DEXYS « The Feminine Divide »

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Dexys by Sandra-Vijandi

Si « le clivage féminin » de la pochette est illustré par une femme forte et idéale entre manga et divinité hawaïenne, sur les photos qui accompagnent dans la presse la publication de ce 6éme épisode des aventures de Dexys ( Midnight Runners) qui émergent dans la presse montrent bien un Kevin Rowland endosser à nouveau la jupe, au nom de l’égalité des sexes… comme il l’avait revêtu le tutu pour la pochette de « My Beauty » en 99. Et au fait… ce nouvel album… ben génial comme d’hab, tant notre Marvin Gaye blanc et British pourrait nous chanter « Petit papa Noël » avec toute sa passion soul intense de Birmingham que nous applaudirions anyway des quatre mains… so welcome back my old chap !

DexysNeuf longues années déjà depuis la sortie du radieux « Let the Record Show : Dexys Do Irish And Country Soul » ( Voir sur Gonzomusic  DEXYS MIDNIGHT RUNNERS : « Let The Record Show : Dexys Do Irish and Country Soul » ) , il était grand temps que Dexys ne revienne enfin nous visiter de son groove aussi joyeux qu’insouciant. Depuis l’aube des 80’s, au gré de nos rencontres (Voir sur Gonzomusic   MA DERNIERE INTERVIEW DE DEXYS MIDNIGHT RUNNERS et aussi KEVIN ROWLAND OF DEXYS MIDNIGHT RUNNERS « The Wanderer »   ), j’ai appris à respecter l’artiste pour son feeling musical hypertrophié mais aussi l’homme, sensible,  honnête, chaleureux au-delà de ôa timidité naturelle et si fidèle en amitié. Sous sa pochette hommage à la puissance de la divinité Pele, déesse hawaïenne des volcans et du feu, l’album nous entraine dans une joyeuse et élégante blackitude bien agitée. Déjà, coté format, on voit que Kevin s’est fait plaisir : pas un titre ne dure moins de SIX minutes et le record est battu par un petit « 12’ 32’’ »… preuve qu’on est bien loin des diktats des majors de jadis et connaissant un peu  l’oiseau je sais combien cela doit être un soulagement. Côté musique…. comment dire, ce « clivage féminin » groove gravement ! Entouré de super musicos, Kevin Rowland fait ce qu’il sait faire de mieux : du Kevin Rowland où Kevin s’apostrophe lui-même, comme s’il était sa propre conscience, pour se faire des reproches… ou des compliments. La voix est toujours aussi scotchante, grave et sucrée entre Teddy Pendergrass, Smokey et Marvin… que du lourd ! Quant aux compositions, c’est le genre de chansons qui vous rappellent qu’il faut parfois savoir s’arrêter pour respirer le parfum des fleurs. Car forcément il y est question de compter fleurette, alors Dexys annonce la couleur dès « I’m the One That Loves You » aux accents joyeux du Philly sound portés par les violons et les cuivres au swing si  caractéristique des Midnight Runners… et l’aficionado de base que je suis monte au moins au 8ème ciel.

Retour au monologue Kevin Rowland qu’on affectionne tant avec l’intro de « It’s Alright Kevin ( Manhood 2023),  qui se poursuit en dialogues comédie musicale soul ,avec ses choristes qui répondent à ses interrogations sentimentales. « i tried so bad to be a man, now I don’t care… »…  vocalise notre Dexys de manière si séduisante. Vous vouliez un successeur à « Come On Eileen » … il suffisait de le demander pour être exaucé, avec LE HIT « i’m Going To Get Free » propulsé par ses cuivres ensoleillés, boosté par ses chœurs… qui battent fort et ce je ne sais quoi que r n’ b capable de vous remettre le moral au beau fixe même un sacré jour de pluies torrentielles. Second tube du CD, encore plus fort que le précédent, voici « Coming Home » et on se projette direct dans ces rues de Birmigham que j’ai pu arpenter jadis à la recherche des « courreurs de minuit ». Superbe composition, ce « retour à la maison » est aussi joyeux que radieux, forcément soul comme un « Dancing In the Streets » de Martha and the Vandellas… mais en 2023. Plus surprenante, la chanson-titre chaloupe un peu comme un hit des Fun Loving Criminals en slow beat incisif.  Avec «My Goddess Is », on comprend que l’ami Kevin fait référence à la déesse de la pochette… et par extension à toutes les femmes en général et  sans doute à la sienne en particulier, sur un mode forcément black entre John Legend et Isaac Hayes. Cool ! C’est « Goddess Rules » qui prend la suite, comme un dialogue funky sensuel entre l’homme et sa déesse en version chantée-parlée et c’est presque du Serge Gainsbourg.  Rétro 50’s, mais si émotionnelle voici « My Submission », piano voix si belle et si fragile, si mélancolique et évanescente, peut être le joyau caché de cet album qui s’étire sur un record de 12 minutes et 37 secondes ! Enfin, ce « The Feminine Divide » s’achève sur la subjuguante « Dance With Me »… aux échos du « You’ll Never Find Another Love Like Mine » de Lou Rawls, mais en version ralentie et en parfait exercice de black crooner séducteur, un rôle qui lui va comme un gant même à 69 balais. Un superbe album qui ravira à la fois les fans de Dexys et tous les nostalgiques des labels Motown Stax ou Philladelphia International.

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