DOMINIC SONIC « Cold Tears »

Dominic Sonic

Dominic Sonic by Emmanuelle Margarita

C’est une réédition vraiment pas comme les autres, une réédition qui fait battre mon vieux cœur sans doute un peu plus vite que les autres… voici le superbe « Cold Tears », enfin de retour en version CD et boosté de 5 inédits, le tout premier album solo de notre ami Dominic Sonic, héros du rock rennais. Et si ces larmes sont froides, elles laissent toujours ce gout salé sur les lèvres.

Dominic Sonic 1st LP

Dominic Sonic by Emmanuelle Margarita

Un an qu’il nous a quittés, un an sans Dominic Sonic ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/so-long-my-sonic-boy.html ), immense tristesse et vide sidéral. Seule et unique consolation au départ si précoce du légendaire guitariste rennais, sa musique lui survit très largement. C’est ainsi que 32 ans après sa publication sur le fameux label Crammed discs et le show donné alors au Rex Club pour célébrer sa sortie (Voir dans Gonzomusic https://gonzomusic.fr/lautographe-du-best-252-tous-les-concerts-de-mai-1989.html ), « Cold Tears » son cinglant premier LP solo après ses aventures punk au sein de Kalashnikov est enfin réédité en CD, dopé par 5 inédits et c’est un vrai bonheur… sonic. Alternant français et anglais, dès le premier titre le très Stoogien/MC5vesque « When My Tears Run Cold », on est comme tétanisé par une intense décharge électrique. Et ce n’est qu’un début. Suit « Shadow In the Fire » aux accents blues invasion et Stones des premiers jours. Sans doute l’une de mes favorites, la délicate balade acoustique « When I’m Looking at Them » qui exacerbe la fibre Lou Reed de Sonic. Très surprenante « La loi des pauvres gens » oscille entre Piaf et l’ « Opera de Quat’ Sous » de Kurt Weill. Pur blues rugueux « Praying to The Lord”, entre George Thorogood et Bo Diddley,  vibre de tout son mojo. Encore une de mes favorites, la très Velvet underground et entêtante « What I’m Waiting For » distille sa précieuse et puissante énergie qui fait si bien tourner la tête et battre nos cœurs.

Dominic Sonic

Dominic Sonic by Emmanuelle Margarita

Surprenant cover du « Cold Turkey » de Lennon, puis retour à la délicatesse acoustique avec la perle de cette première aventure solo, la touchante « À s’y méprendre » aux accents Rolling Stones tendance « Wild Horses ». Une nouvelle version de cette belle « À s’y méprendre » compte parmi les inédits de l’album et c’est un pur choc émotionnel. L’acidée « Call Me Mister » se la joue entre le Iron Bututerfly de  « In-A-Gada-Da-Vida » et le « No Fun » du père Iggy, tandis que la bien nommée « Acid Sonic » déchaine les feux de l’enfer guitaristiques comme une intense invocation du « The End » des Doors. « I’ll Stay Downtown » c’est un peu « Lady Jane » et la preuve que les Stones ne sont jamais loin des influences de Sonic, l’album original de 89 s’achevait sur une interprétation habitée de « Cocksucker Blues ». Plus de trois décennies après la sortie du LP original, on découvre donc des inédits, dont trois live re-masterisés avec le plus grand soin : l’incendiaire « Shadows In the Fire », la bluesy intense «  Praying To the Lord » et une reprise bien teigneuse du mythique « No Fun » des Stooges. Enfin, tout s’achève dans la délicatesse de « A Pain Song » pur blues acoustique où la voix de Dominic Sonic caresse le ciel de la perfection. Après son concert de 89 au Rex Club j’écrivais :

« Son premier LP chez Crammed a la couleur du psychédélisme pour un trip Iggy sur lit de riffs métalliques : décidément, Dominic Sonic, le rocker bionique, n’a pas fini de faire régner sa saine terreur sur toute notre galaxie. ». Sur la pochette du mini LP de Kalashnikov face à moi, Dominic m’observe tandis que j’écris ces lignes, et la joie e l’écouter à nouveau fait qu’il me parait peut être un peu moins loin. Miss U amigo…

 

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.