KID CREOLE & THE COCONUTS « Tropical Gangsters »  

Kid-Creole-and-the-CoconutsVoici 42 ans dans BEST GBD fondait tel le glaçon dans la piñacolada à l’écoute du torride et néanmoins funky cool « Tropical Gangsters » de Kid Creole & the Coconuts, et sans doute meilleur 33 tours d’August Darnell, ce troisième disque était littéralement gorgé de hits avec « Annie I’m Not Your Daddy », « I’m A Wonderful Thing, Baby » et le cool « Stool Pigeon ». Plus de quatre décennies plus tard, ces latin groovy plages tropicales semblent toujours aussi luxuriantes et paradisiaques. Flashback…

Kid-Creole-and-the-CoconutsProduit par le natif du Bronx lui-même, ce « Tropical Gangsters » marque sans doute l’apothéose de Kid Creole & the Coconuts. Je les avais adorés live au Palace, je n’allais donc pas bouder mon plaisir de chroniquer ce troisième épisode de leurs aventures capturé au mythique studio Electric Lady d’Hendrix à New York et publié sur le label ZE Records de Michael Zilka et de Michel Esteban qui avaient déjà publié l’album de Casino Music. Propulsé par ses tubes et son swing intemporel, il constitue toujours à ce jour le disque le plus populaire de la bande à Darnell.

Publié dans le numéro 168 de BEST sous le titre:

 

PLAGES BRÛLANTES

 

Kid-Creole-and-the-CoconutsTroisième épisode des aventures du Kid, « Tropical Gangsters » démarre comme la série américaine, GULLIGAN’ S ISLAND (L’ILE AUX NAUFRAGÉS)  : Kid Créole et ses Coconuts se retrouvent après un naufrage sur le sable de l’île de B’Dilli Bay. August Darnell, Andy Hernandez et les Babes passeront six mois sur ce paradis forcé, « Tropical Gangsters » restera à jamais le livre de bord de leur odyssée. En 76, August Darnell décrochait son premier hit l’immense , « Cherchez la Femme », en Français dans le texte sous le pseudo de Dr Buzzard’ s Original Savannah Band. Le LP était déjà construit comme un film d’aventures, une formule concept à laquelle notre Kid paraît bien attaché. « Tropical Gangsters » les nouveaux naufrageurs n’ont ni foi ni loi. Pour August et ses Coconuts, la seule échappatoire reste la musique et l’énergie de ses rythmes ensoleillés. « Annie I’m Not Your Daddy » ouvre la première face avec brio : August, au volant de sa Mustang, a ramassé une petite sur la jetée de St-Tropez. En sa compagnie, elle roule ses jolies fesses rondes sur cette salsa du diable. Annie s’embarque sur le Banana Boat ; August le séducteur a encore frappé. « Annie » est un subtil mélange de tradition, de folklore et de ce je-ne-sais-quoi indéfinissable qui fait son charme. Accrochez-vous aux cuivres, aux synthés et aux maracas, la croisière ne fait que démarrer. « Cherchez la Femme » en accéléré devient pratiquement « I’m a Wonderful Thing, Baby » ; August, sur le pont de son yacht, compte les points avec Andy Hernandez. Il a son carnet d’adresses à la main « Je connais une lady dans chaque pays » et il énumère : « Aida, Anna, Anita, Annie, Abbie sur Southern Boulevard ». Alors, combien ça fait ? « Oh, si peu, ce sont juste des « babes », tu sais ! ». Est-ce vraiment une coïncidence si les cuivres d’attaque de « Imitation » reprennent le « Peter Gunn Theme » de Mancini ? Avec le Kid, on ne sait jamais sur quel rivage vont se fracasser ses rêves de muchacho tiré à quatre épingles.

Kid-Creole-and-the-CoconutsDrôle d’animal, le « Stool Pigeon » arnaqueur pointe son feutre sur la seconde face. Il est funky et cha-cha, une version sud-américanisante du pusher-man. Rassurez-vous, le Kid et son gang échappent de justesse aux bas-fonds tentaculaires : « No Fish Today », c’est le happy-end de ces aventures tropicales. August Darnell signe lui-même cette superproduction en Sambacolor. « Tropical Gangsters » se déguste comme une tequila sunrise. C’est si doux et sucré ; quand le verre est vide, on ne peut s’empêcher de le remplir. Le LP tinte comme les glaçons dans le drink. Sous les palmiers de Darnell, le soleil semble ne jamais devoir se coucher. Laissez-vous bronzer sur les plages de B’Dilli Bay, à côté d’une babe huilée d’Hawaian Tropic. Elle sent bon le coco. Et par conséquent… vous aussi !

Publié dans le numéro 168 de BEST daté de juillet 1982BEST

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