geldof. Depuis « Mondo Bongo » ( Voir sur Gonzomusic  ), le dernier LP Bob s’enfonce dans son trip africain comme dans une baignoire remplie d’eau chaude. Avec ce « V Deep », je me demande s’il n’a pas complètement perdu pied. « Never In a Million Years », le premier simple sorti depuis trois mois, est isolé dans cette véritable savane de rythmes dessinée par nos Rats, mais c’est peut-être la composition qui se rapprocherait le plus de « I Don’t Like Mondays », leur méga-hit. Toutes les autres compositions laissent présager une invasion Zoulou sur les iles britanniques. Alors, Bob n’a pas hésité, il a ceint son pagne pour entamer une danse frénétique et faire pleuvoir les disques d’or. Vous y croyez à ce genre de truc, les incantations du sorcier qui se répandent jusqu’à chez vous pour finir par vous subjuguer » Si vous en doutez encore, écoutez seulement ce « Charmed Lives ». La chaleur des cuivres, la fièvre des bongos et les Rats en choeur pourraient vous convaincre, en un tour ou deux de sillon, que vos membres sont atteints par la maladie de Parkinson. Moi qui croyais naïvement que le seul Irlandais noir que je connaissais était Phil Lynott ( Voir sur Gonzomusic  )  ! « V Deep » n’a pas d’autre but que de transformer l’Irlande en gigantesque zoo de Thoiry et le reste du monde en Daktari. A force d’ingurgiter des machins étranges et tropicaux, Geldof et son groupe finissent par échapper en courant à pas mal de sentiers battus. Parfois, pourtant. par je ne sais quel phénomène d’hallucination auditive, sa voix prend des intona-tions à la Bowie. De toute façon, ce « V Deep » offre une belle palette de colorations variées, c’est comme un prisme où le rock, le reggae, le high life et le jazz se mêlent par transparence. Les Boomtown Rats semblent avoir trouvé leur équilibre au milieu de toutes ces influences, sans renier leur rock d’origine : « V Deep » s’inscrit parfaitement dans la progression de « Mondo Bongo » ; en route vers le black continent.

 

Publié dans le numéro 165 de BEST daté d’avril 1982

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.