HEAVEN SEVENTEEN: « Pleasure One »
Voici 30 ans, dans BEST, GBD continuait à défendre avec ardeur ses petits protégés d’Heaven 17. Normal, n’avait il pas rencontré leur chanteur Glenn Gregory à Sheffield, ce terrible hiver 1981 paralysé par la neige, en même temps que son alter ego et meilleur ennemi Phil Oakey de Human League ? Quelques mois auparavant, ces deux formations n’en formaient qu’une et désormais les deux groupes anglais étaient adversaires. Ce qui n’interdisait pas à l’envoyé de la rue d’Antin de dialoguer avec les deux 😉
4éme album du synth-pop band, de Sheffield, « Pleasure One » se distingue par son coté funky exacerbé par les compositions de Martyn Ware et Ian Craig Marsh. Hélas, il incarnera également le chant du cygne de ces joyeux funkeurs militants, dont le cœur n’avait jamais cessé de battre à gauche. Après le LP suivant « Teddy Bear, Duke & Psycho » publié en 88, le groupe se sépare…pour se reformer dix ans plus tard…puis à nouveau se séparer pour se reconstruire en 2005, le temps de deux nouveaux albums. Dans le climat actuel des élections hexagonales, jamais leur tout premier tube n’aura sonné aussi juste « (We Don’t Need This) Fascist Groove Thang »…so fucking true !
Publié dans le BEST 223
Heaven Seventeen s’inscrit dorénavant en toutes lettres pour nous expédier dans son ciel au funky synthétique torride et éternel. Né de la déchirure de Human League, le groupe de Ian Craig Marsh, Martyn Ware et Glen Gregory a toujours penché vers l’extrême sophistication de la techno studio tout en refusant la scène. Depuis « Fascist Groove Thang, leur premier hit, leur funk est aussi enfiévré que militant. C’est vrai, Heaven Seventeen a pris l’habitude de nous faire bouger en chantant les inégalités actuelles et l’utopie d’un monde plus socialisant. Petits blancs, de Sheffield, ville noire industrielle en plein déclin. Ils se rapprochent naturellement de leurs frères noirs à l’autre bout de l’Atlantique. Quatrième volet de leurs aventures, « Pleasure One » est bâti tout en biceps sur les synthés de Ware et le cuivre puissant du Phenix Horn. Bien plus, abouti que son prédécesseur « How men Are », ce «Plaisir numéro un » a tout le piquant de la pomme du jardin d’Eden. Si le serpent avait connu la pop music, il se serait sans doute offert le CD d’Heaven Seventeen. Ne serait-ce que pour le hit « Contenders et ses « hou hou » galvanisant. Mais « Pleasure One » est aussi un clin d’œil au Philly Sound des années 70, sur trame micro-chippée à l’air du temps. Quant aux textes, Iorsqu’on écoute « Red » ou « Low Society » on n’a plus aucun doute sur leur potentiel révolutionnaire aussi aigre-doux que corrosif. « Pleasure One » ou l’apologie de de la jouissance par les nerfs auditifs, pour qu’on ne puisse plus jamais vous dire , « Et avec les oreilles … vous savez faire quoi ? »