Des Kleenex pour Kendji Girac
La 30éme édition de ces comices agricoles que sont les Victoires de la Musique se dérouleront le 13 février, mais grâce à la presse on sait déjà que le petit Kendji Girac est particulièrement triste de ne pas pouvoir y assister. Histoire de le consoler, Gonzomusic organise une grande collecte de Kleenex pour tenter d’éponger les rivières de larmes du vainqueur de l’édition camembert de the Voice.
Pour sa première grande campagne de charité, gonzomusic.fr va tenter de réunir suffisamment de mouchoirs en papiers pour (tenter de) contenir toutes les larmes de Kendji Girac. En effet, s’il faut en croire ses multiples déclarations dans la presse, le jeune vocaliste de the Voice est totalement anéanti par tout le poids de cette injustice qui s’abat sur lui. Il faut comprendre l’abysse de sa déception. Auteur prolifique à succès, fort du maelstrom de ses ventes de disques, Kendji n’est il pas désormais incontournable dans la sphère musicale hexagonale ? Lorsqu’on compose des textes aussi bouleversants que « C’est des guitares, des nuits sans fin /Les mots chaleureux des anciens /Le respect et les liens /C’est ton regard croisant le mien » ou aussi puissants que « Toi toi ma belle Andalouse, aussi belle que jalouse /Quand tu danses le temps s’arrête, je perds le nord, je perds la tête /Toi ma belle Espagnole, quand tu bouges tes épaules /Je n’vois plus le monde autour, c’est peut-être ça l’amour. » ne doit-on pas se sentir des ailes pour s’envoler jusqu’aux plus hautes sphèress du succès ? 700.000 disques écoulés, comme autant de frigos vendus à des eskimos, devraient au moins lui permettre de tutoyer les étoiles, non ? C’est un minimum syndical. Même Elvis Presley n’en vend plus autant aujourd’hui dans notre pays , alors ! Kendji n’-t’il pas été couronné de par les NRJ Awards ? Non décidément c’est insupportable : ce boycott culturel est par trop injuste. « « C’est sûr que j’aurais aimé participer aux Victoires de la Musique. » a déclaré le chanteur déçu à Télé Stars, ajoutant : « J’aurais eu ma place. Je ne comprends pas pourquoi je n’y suis pas. Peut-être qu’il y a un problème ? » Un problème…on dirait Arletty nous refaisant « atmosphère… » Non pas que les Victoires de la Musique soient un parangon de bon goût. Moi qui était fier de voter chaque année pour le Bus d’Acier pour élire un artiste de l’année de la trempe de Daho, Eicher ou Rachid Taha, je n’ai jamais voté une seule fois aux « Victimes de la Musique ». Même le Bus le plus polémique attribué à la regrettée Lizzy Mercier Descloux pour son « adaptation » des sud-africains Mahlathini and the Mahotella Queens « Mais où sont passées les gazelles » paraît avec le recul du temps tellement qualitativement mérité. Mais les Victoires de la Musique….what a joke ? Noyautées par les cadres des maisons de disques, inféodées aux couches les plus vénales du commerce de la musique, j’ai toujours souhaité me tenir à l’écart de ce grand raout indigeste qui à mon sens ne reflète que partiellement et partialement la qualité des productions Françaises. Du coup, le petit caca nerveux de Kendji Girac nous permet de remettre les pendules soniques à l’heure : le poids des mots et le choc des charts n’ont bien souvent rien à voir avec l’imagination. Le succès, heureusement ne se mesure pas exclusivement au rythme des caisses enregistreuses. Dans le cas qui nous occupe, le show a disparu du showbiz, seul demeure le bizness. Aussi pour consoler notre chanteur inconsolable, j’engage chaque lecteur de ce site à glisser un petit paquet de Kleenex dans une enveloppe adressée à : Kendji Girac, aux bons soins d’Universal Musique France, 20/22 rue des fossés Saint-Jacques, 75005 Paris…