SHEILA E : « Romance 1600 »

 

Sheila E et Prince

Voici trente ans jour pour jour, je chroniquais le second LP de la plus douée des « filles de Prince » : Sheila E (scovedo) . : « Romance 1600 » est également le tout premier album publié sur le label tout neuf créé par Prince à son image « Paisley Park » ( le parc psychédélique)

 

sheilae_romance_1600Issue d’une famille prestigieuse de musiciens-percussionnistes de San Francisco, Sheila E est la fille de Pete Escovedo et la nièce de Alejandro Escovedo. Le légendaire Tito Puente était son parrain. Très vite repérée par Prince, il invite la belle Sheila à vocaliser en du avec lui sur le titre « Erotic City » en face B du maxi de la composition de « Purple Rain » « Let’s Go Crazy ». Et en 84, le Kid de Minneapolis produit lui-même le premier LP de sa protégée « The Glamourous Life ». Ce « Romance 1600 » sort un an plus tard et de toutes les « filles de prince » que j’ai interviewées, Vanity, Apollonia,- et autres Jill Jones , Sheila E est de très loin la plus douée musicalement. Elle le prouve de nouveau avec cet album qui n’a pas pris l’ombre d’une ride au bout de 30 ans. Si notre Sheila a très souvent accompagné Prince sur scène, elle nous a prouvé  à maintes reprises qu’elle savait également voler de ses propres ailes. Son dernier et 7éme CD, « Sheila E ICON » était millésimé 2013. On attend un nouveau disque sans doute pour 2016.

 

Prince n’est jamais très loin

 

Le nouveau protégé de Prince, ne porte cette fois ni résille ni string de cuir clouté. Il est beau. Il gazouille et c’est un nouveau label: Paisley Park. Arbres de tangerine et ciel de marmelade, le parc psychédélique doit son nom à un titre du dernier LP du Kid. Et comment va le sexe? Bien merci. Celui de Sheila E se porte à merveille, même si la tribu princière glisse de plus en plus vers la romance et la bigoterie: inspiration by God. My.God ! Allez, miss Escovedo, la dentelle de pop star vous sied mieux que le voile et les vœux; votre musique s’identifie de plus en plus à celle du maître même si elle se laisse glisser vers le jazz. Comme le précédent, le second Sheila E est produit, écrit et arrangé par l’intéressée, Mais Prince n’est jamais très loin. Ne co-signe-t-il pas la secousse sismique de l’album,,, A Love Bizzare ». Moderne « Je t’aime moi non plus» cet amour bizarre est un orgasme Prince/ Sheila E qui s’étire sur plus d’une douzaine de minutes. On a beau dire, les habitants du parc psyché ont la santé. Lit de cuivres et de tam-tams, petite Sheila ne renie pas son hérédité de percussionnistes. « A Love Bizzare» est aussi fort que le mythique » Erotic City » – face B du maxi  » Let’s Go Crazy » – et l’osmose avec Prince atteint un tel stade qu’on retrouve » Frère Jacques » en rengaine exactement comme sur le 12 inch de « Raspberry Beret ». Plus technique, le simple «Sister Fate» titillera allègrement les porteurs d’oreilles FM. Le titre est assez incisif pour percer, même s’il me rappelle ostensiblement la belle Vanity. « Romance 1600 »: Sheila E vend ses charmes au prix du vinyle, c’est ce qu’on appelle une affaire.

 

Publié dans le numéro 208 de BEST daté de novembre 1985BEST 208 small

 

 

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