MINIMAL COMPACT : « Raging Souls »

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En 1986 , lorsque je chronique pour BEST le 6éme LP de Minimal Compact,  publié sur le fameux label  belge Crammed Discs, j’ignore encore que j’ai entre les mains le test pressing de ce qui deviendra le plus populaire des albums du groupe israélien. Flash back déjanté pour un groupe givré mais oh combien attachant.

Minimal Compact "Raging Souls"Trente ans plus tard, Minimal Compact se porte bien, merci pour eux. Certes, entre temps la formation de Rami Fortis (guitares et chant), Samy Birnbach (chant) et Berry Sakharof ( guitares, claviers) s’est séparée, reformée, re-séparée, re-re-formée etc…jusqu’à nos jours. Puisqu’en janvier dernier, le groupe était encore en concert en Israel. D’ailleurs, en cinq ans plus tard, en 90 lorsque je retrouve Fortis et Birnbach pour mon documentaire pour Arte sur « Le rock et la paix en Israel », les deux compères avaient fait secession de Minimal Compact pour leur nouveau duo baptisé d’un jeu de mots Foreign Affair (affaire étrangère). Nouveau nom, nouveau son, mais toujours aussi givrés, les deux compères m’en avaient fait voir de toutes les couleurs devant la caméra maniant l’ironie et la provoc avec un art consommé. Mais je n’avais pas oublié qu’en 78 déjà Fortis influencé par les Ramones et le Clash avait publié, porté par ses guitares vociférantes, le disque le plus bruyant jamais sorti dans tout le Moyen Orient. À l’instar des Talking Heads, Brian Eno ou Television, Minimal Compact aura durablement marqué les consciences de sa folie rock.

Publié dans le numéro 212 de BEST

Foreign_Affair

Foreign Affair

 

Dur de survivre avec 200 % d’inflation, la guerre, le désert et la crise. Le rock israélien en a vu de toutes les couleurs. Premier punk local, tendance art school, Rami Fortis signe son premier LP en 78 chez CBS. Quatre millions d’habitants et un isolement politique qui exclut toute possibilité de tourner chez les voisins, ça vous lamine un marché. Son refus des concessions pousse Fortis vers l’exil: New York, puis l’Europe. Il retrouve en. Hollande son compère Samy Birnbach et Minimal Compact devient le groupe de rock Made in Tel-Aviv le plus célèbre du monde. Certes, Minimal Compact n’est ni Duran Duran ni Dire Straits. Groupe obscur, groupe culte, ses concerts bourrent les petites salles. Une fois au Rex, pour un de leurs shows, la salle était si tassée que je me suis fait jeter à l’entrée du club. Importées à une époque par Celluloid, leurs galettes n’ont touché jusqu’à présent que quelques rares privilégiés. Avec la distribution hexagonale de ce petit nouveau, ça va peut-être enfin changer. Aficionados de Cocteau Twins, de New Order et de (pourquoi pas!) Cure, Minimal Compact saura vous embarquer dans ses climats tortueux et contrastés. Froide et passionnée, volcanique et détachée, un pied à l’orient l’autre à l’occident, la musique de Minimal assume tous ses paradoxes. Synthétiseurs, ·boites à rythmes, chants monocordes, le groupe glisse vers l’hyperréalisme. Basé en Belgique, l’euro-rock de Minimal Compact fait des pieds de nez à toutes sortes de frontières.

                                                                       Publié dans le numéro 212 de BEST daté de mars 1986BEST 112 small

 

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