SAMARITANS : « Š »
Décidément les années 80 ont sacrément le vent en poupe. Après les Thérapie Taxi dont l’album « Hit Sale » partageait cette même nostalgie de cette décennie prodigieuse (voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/therapie-taxi-hit-sale.html ) ces satanées 80’s continuent de servir de source à laquelle les groupes hexagonaux continuent de généreusement s’abreuver. La preuve, avec ces Samaritans dont le premier album intitulé « Š » pulse dans l’écho des Heaven 17, Talk Talk, ABC, Pet Shop Boys et autres INXS. Nostalgie quand tu nous tiens ! Doc…la DeLorean s’est arrêtée sur l’année de Kajagoogoo et refuse de redémarrer;)
Ce sont 4 musiciens originaires de Tours, Pierre Pereira chanteur et guitariste, Clément Lacaile aux claviers, Kiefer Oakley à la basse et Damien Raynaud, un beatmaker. Leur groupe était précédemment baptisé Dog Guilty Party, mais avec un nom pareil, dans les concerts on leur demandait du AC/DC ou du Black Sabbath. Mais, cette fois, avec Samaritans, on peut dire qu’ils ont tout…bon, comme le samaritain en question, justement. D’abord il y a l’accent anglais de Pierre est suffisamment impeccable pour qu’on le remarque, contrairement à ces légions de chanteurs compatriotes dont l’accent pue très fort le camembert, les Marina Kaye, Jain et consorts. Et surtout, à l’instar des Australiens d’Empire of the Sun, il y a cette fascination quasi omniprésente tout au long de ce tout premier album « Š » pour le son des années 80. Et à ce propos, cette lettre-titre au look scandinave digne d’un nom de meuble de chez Ikea est en fait…un Š plutôt exotique, s hatchek de son petit nom, comme on dit. On découvre qu’il est utilisé en linguistique chez les Slovènes, les Berbères, les Slovaques, les Bosniens, les Croates, les Finnois, les Lituaniens ou encore les Biélorusses. Musicalement, Samaritans attaque assez fort, balançant d’emblée les deux titres, sans doute les plus accrocheurs, en ouverture. Et tout d’abord « Can You Feel It »…qui n’est pas une reprise du hit des Jacksons comme son nom pourrait le laisser croire, mais une composition originale qui rappelle tout de même l’ « Original Sin » voire le « Suicide Blonde » d’INXS en parfaite composition funky électro rétro cool 80’s. On songe à la pop synthétique de Love and Money, des Blow Monkeys, d’ Heaven 17. Sans compter le petit Vocoder à la Earth, Wind & Fire…
En résumé ces samaritains fidèles à leur légende sont forcément « bons »
La suivante, « Wait » s’inspire largement de Talk Talk, en pure nostalgie des années 80 du Palace et du Studio 54 dopé néanmoins d’une petite touche électro à la Martin Solveig ou au Bob Sinclar. Bref, cela compose un joyeux cocktail entêtant et leger et c’est l’incontestable HIT de ce CD. Avec « Seashells », on touche un peu à la légende de Frankie Goes to Hollywood, résolument pop et insouciant, pas si loin d’ailleurs mélodiquement du fameux « Boys Boys Boys » de Sabrina…et toujours aussi inexorablement 80’s. « We Are On Fire » nous entraine quelque peu du côté KLF, mais aussi de Curiosity Kill the Cat…et des woo woo woo des Bay City Rollers, tandis que « Gazoline » mèle le « A View to Kill » de Duran Duran à l’« Oxygéne » de Jarre pour un instru en synthé majeur. La suite de l’album est peut-être un peu moins flamboyante, avec néanmoins quelques bons moments comme « Distances » où the Cars percutent la pop d’Empire of the Sun. Comme son nom l’indique, « Late Night Funk », délicatement funky flirte avec ABC, Talk Talk et Kool and the Gang pour diffuser un sentiment léger et fun. Enfin, cette jolie aventure nostalgique synthétique s’achève sur « New Disorder » aux accents d’Empire of the Sun (again) et de Depeche Mode, formant somme toute un excellent cocktail. En résumé ces samaritains restent fidèles à leur légende : le contraire eut été étonnant, ils sont forcément « bons ».
Lien album (Deezer, Spotify, Apple Music, iTunes, Tidal)