POUR L’AMOUR DE MOORE…SO LONG ROGER

 

The Saint Volvo 

Bien sûr à 89 ans, l’issue semblait inévitable, mais c’est toujours déchirant de voir partir ses héros et Sir Roger Moore ne se contentait pas hélas d’en être un seul. Découvert dans son étincelante armure d’IVANHOÉ, le comédien anglais n’allait pas tarder à se glisser dans la peau du plus habile des escrocs : Simon Templar, dit LE SAINT. Enfin, succédant à Sean Connery dans le rôle emblématique de l’agent 007, Roger Moore m’aura fait vivre tant et tant de palpitantes aventures de James Bond. Sans oublier le flamboyant Brett Sinclair dans son emblématique Aston Martin. Il s’est éteint ce jour chez lui en Suisse, terrassé par un cancer généralisé. Triste news. So long Sir Roger Moore!

 

 

The SaintC’est par IVANHOÉ que tout a vraiment commencé. Diffusée en France sur la RTF à partir d’avril 1959, la série va captiver mon imagination d’enfant. Une corne qui retentit, un gamin qui hurle « Ivanhoé » deux fois, les cerfs qui délaissent leur ouvrage et soudain sur son fier destrier, la lance au poing, le panache blanc dans le vent, apparait alors le chevalier valeureux, sans doute mon tout premier héros télévisé., l’homme qui incarnait leur libération et par extension notre liberté. De retour de croisade en terre sainte, le preux combattant va devoir lutter contre la corruption et l’iniquité qui sévissent alors au Royaume d’Angleterre. Bien entendu tout cela était en noir et blanc, sur la télé du salon des parents, sur la chaine unique qui constituait alors le service public. Né en 1927, Roger Moore avait déjà 30 ans, pourtant il avait toujours l’air d’un gamin. IVANHOÉ durera 39 épisodes diffusés sur ITV, la chaine indépendante british. En Angleterre, mon héros incarne un cow-boy dans THE ALASKANS, une série sur la ruée vers l’or du Klondike, mais la télé française fait hélas l’impasse, tout comme sa série suivante MAVERICK, un autre western.

IvanhoeHeureusement, Roger Moore, ne tardera guère à se glisser dans la peau d’un captivant nouveau personnage. Dés 1964, la Première chaine française diffusait cette nouvelle série où mon cher Roger Moore incarnait Simon Templar, dit LE SAINT, un incorrigible gentleman cambrioleur créé par le romancier Leslie Charteris. À cause de Roger Moore, j’ai du lire l’intégralité des aventures du Saint écrit par cet auteur anglais de polars. Une petite intro et toujours une voix féminine de bombe atomique séduite par Templar pour le qualifier et toujours cette auréole de saint qui apparait au-dessus de la tête de Moore, chaque épisode commençait de la même manière. Et ce Saint capable de défaire tous les malfrats ne se contentait pas d’être un surhomme, c’était avant tout LE tombeur ultime qui faisait se pâmer toutes les blondes sexy en mini-jupes à cinq miles à la ronde. En fait, le personnage n’était pas si éloigné de son Ivanhoé/ Robin des Bois qui prenait aux riches pour donner aux pauvres.

En 1971, Roger Moore incarne son tout premier James Bond

 

D’abord en noir et blanc et bientôt en couleurs, LE SAINT aura été longtemps ma série policière favorite. D’abord, comme dans toutes les séries anglaises de l’époque, le héros conduisait la dream car ultime. Et pour une fois elle n’était pas British, c’était une sublime Volvo P1800 blanche. J’adorais tant cette bagnole que j’avais tanné mon père pour qu’il l’achète. Quelle n’a pas été ma déception lorsqu’il nous a rapporté une Volvo certes, mais une banale et furieusement massive 240 rouge, comme un camion de pompiers. Bon, cela ne m’a pas empêché de rester scotché aux aventures du tombeur Simon Templar , mais tout de même… LE SAINT durera six saisons, un record intégral à l’époque uniquement dépassé par l’autre série phare de mon adolescence CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR.

The Persuaders

Après quelques rôles au cinéma, Roger Moore crève à nouveau mon petit écran aux côtés de Tony Curtis dans la cultissime AMICALEMENT VOTRE. Il incarne comme il sait si bien le faire l’aristocrate anglais richissime aussi fun que déluré, Lord Brett Sinclair au volant de son Aston Martin DBS face au mauvais garçon yankee et lui aussi milliardaire qui conduit sa Ferrari Dino 246 GT. THE PERSUADERS ne dureront que deux saisons, mais la série policière s’inscrit dans la légende télévisuelle avec son cocktail d’action, d’humour et de séduction. Et c’est à ce moment que notre héros prend véritablement son envol lorsque le piètre George Lazemby, qui avait succédé à l’inestimable Sean Connery dans le rôle de James Bond explose en plein vol. Et devinez qui va reprendre la franchise en se glissant dans le costume élégant taillé à Savile Row de l’agent de Sa Majesté 007.

James Bond

En 1971, Roger Moore incarne son tout premier James Bond dans «  Les diamants sont éternels », le premier d’une longue série de 7 films. Par contre, je me souviens très bien du soir du 6 juillet 73 à Leicester Square, juste derrière Picadilly, au prestigieux Odeon Theatre, où se tenait la « Première Royale » de Vivre et Laisser Mourir », la princesse Anne descendant de sa Rolls gris perle saluait la foule. Quelques instants auparavant, Paul et Linda, l’avaient précédée, enflammant le public amassé devant le ciné. Tout comme Roger Moore, le James Bond en titre. Des étoiles sous les étoiles et une image qu’un ado (déjà) fou de musique n’oubliera jamais. Live and let die !

Mais cette l’année 1985, l’acteur décide de prendre sa retraite de la franchise après avoir tourné « A view to kill ». Il sera alors remplacé par le fade Timothy Dalton. Bien entendu, il continuera de tourner quelques films pour le grand écran, mais mon héros est fatigué et a semble-t-il décidé de profiter de la vie. Déjà décoré par Sa Majesté la Reine, il est anobli en 2003 et devient Sir Roger Moore. Hélas ce triste mardi, ses enfants ont publié ce message sur son compte Twitter : « C’est avec un cœur lourd que nous devons vous faire part du décès de notre père aimé, Sir Roger Moore, qui s’est éteint ce jour en Suisse après un court, mais valeureux combat contre le cancer. ».  On se souviendra tous de Roger Moore pour son humour et son élégance naturelle, so british. So long mon héros aux multiples visages…

 

 

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