TERRASSON ET LUMIÈRES
Il est l’un des 5 photographes qui comptent sur notre Planète rock hexagonale, Pierre Terrasson a suivi tant d’artistes cruciaux ces dernières décennies. De sa complicité avec Gainsbourg à Bashung, en passant par Taxi Girl, Téléphone, Jagger ou Lou Reed, son œil exercé les a tous accompagnés avec talent. Aujourd’hui, il ouvre sa propre galerie, le 122, pour exposer enfin tous ses trésors…lumineux. 😉
À force de se croiser dans les halls d’hôtel, les backstages ou les bureaux de labels, c’est sur cela crée des liens. Durant toutes mes années dans la musique, j’ai vu Pierre Terrasson œuvrer aux côtés de ses pairs les Gassian, Lenquette, Worms, Dumas ou Bellia. Mais c’est surtout le respect pour son travail qui justifie cette rencontre aujourd’hui à son studio perso. De surcroit, le garçon a ouvert sa propre galerie, où il expose ses plus fameux tirages aux puces de Saint-Ouen, comme ses séries Rita Mitsouko ou Gainsbarre. Un peu bourru, aussi fort en gueule qu’attachant, à l’instar des grands plantigrades, le Terrasson est un peu ours, il faut donc se rendre dans sa tanière, aux confins d’Aubervilliers pour tenter de l’apprivoiser.
‘Tu es né où ?
Je suis né à Dijon
Quand es-tu arrivé à Paris ?
À l’âge de trois ou cinq ans. Je suis né là-bas, car mes parents se sont rencontrés à Dijon. Les premières années ma mère a monté son cabinet de kiné, elle s’est installée rue charrue à Dijon, où ils se sont entassés dans l’appart des parents de mon père. Lui faisait le conservatoire de musique à l’époque. Il avait une formation d’ingénieur, mais il avait aussi fait le conservatoire, car il était aussi chanteur lyrique. Mes parents sont ensuite montés à Paris, car c’était plus pratique pour bosser. Ils sont arrivés à Colombes dans le 92, où ils ont vécu jusqu’à présent. Quant à mon père, au début il était chanteur lyrique avant de devenir le directeur de l’Opéra de Nantes et puis après il a fini directeur de l’Opéra du Rhin qui regroupait Strasbourg, Colmar et Mulhouse. Il devait gérer trois théâtres lyriques.
Du coup, il n’était pas souvent avec vous ?
Oui, il a bossé dix ans à chaque place, donc forcément c’est quelqu’un que je voyais assez peu. Après, j’ai fait pas mal d’expos à Strasbourg, mais c’était après sa mort.
Mais donc tu avais un père artiste !
Oui, j’avais un père chanteur lyrique, artiste, metteur en scène, décorateur…
Tu crois que cela a eu une incidence sur ton propre choix professionnel ou c’est une coïncidence ?
Vraisemblablement, j’ai un peu du mal à savoir, mais je me suis sans doute mis à la photo en sortant des Beaux-Arts où j’ai décroché un diplôme d’arts plastiques.
THE Beaux-Arts ?
Oui, les Beaux-Arts à Paris, j’ai un diplôme. Pendant que j’étais aux des Beaux-Arts, curieusement je faisais de la mosaïque. J’ai fait six ans de mosaïque dans les années 70.
Tu n’as jamais exercé ton art de mosaïcien 😉
… de mosaïste ? Ben, non. Quand j’étais aux des Beaux-Arts, je faisais de la mosaïque et je vendais des trucs, ça me faisait un peu de pognon. J’ai fait des tombes, curieusement, mais aussi des tables, des décors, même de l’art mural dans des halls d’immeubles, dans des foyer-hotels Sonacotra, dans un tas de lieux comme ça. Et quand je suis sorti des Beaux-Arts, je me suis aperçu que je n’avais pas spécialement envie de ça. À l’époque, c’était un quotidien dans un atelier, et même les gens que je côtoie encore de l’époque, ils ont tous été enseignants, moi jamais je n’aurais été enseignant, c’est impensable .
Je ne t’imagine pas prof de…mosaïques !
Non. J’en ai fait un peu. Comme enseignant, quand j’étais à la Garenne-Colombes, j’ai un peu enseigné la mosaïque, j’ai aussi enseigné le dessin à Neuilly, mais avec des gamins qui venaient d’ailleurs. Quand je suis arrivé ici, à Aubervilliers, dans les années 80, on m’a attribué un atelier d’artiste de la Ville de Paris, où nous sommes actuellement . C’était une cité très active.
Ah mais tu es arrivé ici en tant qu’artiste mosaïste et ensuite tu es resté en tant que photographe !
C’est ça.
Et tu as eu le droit ?
Bon, quand je suis arrivé ici, effectivement ils m’ont attribué l’atelier, en tant que mosaïste. J’ai monté un labo de photo dans cet endroit. Je venais de Suisse, parce que j’avais fait un an de restauration de tableaux à Berne. Et je suis arrivé de Berne à Aubervilliers. En fait, je faisais déjà de la photo avant les Beaux-Arts. Curieusement, je me suis arrêté pendant les Beaux-Arts, mais j’ai commencé à 14 ans, à Colombes justement. J’ai appris les rudiments de la photo à la Maison des Jeunes de Colombes. Et je m’étais déjà bricolé mon labo dans la maison familiale. Tous mes potes avaient leur chambre noire avec les bacs et tout. C’étaient tous des petits bourgeois sympathiques.
Et tu photographiais quoi à l’époque ?
Mes potes. Principalement.
Donc, plutôt des portraits.
Oui, j’ai toujours fait des portraits même si j’aime beaucoup les paysages, j’en fais aussi.
Mais c’est l’être humain qui t’intéresse ?
Oui, c’est ça.
Comment as-tu re-switché ce retour à la photo après la mosaïque ?
Quand je suis arrivé là à Aubervilliers, j’ai essayé de mélanger les deux. C’est un peu ce que je fais maintenant, quarante ans plus tard. J’ai essayé, mais je ne m’en sortais pas, quoi. Pour faire de la peinture, faut peindre tous les jours. C’est un vrai boulot qui s’enrichit, qui se travaille…C’était assez approximatif et la photo a marché assez vite. La première année, ici, j’ai enseigné un petit peu, mais assez vite, j’ai montré mes photos dans des majors, et à des magazines.
C’était quoi tes premières photos d’artistes ?
Les premiers dans mes archives c’est en 79/79…c’est Talking Head et Taxi Girl au Palace.
Comment on y arrive, quand on est pas très connu ?
Pas connu du tout, même ! Mais à l’époque, j’avais une accréditation chez Rock en Stock, c’était le premier magazine que j’ai démarché. J’aimais bien leur côté noir et blanc. Je suis allé les voir, ils étaient à Versailles et j’avais sympathisé avec Paul et Evelyne Putti. Ils ont fait Vertiges et Pulsions, un canard de cul, mais ils ont aussi dirigé Hard Rock magazine pendant dix ans. J’ai énormément fait de hard rock pour eux.
Talking Heads et Taxi Girl, c’est le fameux concert où Daniel s’était ouvert les veines ? J’y étais …
Oui, j’étais aux premières loges, j’ai les photos. J’étais au balcon. J’ai une série de trois photos qui s’enchainent. Il a le bras en l’air complètement scarifié et puis après ils ont dû passer la serpillère, sur la scène, entre les deux groupes.
Donc, premier concert et première parution chez Rock en Stock ?
En fait, ma toute première parution dans Rock en Stock, c’était une paire de chaussures, c’était assez rigolo, non ? C’était des chaussures d’Élisabeth de Senneville, la styliste. Une paire de pompes rouges, avec des paillettes. Après j’ai aussi commencé à bosser pour Libé.
Et après Taxi Girl ?
Oh, j’ai fait quasiment tout j’ai enchainé aussi les pochettes d’albums comme le Marc Seberg en 83, que j’ai shootée dans la cité (classée) de la Maladrerie où nous sommes. Avant, j’avais fait Stocks un groupe de Lille. Le bassiste a été patron de l’Olympia, mais il s’est fait lourder et il est reparti à Lille, où il tient le Zenith.
Arnaud Delbarre…ah, mais c’est pour cela qu’il avait une vraie fibre artistique !
Ben oui. Il était bien sympa. Dans les années 80, je ne faisais que des internationaux, comme Klaus Nomi, on ne t’appelait que pour des gens de qualité. Lui, je l’ai shooté juste avant sa mort. Et puis il y avait tout le rock français.
C’était ma prochaine question…les Français tu pouvais tisser des liens d’amitié, de respect, de collaboration…
Oui, avec Télèphone aussi, par exemple. Téléphone, j’ai fait la pochette du dernier single. Bon, ni eux ni moi ne savions que c’était le dernier ; c’était « Le jour s’est levé/ Quelqu’un va venir », j’avais fait ça à Miraval, dans ce qui est devenu la baraque de Brad Pitt et d’Angelina Jolie. C’était une ferme en plein champ, au milieu des vignes, un truc énorme. Y’a tout eu à Miraval…même Pink Floyd.
Oui, c’est le studio qui a succédé à Hérouville.
On peut dire ça.
Quels sont les artistes avec lesquels tu avais le plus de feeling ?
C’est Gainsbourg, sans hésitation. Et Bashung, même si c’était plus compliqué avec lui.
Avec Serge, c’était simple, non? Il faisait souvent tout le boulot. Il te disait : « ah non tu ne mets pas la caméra là, mais ici… »
(rire) Moi, il me foutait toujours la paix, mais il vérifiait les choses. Serge, je lui préparais toujours des mises en scène. J’avais, par exemple, installé un mur entier de vinyles, que j’avais collés sur le mur du studio en bas, car il sortait une compilation à la fin des années 80. J’ai toujours fait des climats…
Tu préparais le travail en amont…contrairement à d’autres qui arrivaient et qui collaient les artistes au mur pour les photographier.
Ah non, il n’y avait rien d‘improvisé.
Tout le temps ?
Très souvent. En tout cas en studio, j’ai toujours fait des mises en scène. Sinon, après je m’emmerde, sinon je préfère faire autre chose comme métier, tu vois.
Du coup, Serge, ça l’amusait.
Et, comment que ça l’amusait ! Une fois, on avait fait un studio en bas ici, dans des décors différents. Sur trois faces, je faisais trois climats. Le mec était au milieu, je faisais 1,2,3…pour avoir un maximum d’images. Et après ça, on avait été au commissariat d’Aubervilliers…
…pour « You’re Under Arrest » I presume…
…évidemment ! Là, il était quand même sur le cul, quoi ! C’était comme du cinéma à l’ancienne. Il a joué son rôle d’acteur. C’est d’ailleurs la seule fois où il m’a parlé de cadrages, où il a voulu …parce qu’il y avait une Marianne, c’était Catherine Deneuve à l’époque, elle était sur une armoire en ferraille, en hauteur et il voulait vraiment qu’elle soit éclairée. Donc, on a parlé lumière. Après, il a voulu voir le cadre. Je lui ai collé l’appareil photo sur un pied. Il a regardé dans le cadre et il m’a dit : « okay p’tit gars ! ». J’ai fait mes photos. Mais, le reste du temps, il m’a toujours foutu la paix. De toute façon, il y avait un droit de regard après. On allait chez les gens, ils regardaient et on balançait ou non les photos. Je parle des gens avec lesquels je bossais de façon régulière comme lui, Bashung, Aubert… À l’époque, grâce à l’argentique, on voyait les gens régulièrement, car, physiquement, il fallait se voir, se déplacer, car il n’y avait pas d’internet. Tu débarquais chez les artistes, avec une table lumineuse pour pouvoir leur montrer tes diapositives. Gainsbourg, on faisait des photos au Raphaël et on dinait après, ensemble au restau de l’hôtel, et après il avait acheté tous les bouquets de fleurs sur toutes les tables, il y avait aussi Kolpa Kopoul et Conrath, plus mon assistant…
…et Serge rinçait tout le monde !
C’est exactement ça !
Il payait toujours son pot et n’oubliait jamais de serrer la pince du plus obscur petit assistant…
Ah, t’es malin…parce que l’histoire, tu la connais, non ? Car là, tu m’amènes à une réponse…l’histoire des dents de mon assistant, tu la connais !
Non, pas du tout…mais je connais bien Serge, il était toujours comme ça, super généreux. J’ai souvent bossé avec lui en presse écrite en télé et en radio…et je peux en attester.
En fait, mon assistant, il lui manquait deux dents. Et il s’en est aperçu et ça l’a ému. Il a arrêté la séance photo et il s’est fait porter son fameux attaché-case avec les numéros de code pour l’ouvrir…
…oui il avait la cartouche de Gitanes et la liasse de biffetons de 500 balles !
…pour finir, il lui a filé une plaque, quoi ! (10.000 F soit 3000 €) et lui a dit : « va te refaire les dents ! Et après envoie-moi un petit mot, comme quoi tu l’as fait, et surtout ne mets pas ça dans la dope ! » Il était toujours contre la dope.
Oui, je sais bien, il m’engueulait parce que je fumais mes joints rue de Verneuil pendant mes interviews. Je poussais les bibelots pour rouler et aussi pour poser mon Nagra et à chaque fois il râlait !
Il râlait, mais il avait une générosité insensée.
Générosité humaine aussi. Il s’intéressait vraiment aux gens il était toujours curieux de connaitre leur histoire …moi je n’en ai connu aucun comme lui !
Non, moi non plus.
Et j’en ai fait beaucoup…
Oui, moi aussi (rires)
Et ceux avec lesquels cela s’est beaucoup moins bien passé…c’était qui les pires des pires ?
C’est marrant, j’ai toujours ça dans la tête, une chanteuse française du nom de Juliette, un peu balaise. C’est vieux comme histoire cela date d’une vingtaine d’années, mais elle était de totale mauvaise foi : elle ne m’a même pas remboursé mes frais. On a fait une séance photo comme ils le désiraient et surtout on tirait des Polaroids régulièrement pour montrer la lumière, ce qu’on faisait, etc…Et rien ne la branchait. Ils m’ont jeté alors que j’avais payé l’assistant, la maquilleuse, les peloches et tout. On s’est assis sur tous les frais. Mais bon, cela ne m’est arrivé qu’une fois, en 40 ans.
Et à l’international ?
Ah, Lou Reed. Pas simple le mec. C’était au Warwick où j’ai passé dix de ma vie régulièrement avec Legras de BEST, Gassian et les frères Hamon, on était 4 ou 5 régulièrement .
Tous les artistes de chez Warner étaient logés là !
Exactement. Mais pas que…donc Lou Reed, j’étais passé après une équipe télé, je ne sais plus laquelle, mais il avait failli se faire éborgner par un pied lumière qui lui avait frôlé la tête.
Ce n’était pas moi !
Je suis arrivé dans sa piaule, et il était dans un état de nerfs très avancé après ça. Et il refusait de bouger. Il était dans un coin, où il y avait le lit et moi je n’arrivais pas à faire des photos comme ça, à la volée. Je lui demandais de bouger parce que le cadre était pourri, que je ne pouvais rien faire d’intéressant. Il y avait un papier peint de merde derrière lui. Et j‘ai fait un rouleau de 36 poses qui étaient toutes les mêmes photos et après je me suis cassé, quoi ! Le mec ne voulait pas bouger, je ne pouvais rien faire d’intéressant. Il était tout de même tordu comme jeune homme, le Lou. ( rires)
Je ne l’ai jamais interviewé, mais je me souviens qu’i était le premier que je voyais pester en live parce qu’un mec fumait une clop dans la salle à une époque où tout le monde fumait encore.
D’autant qu’à l’époque du Velvet Underground, ils ne se gênaient pas pour fumer des joints à tire-larigot. Je ne sais plus pour quel canard c’était, mais ce n’était pas pour BEST. J’étais très pote avec Legras (LE photographe de BEST, justement !: NDR), au début je l’assistais même. Tout le monde le déteste, mais moi j’étais pote avec lui.
Moi je l’aimais bien, il me faisait marrer. Même si j’ai été bouleversé par la manière dont il a fini sa vie.
À Royan…vendant des fringues, machin. Mais moi il m’a aidé. Je faisais ses fins de séances, mais surtout, la série de Gainsbourg avec le Nikon en 84, c’est grâce à lui ! C’est une série emblématique, que je vends partout. Merci Legras ! J’ai fait ça, j’ai fait la couve de BEST avec du Couture, de l’Indochine…c’est grâce à lui, quoi !
Un international avec lequel ça s’est mieux passé que Lou Reed ?
Jagger, pour parler des gros. C’était à Londres en 87. Je l’ai eu une heure, clef en main quoi ! Pour son second album solo hors période Stones, « Primitive Cool »
Et il s’est bien conduit, le Mick ?
Déjà, il m’a bien aidé, car il parle super bien le français. Et il a vraiment joué le jeu. J’étais avec un assistant-photographe.
Tu avais déjà des idées de thèmes en tête ?
En fait, j’avais une petite idée, car, dans le visuel de cet album, il y a un diamant dessiné. Après une de mes photos a assuré la pochette de son titre « Throwaway » pour un single et un Maxi 45 tours, donc j’étais assez content. Donc, par rapport au diamant, avant, j’étais passé en Ardèche voir mes parents. En fait, Sony m’a téléphoné lorsque j’étais en train de me balader en camping-car, dans le sud de la France, avec mes deux filles, mon chien. À l’époque, l’été 1987, il n’y avait ni mail ni portable, donc mes parents en Ardèche assuraient la permanence téléphonique. Et ils m’apprennent que Sony me cherche, pour aller faire Mick Jagger à Londres. J’ai planté la femme, les gosses, le chien en Ardèche et je suis remonté rapidos. Je suis passé prendre mon matos à Paris, avec un assistant, et hop départ pour Londres. J’avais parlé à mon père, qui avait si longtemps travaillé au théâtre et il avait justement conservé quelques bijoux accessoires de pacotille, qu’il m’avait prêté pour l’occasion. Dont une grosse bague, que j’ai toujours, d’ailleurs. J’étais parti avec tout ça à Londres. Le studio, je me suis adapté, il y avait un type de lumières que je ne connaissais pas, en découpes flash. J’ai utilisé ça. J’ai fait deux fonds différents, un gris et puis un rouge. Et j’ai proposé mes bijoux. Et son manager qui était là regarde mes machins et me balance les lèvres pincées : « vous savez, Monsieur Jagger ne porte que des diamants ». Donc ils m’ont jeté tout mon trésor à la gueule ! Et on a fait sans. Ils ont voulu voir les photos et elles ont bien plu à Jagger, au point qu’il les a choisies pour son single. Ça, c’était un bon moment. Il y en a eu d’autres bien sûr, mais le plus souvent ça se passe dans des coins d’hôtels. Ce sont des grandes stars, tu n’es pas là non plus pour sympathiser, tu es là pour sortir une image, tu n’es pas là pour dialoguer ; quand tu es photographe, tu dois être bon et rapide.
Si c’était à refaire…
Si c’était à refaire…je re-ferai la même chose. Peut-être, j’aurais été moins con, j’aurais été trainer plus à Londres et à New York. J’aurais été bon à l’école, j’aurais bien appris l’anglais, j’aurais pu m’expatrier comme (Richard) Bélia par exemple (Qui s’est installé à Londres depuis l’aube des années 80 : NDR) ou Youri Lenquette ( Longtemps correspondant de BEST à Londres puis basé à Dakar Sénégal : NDR). Je suis resté un peu coincé dans mon studio, quand même ! J’aurais mieux fait d’aller bosser dans d’autres métropoles.
Un bouquin à paraitre ?
J’en ai fait 13 déjà…
Oui, mais un nouveau ?
Sans doute un livre sur la route 66. C’est un projet chez Hugo and Cie avec Desinge et cela lui tient à cœur de faire un bouquin légendé par des citations de Ginsberg, Burroughs…tu vois avec des photos panoramiques. Une espèce de traversée comme ça, 8000 bornes en Cadillac. Ce sont des photos que j’ai faites dans les années 90. C’est mon côté Beaux-Arts, il y a beaucoup de collages de carnet de route. Coté disques, j’arrive toujours à croiser des jeunes qui ont besoin d’une pochette d’album, alors je continue. Comme avec Aden ou Sylvain Tocque avec un visuel dans un pré avec une armure. J’ai aussi bossé avec Chloé Mons, la femme d’Alain Bashung, comme avec celle de Renaud, Romane Serda.
Enfin, il faut parler du One Two Two la galerie où tu exposes tes oeuvres !
Pourquoi le One Two Two ? À cause du claque au 122 rue de Provence. C’est quand on a récupéré le stand 122 aux puces que j’ai fait le parallèle. J’ai trouvé un bouquin sur ce bordel, du coup ça donne un concept à la galerie. J’y expose mes photos en commun avec Jean Yarps…ce qui veut dire Spray à l’envers. Et lui fait des pochoirs à base de photos. Et on partage l’espace. C’est au marché Dauphine, dans les puces de Saint Ouen. J’ai pris ça pour un an et l’idée c’est de faire des expos régulières, là par exemple ce sont les Rita Mitsouko. Juste avant, c’était une expo consacrée au rock anglo-saxon, que j’avais déjà faite à Londres, avec Bowie, Alice Cooper, etc… Là, jusqu’à la fin octobre ce sont les Rita. Et après, je continue avec d’autres thématiques liées à l’actu. Avant Noël, je vais faire le marché de Noël avec des tirages à petits prix. Il y aura aussi une expo Fela. En fait, sur un an, avec mes archives, j’aurais suffisamment de thématiques sans avoir de prod à faire. J’ai un bon stock de tirages aussi. Je continue toujours à faire de la photographie, je travaille toujours en argentique numérisé. »
LE ONE TWO TWO
c’est une nouvelle expo tous les deux mois sis au:
Marché Dauphine, stand 122
132 rue des rosiers
Saint-Ouen
Le lien vers les toiles de Yarps
https://www.spray-yarps.com/?fbclid=IwAR0nf2LXV5Zg6jECqOoiSNGako0aU0PonQG_1tdaGRPJpjPo-pIZNZKX5j0