LANA DEL REY « Did You Know That There’s A Tunnel Under Ocean Boulevard »

Lana Del Rey La plus LA girl de toutes les LA girls is back. Mais si, vous savez Lana Del Rey dont un nouvel album est un peu comme aller déguster un sour tropical fruit cheesecake au Cheesecake Factory de Marina Del Rey. So welcome to Los Angeles,  le 9ème épisode des aventures de la Belle intitulé et cela ne s’invente pas « Did You Know That There’s A Tunnel Under Ocean Boulevard ? » album crucial ne décevra bien entendu ses aficionados et l’on peut même parier qu’à son écoute leur nombre ne devrait pas manquer de grandir tant la baby doll de 37 ans sait faire preuve d’une brulante séduction… sonique 😇

Lana Del Rey Saviez-vous qu’il existe un tunnel sous Ocean Blvd ? Oui, c’est vrai. Il s’agit du tunnel Jergins de Long Beach ouvert en 1928 et fermé au public depuis 1967. Le tunnel passait sous  Ocean boulevard et permettait d’accéder au Pike et à la plage, en passant par le bâtiment du Jergins Trust, situé au 100 E. Ocean Boulevard. Le titre de ce nouvel album de Lana Del Rey intitulé « Did You Know That There’s A Tunnel Under Ocean Boulevard ? » est une référence directe à ce tunnel perdu de LA. Car si elle est née à Manhattan, tout le monde l’a déjà oublié, tant l’image de Lana Del Rey est associée à celle de la Cité des Anges. Mi LA woman, mi Lolita pulpeuse, celle que nous connaissons tous sous son alias nous invite à nouveau à la suivre aveuglément. Mais pour découvrir ce nouvel album, je vous invite à virtuellement vous immerger dans les vagues de Playa Del Rey, au sud de LA. Où tout démarre sur l’étrange « The Grants » : a capella vocal cool un peu à la manière de la délicate « In My Room » des Beach Boys. Puis on entend monter le son du piano et la voix de Lana nous susurre à l’oreille ses vibrantes confidences. Un ange au sourire de la regrettée Julee Cruise passe… et Lana remonte le temps jusqu’ à évoquer son éducation à Lake Placid, dans l’État de New York, lorsqu’elle n’était encore qu’Elizabeth Woolridge Grant. Et les chœurs angéliques démultipliés accompagnent cette nostalgique et si harmonieuse madeleine de Proust. Puis déboule la chanson-titre, la captivante… que dis-je l’entêtante « Did You Know That There s A Tunnel Under Ocean Boulevard ? » portée par ses violons rétros et son intense séduction, comme un clin d’œil à son premier succès son « Video Game » qui nous avait tant subjugués en la découvrant. Premier single publié en décembre annonciateur du feu Del Rey qui n’allait pas tarder à s’enflammer. Puis « Sweet », après la délicatesse de son intro piano, est aussi cash que notre séductrice sait parfois se montrer. « Je suis une femme différente », déclare-t-elle dans cette chanson « Si vous voulez une salope de base, allez au Beverly Center et trouvez-la ». Carrément. Pourtant la chanson sonne irrésistiblement romantique… et c’est bien là tout le paradoxe ange et démon de miss Del rey. Bien plus dramatique, elle entonne de sa voix fragile de femme-enfant « A & W » … dont le titre est une abréviation de « pute américaine » tout en évoquant une chaîne de fast-food, pour aborder avec une candeur étonnante la représentation compliquée de la séduction au vitriol : « Si je vous disais que j’ai été violée, pensez-vous vraiment que quelqu’un penserait que je ne l’ai pas cherché ? « .  7 minutes et 21 secondes de la longue et cinglante confession de notre « pute américaine » préférée pour le titre le plus long rythmé de séquences électro bien space.

Lana Del Rey La suivante, « Judah Smith Interlude » est incontestablement la plus barrée… mais aussi la plus casse couille lorsque Lana nous met en musique un sermon de son très controversé pasteur des stars qui compte Justin Bieber parmi ses fidèles. Bof bof, même si on entend Lana rire de temps à autres durant l’enregistrement. Retour aux choses sérieuses avec« Candy Necklace » où l’on retrouve encore une intro piano pour un texte barré, où ligne après ligne, on découvre un mélange stupéfiant de profondeur et de provoc, comme dans  ce titre dramatique elle est « assise sur le canapé, super-suicidaire / Je déteste dire le mot, mais, bébé, la main sur la bible, je le fais ». Et de sa voix sensuelle elle dépeint cette tragédie, comme si elle devait décider de son destin tenant elle-même le fil du rasoir sur sa gorge. On note néanmoins la présence du soulman Jon Batiste à ses côtés. « Kintsugi », est un clin d’œil à la célèbre phrase de Leonard Cohen qui dit que la lumière entre par une fissure dans chaque chose. Pour la forme on est toujours sur du voix/piano dépouillé juste émotionnel et le spleen de Lana nous fait à nouveau fondre comme neige au soleil. Intimiste et si fragile sur « Fingertips » en mode « chair de poule » elle nous fait encore et toujours tourner la tête lorsque « Paris Texas » qui n’a rien à voir avec Ry Cooder ou le film, même si la chanson est particulièrement cinématographique et musicalement irrésistiblement Kate Bushienne comme une comptine enfantine. Puis « Grandfather Please Stand On The Shoulders Of My Father While He’s Deep-Sea Fishing », est un nouvel hymne vaporeux de notre Belle qui aspire de toute sa mélancolie à la protection, à la continuité.  Forcément lumineuse « Let the Light In » incarne ces purs moments de romantisme à l’ancienne et de légèreté en duo avec Father John Misty, pour un charme vintage neo-country, porté par une guitare espagnole, un clavier rétro et l’écoute forcément intensive des Beatles. Encore une balade slow-motion avec « Margaret » avant la déchirante « Fishtail » où elle répète ad nauseam « you wanted me sadder » (vous vouliez que je sois plus triste). Retour à la lumière avec le quasi-rap « Peppers », porté par une fabuleuse boucle du rapper Tommy Genesis, rend notre plus chaude que les braises : « J’enlève tous mes vêtements/Danse nue pour les voisins ». Carrément. Enfin cette longue et sensuelle romance s’achève en beauté sur l’intense, latine et climatique « Taco Truck x VB », presque un instru de 6 minutes où la voix de Lana s’immerge dans les séquences tel le sac et le ressac des vagues éternelles de ce Pacific Ocean qui l’inspire tant. Désormais, donc nous n’avons plus aucune excuse pour ignorer qu’il existe effectivement un tunnel creusé sous Ocean Boulevard.  Et il est profond ! Anyway avec « Did You Know That There s A Tunnel Under Ocean Boulevard ? » Lana Del Rey signe à nouveau un des albums les plus ensorceleurs de 2023 et c’est bien tout ce qui compte.

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