GBD VS LE FANTÔME DANS LA MACHINE

The PoliceVoici 41 ans dans BEST GBD « missi dominici » du fameux mag de la rue d’Antin, était basé tout cet été 1981 dans les bureaux d’A & M Records sur La Brea Avenue à LA où il découvrait, près de trois mois avant sa sortie, le quatrième album du power trio reggae rock fusion Americano-British the Police. Rencontre avec le concepteur des pochettes du groupe Mick Haggerty et première exploration des titres du LP. Flashback…

Hugh Padgam and the Police

Hugh Padgam and the Police

Décidément cet été 1981 passé à Los Angeles aura été  particulièrement riche en aventures sonic. ( Voir les précédents Flashbacks https://gonzomusic.fr/category/flash-backs ). Grace à l‘hospitalité accordée par A & M  après avoir découvert avant l’heure les Bangles et Oingo Boingo, j’ai eu la chance de pouvoir écouter le nouveau Police plus de deux mois avant tous mes confrères et c’est dans ce numéro de BEST paru fin septembre qu’on retrouve ces premières impressions du mythique successeur de « Zenyatta Mondatta » paru depuis  un plus de quatre décennies … oh my god 😱… mais qui n’a pas pris une ride. Pensée émue au souvenir de l’Air Studio de George Martin où tant de super albums ont été capturés dans ce lieu de rêve avant qu’un volcan ne vienne recouvrir ce studio génial de cendres nous l’enlevant à jamais.

Paru dans le numéro 159 de BEST sous le titre :

 

FANTÔME 4The Police

 

Début aout, sur le « lot » surchauffé par le soleil  d’A&M  records,  à Los Angeles, la journée touche à sa fin. Une  WW  franchit  le  porche.  Elle  est conduite  par  Mick Haggerty,  un  grand  barbu qui  dessine  pas mal de  pochettes pour le label. Sa stéréo de  bord  crache  du  Police  par tous  les  pores  de  ses  enceintes  à trois voies. A cette époque, je l‘ignorais encore, les « revenants » s’étaient  déjà glissés  dans  la  machine. Je venais de glaner quelques notes à la volée du nouveau et secret album, quatrième épisode des aventures discographiques de Police. Mick, qui  a  conçu  les  trois  pochettes précédentes du groupe, venait juste d’achever  celle  de  «  Ghost  In  the  Machine » alors que le groupe bossait encore sur leur LP,  quelque  part  sur  une  petite ile à l’’est des Caraïbes. L’ile de Montserrat est un endroit assez paradisiaque qui ressemble, parait-il,  aux  pubs  Bounty.  Avec l’argent gagné au fil des années Beatles, George Martin et sa société du Studio de l’Air s’y sont installés. Au début,  Martin  l‘utilise  pour  ses  propres productions comme America, mais bientôt   l‘endroit  attire  du beau linge. Fleetwood Mac faillit y passer six mois et Paulo, rejoint par Stevie Wonder, y a enregistré son album à venir ( « Tug Of War » qui sortira en avril 1982). Pour mettre ces « revenants »   en  boite,  nos trois fameuses têtes blondes peroxydées se sont  concertées  et  ont  choisi  Hugh Pagdham, l’ingénieur qui  a  co-produit le « Face Value » de Phil Collins ( Voir sur Gonzomusic PHIL COLLINS SIMPLE COMME UN COUP DE PHIL  et aussi ) ainsi que le nouveau Genesis ( « Abacab »). Chez A&M, Mick a fini par me montrer sa pochette, trois  chiffres  quartz rouges et fous en gros plan sur fond noir, comme lorsque votre montre digitale voit  ses  batteries  s’épuiser,  les chiffres s’affichent  un peu tous en même temps et se superposent.The Police

Sobre et bizarre, en  tout  cas,  Sting  et  ses  copains, pour la première fois n’apparaissent  pas sur  leur  pochette ( Mais en fait si et c’est tout le truc puisque les chiffres digitaux stylisent les visages d’Andy Summers, de Sting et de Stewart Copeland) .  Durant la  suite  de  mon  séjour,  j’ai  fini  par enfin découvrir des morceaux éparpillés du puzzle. Vers le 25 aout, au Quality Control Department d’A&M dirigé par Marv Bornstein ( Voir sur Gonzomusic PHIL SPECTOR A FAIT DEFINITIVEMENT LE MUR ), j’ai même pu découvrir  en exclu quelques titres de la face A. «  Spirits  In  the  Material  World  »,  le premier  me parait bien plus  étoffé  que l’habituel  son  de  reggae  passé  à  la chaux vive,  quelques  synthés  pointent  à l’horizon. Le premier 45 tours  devrait  être  cet époustouflant et forcément addictif «  Every  Little  Thing  She Does Is Magic » qui suit ( Dont le clip sera tourné justement aux studios A & M comme tous les clips du 33 tours). Après la climatique  «Invisible  Sun  »,  c’est  la  big  surprise,  un joli clin d’œil en français signé Sting (comme  toute  la  face  A):  «  Hungry For You ( J’aurais toujours faim de toi) » « Je suis à sec, mais nos corps sont mouillés. Nous pouvons faire ça n’importe où/ J’aurais toujours faim de toi… ». Le happy end de cette  face A Grace c’est « Demolition Man » que Sting avait déjà dealé à Grace Jones pour étoffer son dernier 33 tours « Night Clubbing ». La face B de  » Ghost In the Machine »  compte six titres: « Too Much Information»,  «  Re-humanise  Yourself»,  « One World (Not Three) », » Omega  Man », « Secret Journey » et « Darkness  ».  Les  revenants dans  la machine gardent jalousement leur secret. J’ai pourtant l’impression que le trio s’est un peu laissé séduire par les  rythmes  africains  proches  du  funk. En octobre prochain,  lorsque  « Ghost  In  the  Machine »  tournera  sur  ma  machine  à  moi,  je  saurai  si  mes premières  impressions  étaient  les bonnes.  Jusqu’à  cette  date,  si  vous sentez que vous craquez trop, que vous êtes en manque de Police et que jamais,  oh non  jamais,  vous  ne tiendrez  le  coup,  abrégez  vos  souffrances  en  écoutant  Police  Live  sur  le double « Urgh !  ( A Music War)» ( Voir sur Gonzomusic HEAVY METAL / URGH ! A MUSIC WAR ) , vous verrez, après, ça ira beaucoup  mieux…  en  attendant. !

 

Paru dans le numéro 159 de BEST daté d’octobre 1981BEST 159

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