BRITISH ELECTRIC FOUNDATION « Music Of Quality And Distinction Vol. 1 »

Glenn Gregory, Martyn Ware et Ian Craig MarshVoici 42 ans dans BEST GBD expertisait au plus près la compile « Music Of Quality And Distinction Vol. 1 » des ex-Human League et désormais Heaven 17 Martyn Ware et Ian Craig Marsh avec au menu des covers réinventés à la sauce synthé résolument New Wave de leur British Electric Foundation. Sauf qu’au milieu des Billy Mackenzie Associates, Gary Glitter ou encore Paula Yates, une certaine Tina Turner se distingue, achevant ainsi sa traversée du désert avec une signature Capitol qui relancera ainsi sa carrière de manière stratosphérique.

BEFEn fait, à la base, le clou de cet album compilation de standards par Martyn Ware et Ian Craig Marsh devait être l’interprétation de « Ball Of Confusion » par Mr Dynamite, le hardest working man in showbiz, Mister James Brown lui-même. Saut qu’au dernier moment, l’imprévisible James leur a fait faux-fond. Et c’est ainsi que Tina est entrée el lice, remplaçant ainsi au pied-levé la star de son fief d’Atlanta. Et son « The Ball of Confusion » volcanique est remarqué par Capitol qui s’empresse de la signer, avec tout le succés que l’on connait. En chroniquant l’album, je n’en avais bien entendu aucune idée, et je suis donc passé à côté sans imaginer l’importance de cette chanson dans l’histoire de la pop music. Quant à la compile elle-même « Music Of Quality And Distinction Vol. 1 », j’avais interviewé Heaven 17 ainsi que Human League quelques mois auparavant dans la tornade tubesque de leurs « Don’t You Want Me » et « Fascist Groove Thang »  respectifs  (Voir sur Gonzomusic  ) et  j’avoue avoir été quelque peu déçu par cet album, sans doute parce que j’en attendais sans doute trop.

 

Publié dans le numéro 168 de BEST :BEF

 

Le maître d’hôtel très chic avec ses gants blancs vous fait asseoir à une table réservée. Sur la nappe blanche, les couverts en argent font quelques éclats. Installez-vous dans les sièges de velours rembourres et sirotez un cocktail ou deux en attendant le menu. Il y a un Gault et Millau qui sommeille en chacun de nous et, parfois, il ne faut pas grand-chose pour le réveiller. Justement, voici le menu… Je vois déjà la griffe de la déception marquer votre visage : « Comment, mais James Brown n’est pas au menu aujourd’ hui ? ». Et le maître d’hôtel aussi vert que les dessous de Lady Di de répondre : « Heu… nous n’avons pu être approvisionnés à temps. A la place, je me permettrai de vous proposer une excellente Tina Turner dont je vous garantis la fraîcheur. Tina s’accommode aujourd’hui en « Ball of Confusion », selon la recette de Norman Whitfield ». Vous tirez un peu la langue.

Martyn Ware et Ian Craig MarshLa perplexité se lit sur votre visage comme sur un panneau J.C. Decaux. L’autre vil mercantile repasse à l’attaque : « Au menu, aujourd’hui, nous pouvons vous offrir « Secret life of Arabia de Bowie ou « If s Over » de Roy Orbison à la sauce Billy Mackenzie Associates. A moins que vous ne choisissiez un « Suspicious Minds » de Presley à la mode (Gary) Glitter. Sur le grill, nous pouvons vous servir un « There’s A Ghost In My House » préparé à l’ancienne par Paul Jones (Manfred Mann – Blues Band), selon la recette traditionnelle Holland/Dozier/Holland. Nous avons toutes sortes de garnitures : du Glenn Gregory à la Bernie Nolan. Au dessert, vous ne manquerez pas d’essayer notre spécialité maison, le « Anyone Who Had a Heart » à la Sandie Shaw, vous savez, la serveuse aux pieds nus. Je vois, Monsieur, que vous êtes tenté par tous nos plats, prenez donc le menu-dégustation avec une portion de tout ce que je vous ai énuméré ». Comme un grand plongeon dans un bassin de Trafalgar Square un soir de nouvel an, vous laissez échapper un « oui » d’entre vos lèvres. De retour au foyer, face à votre journal de bord, l’angoissante question vous étreint : Alka Seltzer au pluriel, c’est. Alkas Seltzers ou Alka Seltzers ? La nouvelle cuisine sait parfois être redoutable, celle du « BEF » est seulement indigeste. « Flop flop. fizz fizz chantent en chœurs les comprimés effervescents au fond du verre d’eau.

 

Publié dans le numéro 168 de BEST daté de juillet 1982

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