So long John Prine

john_prineJohn Prine, légendaire, héros des scènes folk et bluegrass meurt à 73 ans terrassé par des complications dues au COVID-19. L’auteur-compositeur-interprète avait été hospitalisé fin mars en raison de suspicion de contamination au terrible virus et placé sous coma artificiel avec respirateur. Hélas, l’immortel auteur de « Angel From Montgomery » trop affaibli ne sera pas parvenu à vaincre la maladie.

John PrineC’est la famille de John Prine qui a annoncé le 29 mars dernier qu’il avait été hospitalisé pour cause de COVID-19 et qu’il avait été intubé au centre médical de l’université Vanderbilt à Nashville. On lui avait également diagnostiqué une pneumonie aux deux poumons. L’épouse de Prine et aussi son manager, Fiona, a également été diagnostiquée COVID-19, mais elle s’est rétablie. Né le 10 octobre 1946 à Maywood, dans l’Illinois, Prine a édifié toute sa carrière sur la scène de Chicago où il se distingue très vite par son mix d’humour et de sérieux dans l’écriture de ses chansons. Il y abordait l’amour et des détails sur sa vie personnelle, ainsi que les commentaires politiques souvent acerbes et sa voix éraillée était l’une des plus remarquables de la culture folk. Révélé par Kriss Kristofferson, qui a toujours raconté  que « Prine écrivait de si bonnes chansons que tous les autres étaient jaloux au point de rêver de lui casser les pouces », il signe sur le fameux label Atlantic. Son premier album solo, publié dés 1971, comptait déjà nombre de standards, dont « Illegal Smile », « Sam Stone », « Hello in There » et l’inoxydable « Angel From Montgomery ». Deux ans plus tard, en 73 il décroche un Grammy du meilleur nouvel artiste, le premier d’une longue série. Entre folk émotionnel et bluegrass énergique, les compositions de Prine ont été saluées par de nombre de ses pairs, dont les plus légendaires Bob Dylan, Johnny Cash et Roger Waters. Ses chansons ont été reprises par de nombreuses artistes dont Bonnie Raitt, My Morning Jacket, Jason Isbell et Dave Matthews, parmi d’autres. En 1998, Prine avait déjà survécu à un combat contre un cancer épidermoïde des cellules qui lui a valu l’ablation d’un morceau de son cou. L’opération a également sectionné quelques nerfs de sa langue, tandis que les radiations subies durant le traitement de radiothérapie ont modifié sa voix. Pourtant, John Prine avait finalement gagné son combat et retrouvé la route des tournées. Hélas, en 2013, il est à nouveau rattrapé par le cancer, cette fois au poumon. Mais après une opération où il a subi l’ablation d’un lobe, à nouveau, il parvient à battre le fucking crabe. En 2018, il publiait son ultime et 18ème album intitulé « The Tree of Forgiveness », produit par Dave Cobb avec quelques guests dont Jason Isbell, Amanda Shires, le chanteur des Black Keys Dan Auerbach et Brandi Carlile. Prémonitoire, un des titres-phare de l’album est intitulé « When I Get To Heaven ». On peut dire qu’aujourd’hui John Prine a accompli son voyage. Pour tant de ses confrères et aficionados, il restera à jamais « le Mark Twain de l’écriture musicale américaine ». So long John Prine !

 

 

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1 réponse

  1. DENIS GARNIER dit :

    meilleur article , sans déconner

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