PAUL COLLINS « Stand Back And Take A Good Look »
Cher Paul… j’écoute enfin ton « Stand Back And Take A Good Look » dans le TGV qui file en direction de mon paradis de ski bien-aimé, le Mont-Blanc, et je voulais te remercier de m’avoir offert mon premier album de rock excitant de 2024. Sur ces chansons, tu as surtout un son étonnamment jeune, un son qui manifestement défie vraiment le temps. Ok, je suis peut-être un peu défoncé… mais mes oreilles fonctionnent encore suffisamment pour apprécier ce nouveau CD de Paul Collins à sa juste valeur de joyau de la pop US éternelle.
J’ai rencontré Paul Collins à l’aube des années 80, aux prémices de son groupe The Beat ( Voir sur Gonzomusic PAUL COLLINS BEAT ET LA LEGENDE DES NERVES ) – devenu le Paul Collins Beat pour cause d’homonymie avec le groupe anglais ska the Beat ( Voir sur Gonzomusic MORT DU CHANTEUR RANKING ROGER, THE BEAT NE BATTRA PLUS JAMAIS )-, peu après le split de the Nerves avec Jack Lee et Peter Case ( Voir sur Gonzomusic PETER CASE : « Peter Case » ). Quatre décennies plus tard, je reste toujours aussi bluffé par son sens inné de la mélodie rock. Et après tant d’années de silence ce retour inespéré de Paul Collins, totalement fidèle à lui-même, c’est comme si le temps avait glissé comme l’eau sur les plumes d’un canard. Et dans cette période troublée, c’est dire si ces précieuses nouvelles chansons de pure pop US, sur lesquelles plane constamment l’ombre des Beatles, sont les bienvenues. Ne dit-on pas qu’un album est réussi quand on a la sensation qu’il passe trop vite ? Et c’est bien entendu le cas avec ce « Out Of My Head » qui file comme l’éclair. D’ailleurs, tout démarre sur des chapeaux de roues par la fulgurante chanson-titre « Stand Back And Take A Good Look », parfaite pop song et hit en puissance aux super harmonies qui a toujours été la signature du Paul Collins Beat, avec des réminiscences des Rascals et du « Sweets For My Swets » des Searchers. Avec l’intemporelle « In Another World », c’est toute l’innocence 60’s préservée et sans doute le second tube du projet porté par la voix incroyablement juvénile de Paul et c’est un peu comme si le « Another Girl Another Planet » des Only Ones percutait son propre « On the Highway ».
Plus cool, plus laid back « Don’t Take It So Hard », une chanson de rupture amoureuse doublé d’une balade mélancolique est un parfait écho de the Beatles encore plus que the Beat, c’est dire ! Retour vers le rock avec « Will You Come Through ? » intense composition aux super harmonies climatiques, qui évoquent quelque peu un peu son propre « When You Find Out » des Nerves. Avec l’acoustique pop « Liverpool », Paul jette le masque de la Beatlemania, pour nous entrainer en véritable fan dans un voyage dans le temps jusqu’au 60’s des Fab Four et de leurs harmonies avec en prime un joyeux clin d’œil sonique à « Strawberry Field » et c’est juste superbe. Plus surprenante, « You Can’t Go Back » est une chanson country cool avec sa pedal steel guitar façon Byrds … mais pour autant pas si loin des Beatles et de leur « Get Back ». Enfin, tout s’achève sur « That’s When I Think of You », un slow balade mélancolique, comme un « I’m the Walrus » au ralenti dont la mélodie est à l’usage bigrement efficace. C’est bien là justement que réside la grande force de l’ami Paul Collins, ce savoir-faire expert dans l’art de la ritournelle rock qui se révèle imparable pour pénétrer les têtes les plus dures. Déjà une de mes incontestables rondelles de l’année 2024, « Stand Back And Take A Good Look » sera aussi l’une des vôtres, j’en suis certain, et je suis prêt à en faire le pari.