IMAGINE DRAGONS : « Smoke + Mirrors »
Le second album d’Imagine Dragons, un mix judicieux de rock, de pop et d’une légère touche d’électro, a tout ce qu’il faut pour séduire la jeunesse Américaine…et quelques autres.
« Smoke + Mirrors » n’est pas né par hasard à Las Vegas, la ville qui compte le plus au monde de spectacles de magie dans le sillage de David Copperfield. « Fumée et miroirs », faux semblants et illusions, sont en effet les ingrédients de base de cette nouvelle pop yankee qui emprunte aussi bien à Queen qu’à U2, à Arcade Fire ou Big Country. Son prédécesseur, « Night Visions » avait également été capturé à Vegas et carrément dans un Casino, puisque le groupe l’avait enregistré au Palm Resort. Cette fois, la formation de Dan Reynolds a carrément travaillé à la maison, dans le studio qu’ils ont pu monter grâce au jackpot remporté sur leur premier CD qui s’est écoulé à plus de deux millions d’albums, un record dans cette période de disette absolue du disque. A l’instar de son collègue Brandon Flowers, le chanteur des Killers lui aussi originaires de Vegas, Reynolds pratique également sa religion chrétienne en version Mormons : traduire pas de sexe avant le mariage et fidélité absolue. Bon, cela ne leur interdit pas de danser et de faire du bruit, manifestement !
Recette du succés
21 titres en version « De Luxe » et seulement 13 en version normale, si ce second Imagine Dragons revendique haut et fort sa condition rock, on ne peut pas dire pour autant que les guitares électriques soient mises en avant. Subtil mélange de charges de percus, de synthés en couches superposées et de quelques riffs qui surnagent, Imagine Dragons propose sa propre recette du succès…une recette qui n’exclue pourtant pas les références. Ainsi « Shots » au joli mélange de pop et d’électro rappelle la New Wave de Human League ou la pop raffinée des Pet Shop Boys. « It Comes Back To You » emprunte ses harmonies à celles d’OMD (Orchestral Manœuvres in the Dark) …et son beat syncopé à Police. « I Bet My Life », le premier single délicatement folky, nous entraine plutôt sur les chemins des Canadiens d’Arcade Fire tandis que « Friction » rappelle carrément Queen…avec une petite touche orientale. Au fil es titres, on voit défiler en filigranes Tears For Fears (« Monsters »), Depeche Mode (« Dream »), U2 (« Smoke and Mirrors »)…et même leurs concitoyens the Killers (« Thief »). Bref, pour de la musique de « djeuns », ces Dragons de l’imaginaire s’en tirent rudement bien. Le lapin blanc sort bien du chapeau de magicien de ce « Smoke + Mirrors ».