L’étoile Vega s’est éteinte cette nuit.
Henry Rollins a annoncé la triste nouvelle : Alan Vega, légendaire fondateur de Suicide, s’est éteint chez lui cette nuit durant son sommeil à l’âge de 78 ans. Pionnier d’un punk rock électro novateur et torturé, Alan Vega aura su influencer de nombreux musiciens. Son art-rock lui survivra…à jamais !
« Alan n’était pas uniquement incroyablement créatif, composant de la musique et continuant à peindre jusqu’au dernier jour, il était également absolument unique. Aux côtés de Martin Rev, au début des 70’s, il a formé le groupe novateur à deux que nous avons connu sous le nom de Suicide. Presque immédiatement, leur musique aussi démente qu’inclassable s’est dressée contre tous les courants dominants. Leurs performances électrisantes, des années avant l’envol du punk, appartiennent à la légende du rock. Pour moi, leur tout premier album éponyme constitue sans doute l’un des épisodes les plus cruciaux de toute la musique Américaine. », a écrit le musicien producteur et proche d’Alan Vega, Henry Rollins sur son site internet. Et on le comprend. On se souvient tous du choc sonique de la découverte de Suicide, ce clash frontal parfaitement inédit entre le rock d’Elvis et les balbutiements de la musique électronique insufflée par l’extraordinaire « A Rainbow In Curved Air » de Terry Riley en 69. De son nom véritable Alan Bermowitz, Vega nait dans une famille juive religieuse de Brooklyn. Après des études consacrées à l’art, et quelques tentatives dans la sculpture il se lance corps et âme dans la musique après avoir été totalement subjugué par l’apparition d’Elvis Presley au Ed Sullivan Show en 1956. Alan avait alors tout juste 18 ans. Mais c’est en découvrant les Stooges en 69 que sa décision est prise : il consacrera sa vie au rock.
Dream baby dream, for ever !
Un an plus tard, se lie une indéfectible amitié avec Martin Reverby, qui ne tarde guère à prendre le pseudo de Martin Rev. Suicide nait quelques mois plus tard de cette rencontre et commence à se produire dans les clubs new-yorkais comme le Max’s Kansas City ou le CBGB’s où leur rockabilly futuriste ne manque guère de créer la surprise. Révolutionnaire, Alan Vega appartient à cette génération de rocker feujs qui ont inventé le New York punk, à l’instar de Lou Reed ou de Joey Ramone. Le rock aussi intense que minimaliste de Suicide de tarde guère à traverser l’Atlantique. Comme en France, où les deux premiers LPs de Suicide sont immédiatement vénérés par l’intelligentsia rock. À la fin des 80’s, Suicide enrôle le Cars Ric Ocasek pour insuffler un air nouveau à leur rock électrochoqué. S’il ne rencontre jamais le succès de masse qu’il aurait largement mérité, Alan Vega, comme le suggère si justement son pseudo, compte parmi les incontestables étoiles majeures de la galaxie rock. S’il faut en croire Rollins, Alan Vega ne renoncera jamais à son art, l’exerçant sans relâche jusqu’à la fin de sa vie. Le musicien avait déjà subi un infarctus voici quatre ans, star éblouissante de l’underground, il s’est éteint paisiblement cette nuit chez lui durant son sommeil. RIP Alan Vega, dream baby dream, for ever !