SIMPLE MINDS “Street Fighting Years” Deluxe

Simple MindsLe temps est parfois capricieux. Et surtout fugitif. Voici 30 ans je retrouvais Simple Minds dans le Grand Nord de l’hiver écossais, dans leur fief de Lochearnhead. Jim, Charlie et les autres Minds enregistraient alors leur huitième album le lumineux « Street Fighting Years ». J’avais alors posé ma caméra face à un loch, un lac incroyable pour interviewer mister Kerr. Et wham bam thank you mum… voici la version Deluxe de cet LP historique boosté de précieux inédits et de versions alternatives et porté par un son cristallin.

Loch 1C’était l’hiver 88 et je m’étais envolé de Genève à Glasgow pour rentrer à Megève après mon reportage en Écosse avec les Simple Minds durant l’enregistrement de « Street Fighting Years » (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/avec-simple-minds-a-lochearnhead.html ). Trente ans plus tard, ce disque majeur des glaswégiens revient en force avec notamment un CD entier d’incroyables versions alternatives et d’inédits à couper le souffle (Voir à la fin de la kronik de JCM).

 

street fighting years

 

 

Par Jean-Christophe MARY

 Disc One original album

On ne présente plus Simple Minds, groupe phare des 80’s, tant rayonne sa réputation mythique et planétaire. Ce qui est sûr, c’est qu’en quarante-deux ans de carrière et plusieurs millions d’albums, Jim Kerr et ses acolytes imposent le respect. Enchaînant concerts sur tournées marathon, albums étonnants sur disques pas toujours à la hauteur, le combo écossais a su tenir le haut du pavé jusqu’au milieu des 90’s. Après un passage à vide, le groupe a su renouer avec le succès public au milieu des années 2000. Sur quatre décennies, Jim Kerr et son groupe à géométrie variable se sont bâti une réputation d’artisans pour faire de leur rêve de jeunesse cette formidable machine rock. Avec le temps, leur post punk new wave soul mélodique s’est répandu telle une traînée de poudre sur les ondes de la planète. Un chanteur charismatique doublé d’un guitariste inspiré -Charlie Burchill- et une solide réputation de bêtes de scène ne pouvaient faire que le reste. Huit albums plus tard, en 1989, le groupe allait définitivement propulser la pop new wave sur le devant de la scène internationale avec ce « Street Fighting Years ». Alors trente ans plus tard, qu’en est-il ? En réécoutant, on se dit que l’album a su résister à l’épreuve des modes et des courants musicaux. Non seulement les singles « Mandela Day », « Biko » ou « Belfast Child » sont là, imparables , grâce au travail de Trevor Horn à la production. Enregistré en Écosse entre 1988 et 1989 avec l’aide de deux percussionnistes renommés – Manu Katché et Stewart Copeland- l’album marque une rupture avec le précèdent multi platiné  « Once Upon A Time ». Ici les compositions explorent de nouveaux territoires et captent immédiatement l’attention à travers des textes politiquement chargés. Dans la foulée du concert caritatif Live Aid de 1985, l’âge de la trentaine aidant, Jim Kerr conduit les musiciens sur un rock plus « adulte », à travers un engagement humanitaire et politique plus marqué. Trevor Horn (ex-bassiste des Buggles passé à la production ABC, Frankie Goes to Hollywood, Propaganda) sculpte et peaufine ce son taillé pour les « stadium rock »  et y insuffle une couleur folk celtique.

street fighting yearsDe son côté, Jim Kerr expérimente des plages musicales beaucoup plus longues, beaucoup plus atmosphériques. On y trouve des chansons lentes comme « Let It All Come Down » avec ce gimmick de bootleneck, « Street Fighting Years » aux ambiances planantes rehaussées de cordes symphoniques où les guitares électriques viennent en contrepoint. « Street Fighting Years » est une chanson importante pour Jim Kerr qui relate les violences urbaines et l’assassinat de son ami, le chanteur chilien Victor Jara. Le groupe aussi hommage à de célèbres militants politiques comme Nelson Mandela « Mandela Day  » puis à Steve Biko, à travers une reprise du classique « Biko « de Peter Gabriel. À noter, la présence de Lou Reed sur « This Is Your Land ». Pour fêter cette date anniversaire, Universal réédite ce chef-d’œuvre dans une édition spéciale anniversaire remastérisée à Abbey Road. L’édition super deluxe 4 CD contient des remixes, des faces-B ainsi que le ‘’Live in Verona’’ concert inédit enregistré en Italie en septembre 1989.  Un beau travail de réédition pour » Street Fighting Years » qui reste l’un des meilleurs albums du groupe.

 

Jim loch againDisc Two edits, b-sides and remixes

Par GBD

 On attaque par une incroyable version de « Belfast Child » où Jim vocalise en quasi a capella et en lévitation, portée sur une discrète vague de synthé et une simple flute. Puis la batterie attaque et la tension monte à son paroxysme. Le son remastérisé est juste incroyable. Et ce n’est qu’un début. La version alternative de « This Is Your Land » se révèle toute aussi bluffante. Mais c’est avec l’inédit « Saturday Girl » où Jim vocalise bien plus haut qu’à l’accoutumée qu’on est le plus surpris. Cool et naïve ballade, super touchante presque teen-ager, bien loin du sérieux politique et militant des autres titres. Autre inédit avec le surprenant exotique et instrumental « The Year of the Dragon » que l’on croirait taillé pour « Le dernier empereur » ou « Furyo ». Surprenant remix punchy en diable, on retrouve ici « Waterfront » sorti en 83 sur le LP « Sparkle In the Rain » transfiguré six ans plus tard. Serait-ce la patte de Trevor Horn déjà réputé pour ses remixs, dont l’incroyable et déjanté « The Look of Love » qui était un peu le père de tous les remixs british en 1982 et qui produit ce « SFY » ?

Jim KerrMais nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec le surprenant remix électro de « Kick It In » si transfiguré qu’on se croirait au milieu d’un maxi 45 tours de Depeche Mode. Les fans hardcore des Minds vont hurler : vade retro satana… les autres feront comme moi et se laisseront… surprendre. Encore plus décoiffant et loin des highlands d’Écosse, l’ami Jim et sa bande nous régalent d’une reprise version slow funk électrique du mythique « Sign O’ the Times » de Prince ( voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/minneapolis-et-le-parc-psychedelique-de-prince-episode-1.html  et aussi  https://gonzomusic.fr/minneapolis-et-le-parc-psychedelique-de-prince-episode-2.html ) aussi cool que décoiffante. Et le show se poursuit au fil de l’album avec une jolie version alternative particulièrement climatique de « Let It All Come Down » porté par la guitare radieuse de l’ami Charlie, un régal. Autre version de la reprise de « Sign O’ the Times » mais plus classique Simple Minds.  Un dernier inédit  pour la route avec « Jerusalem », instrumental super orchestré qui sonne également comme une BO à l’instar de « The Year of the Dragon » découvert plus haut. Enfin, ces « Street Fighting Years » revisités s’achèvent sur un dernier remix électro dingue de « Sign O’ the Times » par le Ministry of Sound C.J Mackintosh. Deluxe or not Deluxe ? Cela vaut largement le détour !

 

 

 

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