SNL 50 VS LES FOUTOIRS DE LA MUSIQUE 40
En 2025, il n’y a décidément toujours pas photo, surtout si l’on superpose les célébrations quasi simultanées des 50 ans du mythique Saturday Night Live et les 40 ans des Victoires de la Musique. Car malgré toute la nausée que peut nous infliger l’Amérique de Trump et son culte du veau d’or, il reste toujours en parallèle une Amérique éternelle et altruiste, celle de Dylan et de Springsteen, de Tom Petty et de Snoop Dogg et c’est justement elle que célébrait ce double SNL 50 : soit un show live/ sketchs de 2h15 doublé d’un concert de 2h 59 … sans oublier un bonus docu d’archives signé de Questlove de The Roots intitulé « Ladies and gentlemen 50 years of SNL Music »… vous l’aurez compris victoire par KO du SNL sur les Foutoirs…hélas !
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Keith Richards
Dans les années Bush, la série WEST WING servait de Maison Blanche alternative et cool à ce qui nous paressait déjà comme une présidence bien réac. Alors avec la vague rouge brune MAGA il va falloir compter ses amis américains et fort heureusement le mythique show du Canadien Lorne Michaels – je dis Canadien car cela a son importance de nos jours vu que l’autre orange veut annexer le Canada- sera sans doute l’une des rares lueur au bout de ce tunnel que sont devenus désormais les USA. Et c’est par le traditionnel « Live from New York, it’s Saturday Night Live » que tout démarre avant le générique cuivré interprété par the Roots. Et le show s’ouvre sur une vieille connaissance Paul Simon, qui déclare : « J’ai chanté cette même chanson, avec George Harrison dans SNL en 1976 ». Et Sabrina Carpenter à ses côtés réplique : « Moi je n’étais pas née à l’époque…. et mes parents non plus ! ». C’est tout SNL ce petit dialogue ! Et les deux interprètent alors « Homeward Bound ». Et l’on verse une première larme d’émotion en pensant à George ( Voir sur Gonzomusic GEORGE HARRISON: L’amour vrai ), avant de retrouver un Steve Martin en très grande forme pour lancer le show de 2 heures 12 minutes et 33 secondes. L’assistance est un parterre de comédiens, de réales et de stars du rock. Certains prennent le micro pour nous raconter leurs souvenirs. D’ailleurs Keith Richards ne tarde pas à se lever et à lancer à la cantonade :
« J’ai égaré une écharpe ici en 1998 et je me demandais si personne de l’aurait retrouvée ? ». Tout le monde rigole !
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George Harrison and Paul Simon
Avant de plonger dans les années 80 avec cette chanson sketch intitulée « Every Person That Worked At SNL Has Anxiety » (Toutes les personnes qui ont travaillé à SNL souffrent d’anxiété) excellent neo hit totalement 80’s comme un hit retrouvé entre Huey Lewis and the News et Hall and Oates. Puis Miley Cyrus et Brittany Howard des Alabama Shakes interprètent une version du hit de Prince « Nothing Compares to U » de totale chair de poule émotionnelle. Respect…. Et lorsqu’Adam Sandler vocalise sa composition pour l’occasion « 50 Years Of the Best Times Of Our Lives » on ne peut même pas imaginer les ouragans de rire qui ont balayé ce plateau de télévision au fil des décennies. A l‘instar d’Adam Driver déguisé en hot dog géant en train de danser et de chanter « Shame » sur l’air de « Fame » ou de Eddie Murphy en candidat déglingué de « Black Jeopardy ». Tout le génie de SNL s’incarne dans cet équilibre subtil entre sketches délirants et live époustouflants. Et dans ce 50 croyez-moi ils ne manquent pas, la preuve par le brillant rapper de la Nouvelle Orleans Lil Wayne, propulsé par the Roots, pour un medley de ses titres « Uproar / Lollipop / 6-foot 7-foot / Mrs. Officer / A Milli » que l’on peut qualifier d’infernalement cool et groovy, interprété en live grandiose et juste bluffant. Enfin cette célébration s’achève en apothéose et en compagnie de Sir Paul McCartney ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=PAUL+MCCARTNEY+ ) dans un medley extraordinaire « Golden Slumbers » « Carry That Way » et « The End » en brillant solo a trois guitares : Paul, Rusty Anderson qui tourne avec Macca depuis 2001 et Brian Ray qui tourne également avec lui depuis 2002.
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Paul McCartney
Puis après le SNL Special voici le Homecoming concert soit 2 heures et 59 minutes d’un live au Radio City Music-hall qui attaque avec un Jimmy Fallon en Blues Brothers bondissant vocalisant d’enfer sur un « Soul Man » incandescent entouré de trente blues brothers clones danseurs. Mais les choses sérieuses démarrent vraiment lorsque Miley Cyrus retrouve à nouveau Brittany Howard pour un « Crazy Little Thing Called Llove » vraiment crazy. Super voix super groove super feeling et effet waou garanti. From Puerto Rico to the World voici l’incroyable et si caliente Bad Bunny ( Voir sur Gonzomusic Bad Bunny super-héros de ciné ) si classe dans son costume grenat et son look de crooneur, qui balance toute la chaleur chaloupée de sa bomba du pays avec un « Baile Inolvidable » vraiment inoubliable. Et l’on se laisse porter par l’ivresse l’orchestre, les cuivre, les percus, les choristes comme un trip dans un club de Porto Rico pour une performance de dingue. Qui s’enchaine avec « DTMF » si délicate presque susurrée, avant de chalouper du diable comme une éruption volcanique. On notera que ces deux titres de folie sont sur son dernier CD « Debi Tirar Mas Fotos » sorti depuis le 5 janvier que j’avais justement oublié de chroniquer… promis il sera next in line !
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Eddie Vedder
Et le SNL show ne s’arrête jamais, on est bluffé par la performance d’Eddie « Pearl Jam » Vedder lorsqu’il rend un vibrant hommage à Tom Petty en interprétant la radieuse « The Waiting » épaulé brillamment par the Roots. Puis au milieu de la chanson il raconte :
« C’est une chanson de Tom Petty et je suis sûr que cet homme me manque, comme tous ceux que nous avons perdus. …comme John Belushi qui est toujours dans nos cœurs ». Puis il poursuit et nous raconte une conversation qu’il a eu en rêve avec Tom qui lui dit ça va aller … ne te laisse pas atteindre … puis reprend le cours de la chanson … et nous nous avons la larme à l’œil. Eddie enchaine avec « Corduroy », un hit de Pearl Jam de 94 aussi brillant que passionnément rock and roll. Certes, en près de trois heures de show tout ne peut pas être excellent comme le retour de la mélasse Backstreet Boys… « I Want It That Way ». En même temps, dans trois heures de paradis on peut bien vivre 3 minutes d’enfer… avant de pouvoir respirer à nouveau avec Devo en combinaisons jaunes et air de papis aux cheveux blancs. Mais détrompez-vous ils ont toujours la rage rock frénétique est en eux avec le quasi punk « Uncontrollable Urge ».
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Snoop Dogg
Tunnel country avant les brillants Mumford and Sons ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Mumford+and+Sons ) et leur « I Will Wait » de 2012, cool et intense parfaite rengaine champêtre en version acoustique, avant un « The Boxer » chair de poule où il rappelle que la chanson a été jouée déjà deux fois dans le SNL épisode 3 en 1975 et une seconde fois juste après 9/11. Ici la version est particulièrement dépouillée où l’on retrouve juste Marcus Mumford et le joueur de dobro Jerry Douglas. Puis the Doggfather Snoop ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Snoop+Dogg ) investit la scène centrale et balance son « Gin & Juice » torride et débonnaire, mister cool est dans la place et c’est la LA touch in NYC… « laid back ! » … le spliff au bec tout de même avant de balancer son dernier tube « Last Dance With Mary Jane » décalqué du « Mary Jane Last Dance » de Tom Petty … rejoint par Jellyroll et qui est justement la face B de « The Waiting ».
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Jack White
David Byrne + Arcade Fire + Saint Vincent refont le « Heroes » de Bowie et c’est flamboyant de voir Byrne dansant sur un proscenium comme Jagger… quel bel hommage à David Bowie. Puis Win Butler reprend le flambeau avant un final jazz avec le New Orléans Preservation Hall Jazz Band. On se laisse séduire par le duo improbable Bonnie Raitt et Chris Martin au piano pour un « I Can’t Make You Love Me » de 91. Mais le moment choc du show c’est quand Adam Sandler introduit Nirvana ou plutôt sa reformation pour l’occasion avec Post Malone dans les pas de Kurt Cobain pour un historique « Smells Like Teen Spirit »… et derrière ses futs on peut vraiment voir que Dave Grohl a la banane. Et l’on se dit que c’est juste renversant de les retrouver ensemble, malgré le fantôme bienveillant de Kurt qui plane au-dessus d’eux et qui se marre ; car Post ne fait rien pour l’imiter et c’est vraiment cool. Cher puis Lady Gaga avant le final rock de Jack White pour un symbolique et provoc « Rocking In the Free World » de Neil Young d’enfer, véritable rouleau compresseur hommage au Loner- encore un canadien pour Lorne Michaels- aux guitares ultra saturées enchainées au mythique et néanmoins frénétique « Seven Nation Army » quasi Led Zeppelinien et toute la salle qui reprend ooo ooo ooo ooo. What a night… what a night !
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Les Foutoirs de la Musique
Coté Les Foutoirs de la Musique, certes ce n’est pas la première fois que je tire à boulets rouges… ou pas sur cette soirée ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Les+Victoires+de+la+Musique ). Pourtant tout avait pourtant bien commencé avec « Un autre monde » symphonico chatelet un peu pompeux avant de se métamorphoser en jolie déflagration rock avec Jean louis Aubert. Hélas Léa Salamé, la Guy Lux de la French tech (ha ha ha !) manque toujours aussi sacrément de culture musicale ; quant à Cyril Feraud, il devrait comprendre une fois pour toutes que la Musique- avec un M majuscule et non pas la variété avec un minuscule- n’est pas un jeu !
Vous l’aurez compris pour tenir 3 heures 21 minutes et 39 secondes, il faut avoir l’estomac rock sacrément bien accroché. Pensée aux spectateurs de la Seine Musicale miskins, condamnés à pisser dans leur bouteille d’eau minérale….nnnnnaaaoooonnnnn je rigole !
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Santa
Mais on se tape une rétro…spective, et du lourd comme on l’aime pas Serge Lama, Jeanne Mas et l’on comprend immédiatement qu’on ne tiendra jamais pres de 3h30 à ce rythme-là… d’ailleurs on a déjà la nausée aen écoutant ZAZ beurk… heureusement on se requinque avec Chamfort et Katerine ou Sanson… avant de replonger dans le glauque avec la savonnette Gims qui lave plus black et de retrouver le moral avec la Souchon family. Les Foutoirs de la musique c’est comme ça, une intro de six minutes en forme de yoyo ou de montagne russe dévalant entre le meilleur et le pire, où le pire rafle le plus souvent la mise, hélas. Un Foutoir comme seule la scène hexagonale est capable d’en produire. Discours bullshit avant de s’enquiller l’insupportable Santa, ex Hyphen Hypen et parfait hybride entre Dalida et une boite à rythmes, un truc à vous ruiner direct les tympans. Vu que je manque totalement de courage, je décroche à 15 mn et 26 sec… pour aller consulter direct le palmarès pour que cesse enfin toute cette douleur auditive. Alors ce palmarès ?
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Zao de Sagazan
Solann la révélation de l’année est une aspirante Mylène Farmer jouant plus su sa beauté trouble que sur autre chose comme ce « Les ogres » ou elle chante en soutif dans un remake de la grande bouffe ou « Rome » où elle se la joue emo intello provoc. Quant à la révélation masculine elle parait aussi excitante que l’eau tiède. Pierre Garnier aurait pu faire de l’Opera, il en serait sans doute resté quelque chose. Mais il a choisi une variété hardcore asumée de chansons d’amour bien niaises et c’est dommage, même s’il est sans doute le plus cool des mecs, cela ne suffit hélas pas. La preuve : j’ai parfois tiré sur des pétards et déconné dans des soirées avec Florent Pagny qui est vraiment un type cool, mais thanks God aucun de ses disques n’a jamais franchi le pas de ma porte. Pierre Garnier c’est un peu ça… en plus djeun, mais cela reste aussi douloureux pour de vieilles oreilles averties comme les miennes. Artiste féminine Zao de Sagazan comme une Jeanne Moreau futuriste, surdouée et brillante, même si ce n’est pas spécialement ma tasse de thé, respect !
Quant au pire du pire…. Artiste masculin de l’année Gims on devrait dire Saint Gims… même si on est loin des Bashung, des Gainsbourg, des Taha… non mais, allo…Gims, pour un show megalo où il apparait comme le Messie entouré de toute un congrégation gospel vêtue de blanc où il se prend à la fois pour Kanye West ET Kendrick Lamar. Comme un Johhny du rap il gueule ses mots d’une intelligence abyssale… la preuve… « C’est une magicienne et elle est tombée du ciel » Sartres et Prévert ne l’auraient assurément pas mieux dit. Puis il poursuit par l’éblouissant « Je retrouvais la vue dans l’obscurité »…. Waou….. on reste sans voix et… sans oreilles aussi. D’ailleurs, avant de zapper rageusement. Bref, et en conclusion, en un mot comme un seul, on peut être rassurés, le Titanic à la Française à bien accouché de son iceberg. A l’année prochaine les Foutoirs…
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Les Foutoirs de la Musique