So long Jacquelyne Ledent-Vilain

Jaquelyne Ledent-Vilain et Herbie-Hancock

Jaquelyne Ledent-Vilain et Herbie-Hancock

Elle était mon ainée de neuf années et je ne l’avais pas croisée depuis plus de deux décennies, mais je n’avais jamais oublié Jacquelyne Ledent-Vilain. Comment en serait-il autrement, puisqu’à chacune de nos rencontres à Paris, Londres ou ailleurs, elle accompagnait une star du rock de chez Warner à qui je devais tendre mon micro, Phil Collins ou Chris Isaak, Jackson Browne ou Echo and the Bunnymen. Femme de l’ombre du showbiz international ou discrète et pourtant si attachante bras droit de Claude Nobs, Jacquelyne Ledent-Vilain s’est éteinte à seulement 78 ans, tous les journaux Helvètes ont salué sa disparition.

Jaquelyne Ledent-Vilain Avec sa stature massive et ses cheveux courts taillés en brosse, Jacquelyne Ledent-Vilain, sous ses faux airs de Muriel Robin avant l’heure, était la douceur personnifiée. Au point même que certains des artistes Warner qu’elle accompagnait la surnommaient « maman ». Franco-Suisse basée chez les Helvètes, elle devient dés 1974 l’assistante de Claude Nobs pour son Montreux Jazz festival, avant d’être également engagée par Nesuhi Ertegün pour devenir à Londres la responsable de la promo internationale de Warner, accompagnant les artistes Warner Elektra Atlantic en tournées promotionnelles à travers toute l’Europe. C’est à ce titre que jeune journaliste à l’aube des 80’s j’ai eu le privilège de croiser cette grande dame du rock biz durant interviews ou déjeuners avec ses artistes.

« Un jour, l’assistante de Claude Nobs, que je connaissais, m’a appelé pour me dire qu’un gars qui travaillait pour le festival venait d’être hospitalisé. Elle m’a proposé de venir les aider et j’ai accepté. C’est ainsi que j’ai rencontré Claude et aussi Nesuhi Ertegün, le grand patron de WEA International. J’ai vraiment eu l’impression de découvrir un autre monde », racontait Jacquelyne Ledent-Vilain Je me souviens d’une femme joviale et chaleureuse, dont le rire clair résonne encore à mes oreilles. Durant plus de vingt ans, Jacquelyne Ledent-Vilain va materner les artistes, et lorsqu’elle quitte Warner, elle continue à régner tout en bienveillance sur les backstages du Montreux jazz Festival où Elton John et Stevie Wonder la tutoient, tout comme Quincy Jones ou Herbie Hancock. Mais elle disait aussi  » Ce travail n’est pas toute ma vie. Le jour où on me dira qu’on n’a plus besoin de moi, ne vous inquiétez pas, j’arrêterai ».  Voyageuse aussi intrépide que passionnée, elle aura posé son sac aux quatre coins de la planète, elle a hélas entrepris son ultime voyage jeudi dernier à 78 ans. So long Jacquelyne…

 

 

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