JULIAN COPE : « Saint-Julian »

 

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Voici 30 ans, dans BEST, GBD retrouvait avec bonheur son copain chanteur des Teardrop Explodes dans ce qui constitue sans doute son meilleur LP solo ever ! Car ce 3éme album des aventures en solitaire de Julian Cope, porté par le hit aussi incontournable que provoc « World Shut Your Mouth » prouve qu’après trois décennies son rock apparait aussi frais et préservé qu’au premier jour. Flashback sur ce rock précieux made in Liverpool.

 

Saint Julian coverJamais je n’ai oublié cet explosif concert aux Bains-Douches des Teardrop Explodes. Subjugué par ce rock oxygéné,  j’avais, bien entendu, déploré le split du groupe de Julian Cope. D’autant plus que ses deux premiers LP solos s’étaient hélas révélés décevants. C’est dire si je me suis réjoui du come-back de Cope en version canonisée avec ce « Saint-Julian ». Hélas, Cope ne renouera jamais avec ce succès et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Depuis 1984, l’ex-chanteur des Teardrop Explodes n’a jamais cessé de publier des disques jusqu’à nos jours…soit en tout près de TRENTE albums, dont le dernier « Rite At Ya » publié sur Head Heritage, le label indé sur lequel il publie depuis 1997. Décidément après toutes ces années, Julian Cope n’a jamais perdu son auréole.

Publié dans le numéro 225 de BEST

« Saint Julian» est ton meilleur album depuis « Kilimanjaro»

julian cope

C’était au tournant des années 80, je désertais la radio du monopole d’État, Radio 7, pour le pavillon noir des ondes pirates de Radio Ivre. Paris la nuit s’agitait avec le « Boy » de U2, le «Crocodiles» d’Echo and the Bunnymen et le « Kilimanjaro » des Teardrop Explodes. Déjà, le rock fulgurant de Julian Cope ravivait le souvenir de Jim Morrison. Julian Cope semblait habité par cette flamme dévorante qui ronge les héros. Trop de nuits blanches sans rêve, trop d‘alcool dans les globules, trop d’acide, Julian à force oubliait d’être lui-même. Deux LP solos noyés dans la Mersey, puis le trip « traversée du désert » et Julian nous revient canonisé en direct d’un restaurant aux confins de la galaxie. « World shut your mouth/shut your mouth/put your head back in the cIouds/and shut your mouth » :  monde ferme ta bouche ! Sorti outre-mer voilà quatre mois, le single avant-coureur de l’album « Saint Julian » m’avait fait ouvrir la mienne: « génial !». Profilé tube comme le mètre étalon du Pavillon Breteuil, « World Shut Your Mouth » et ses guitares conquérantes secouaient en quelques accords toute la torpeur du moment.  Produit par Ed Stasium, le réalisateur mythique des tous premiers Ramones-pour les morceaux speed-et Wayne Livesey-pour les titres romantiques – « Saint Julian » sonne un peu comme Hamlet devisant avec sa tête de mort. On note au passage la présence de la ravissante Kate Saint John du Dream Academy. Du déchirant « Pulsar », au Jaggerien « World… » en passant par le planant « Planet Ride » à la Bolan, Julian Cope rocke et roule à tombeau ouvert, comme Simon Templar, le héros de Leslie Charteris, l’autre Saint, dans sa Volvo 1800 coupé. Je n’ai qu’un seul message pour toi, buddy : « Saint Julian» est ton meilleur album depuis « Kilimanjaro», alors Saint Julian ne perd plus jamais tes ailes au strip poker !

Publié dans le numéro 225 de BEST daté de mai 1987

 

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