LES SATELLITES « Riches et Célèbres »

les satellitesVoici 30 ans dans BEST, GBD frayait avec les beautiful people et ci-devant  rejetons punks hexagonaux des Blues Brothers, les lumineux Satellites, dont « Riches et Célèbres », le second LP et successeur de leur sémillant « Du grouve et des souris » ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/les-satellites-du-grouve-et-des-souris.html ), porté par ses cuivres enfiévrés, avait su si joyeusement irradier notre été 1989. Retour vers le futur de ces alternatifs insurgés héros du label Bondage.

les satellitesParmi les énervés de la vague alternative du crépuscule des 80’s, Béruriers Noir, Mano Negra, Washington Dead Cats, Ludwig Von 88 et autres Garçons Bouchers/Pigalle, les Satellites avaient toujours occupé une place à part. Et si les cuivres ne faisaient certes pas toute la différence, leur puissante force de frappe funk apportait une couleur particulière à ce groupe parisien. Ce second et album annonce aussi le passage chez une major, Sony et l’envol des Satellites, un groupe alternatif qui ne ressemble à aucun autre, comme si le « Je voudrais être noir » de Nino Ferrer percutait soudainement  le « London Calling » des Clash. Entrainé par le charismatique Polo, le groupe se sépare en 1994 après avoir enregistré 5 albums. Polo entame alors une carrière plus proche de la chanson française, publiant tout de même 5 albums chez Atmosphérique, le label de Louise Attaque. Cependant, il ne faut jamais dire jamais, Polo retrouve Jeff et son trombone et l’an passé, les Satellites renaissent à nouveau pour une tournée.

 

 

 

les satellitesPublié dans le numéro 252 de BEST

Cela devait bien finir par arriver, la Satellitemania ravage l’Hexagone et si tous les petits gars de chez nous se taillent des biscoteaux poilus et tatoués pour mieux ressembler a Polo, les gonzesses se font les cordes vocales au Roger et Gallet pour reproduire les petits rales, genre craie sur le tableau noir, de Sabine. Normal, après leur sémillant « Du Grouve et des Souris », les Satellites expédient sur orbite une épatante seconde galette qui résume parfaitement leur plan de carrière. « Riches et Célèbres » constitue l’incontournable leitmotiv de ces blousons noirs, anges de l’enfer du rhythm and blues camembert et alternatif. Plus frappés que la glace pilée, leurs textes électrochocs, sauront vous faire dresser le poil sur les rythmes météorites envahisseurs authentiques de la planète « Blues Brothers ». Avec son intro gag, en forme d’auto-critique, la chanson « Riches et Célébres » ouvre l’album sur un clin d’œil doo-wop au «Je suis snob » de Vian. Mais dès le second titre, Paulo ne peut cacher plus longtemps sa véritable nature, ces liens du sang indestructibles qui font de lui le petit cousin albinos et titi parigot de JAMES. Et si les « Situations claires » ont un riff relent de « Black Night » de Deep Purple, les cuivres enfiévrés secouent sacrément le mercure dans les thermomètres. Que voulez-vous, les Satellites ne sont pas nés pour sucer la banquise. Plus speed qu’hier et moins que demain, leur R and B pulvérise tous les crétins, les coquins, les faquins et les fachos. Et si le rêve yankee passe à la moulinette dans le tube prévisible « Les Américains » où nos héros autopsient les tarés US du KKK au «survivalisme » familial, ils n’oublient jamais l’éternel et nécessaire coup de griffe à « Jean- Marie qui n’est pas aussi malin que les Américains. » Et par ordre d’apparition à l’image, les influences Sly Stone, Dexys, Devo, Spencer Davis Group, Sylvester, Fishbone et tutti quanti, taillent aux Satellites une époustouflante négritude fonk et enfiévrée qui saura bien, je vous le jure, métamorphoser cette formation du terroir en terroir caisse bourrée de dollars.

Publié dans le numéro 252 de BEST daté de juillet 1989

BEST 252

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